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RÉSULTATS

L'Avalanche en grande finale, mais contre qui?

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EDMONTON – À l'aube de la saison, en octobre dernier, je vous ai lancé avec une certaine confiance et non une confiance certaine qu'on retrouverait en grande finale, pour une deuxième année consécutive, l'Avalanche du Colorado et le Lightning de Tampa Bay.

Sept mois plus tard, cette prédiction peut toujours se réaliser.

Ça, c'est la bonne nouvelle.

L'ennui, c'est que plusieurs moins bonnes nouvelles se bousculent et mettent en péril ma « grande » prédiction.

Par où commencer?

Dans l'Ouest, où la compétition sera pas mal plus féroce que je l'anticipais pour Nathan MacKinnon et sa bande.

C'est ici que je dois bien humblement rappeler que j'avais lancé, avec conviction, que la course aux grands honneurs dans l'Ouest impliquerait deux équipes et deux équipes seulement : l'Avalanche, bien sûr, mais aussi les Flames de Calgary qui sont déjà en vacances.

Ça veut dire que j'avais boudé les Oilers d'Edmonton, les Kings de Los Angeles et les Golden Knights de Vegas qui ont tous récolté plus de 100 points cette saison. J'avais même exclu des séries les Stars de Dallas qui n'ont qu'un petit point de recul sur les « Avs » au classement.

Malgré ces tristes erreurs, je m'accroche à l'idée que l'Avalanche sera de la grande finale encore cette année.

Contre qui?

Cette réponse est aujourd'hui bien plus difficile à lancer qu'en octobre alors que j'étais convaincu que le Lightning deviendrait la première formation de la LNH à se rendre quatre fois de suite en finale de la coupe Stanley depuis les quatre conquêtes consécutives des Islanders de New York entre les printemps 1980 et 1984.

Si je suis prêt à donner un avantage à l'Avalanche sur tous ses rivaux de l'Ouest, le même exercice est périlleux dans l'Est.

Difficile de mettre de côté les Bruins de Boston et leur saison historique. Des Bruins que je ne plaçais pas tout de go en séries en septembre dernier en raison de l'âge de ses leaders, des blessures sérieuses qui retardaient les débuts de saison de Brad Marchand et de Charlie McAvoy et de l'incertitude devant le filet et derrière le banc avec les entrées en scène de Linus Ullmark et Jim Montgomery.

Méchantes incertitudes! Le premier va gagner le trophée Vézina et le deuxième va gagner le trophée Jack Adams.

Et au-delà les Bruins, comment croire que le Lightning peut vraiment composer avec les Hurricanes, les Devils du New Jersey ou les Rangers de New York s'ils se trouvent sur leur route. Sans oublier qu'ils sont loin de partir favoris en première ronde face aux Maple Leafs de Toronto dont la guigne des séries finira bien par finir.

On est loin d'une grande finale Avalanche-Lightning. De fait, on est très loin de la grande finale tout court.

Le parcours qui mènera à cette grande finale sera sinueux. Il sera jonché d'embûches pour les équipes en présence. Il sera marqué de surprises qui feront bien mal paraître des tas de prédictions.

Mais allons-y quand même...

Boston (65-12-5) – Floride (42-32-8)

Le seul point en commun liant Bruins aux Panthers de la Floride est qu'ils sont les deux derniers champions de la saison régulière.

Pour le reste, il n'y a pas photo.

Oui, Matthew Tkachuk avec ses 40 buts et 109 points récoltés en 79 matchs méritent autant de considérations dans la course au meilleur deuxième pour le trophée Hart – il est déjà entre les mains de Connor McDavid – que David Pastrnak avec ses 61 buts et 113 points.

Mais Tkachuk est le seul joueur des Panthers à vraiment avoir des griffes à l'aube de cette série. Inversement, les Bruins peuvent frapper fort sur tous les trios. Ils sont aussi beaucoup mieux nantis à la ligne bleue.

Devant le filet, j'aimerais réconforter les partisans des Panthers en lançant que Sergeï Bobrovsky peut être sensationnel quand il décide d'être bon.

Le problème, c'est que le filet appartient à Alex Lyon qui a été flamboyant en fin de saison : 6-1-1, 1,88 but alloué par match et 94,3 % d'efficacité.

Mais si ce gardien de Ligue américaine obtient vraiment le filet et qu'il croise soir après soir les Bruins, ses statistiques fondront comme neige au soleil.

Vrai que les Panthers ont infligé aux Bruins deux de leurs 17 défaites – une en temps réglo, l'autre en prolongation – mais ça n'ébranle pas le moindrement ma confiance dans cette première série.

Prédiction : Bruins en 5

Toronto (50-21-11) – Tampa Bay (46-30-6)

C'est déjà la fête à Toronto où on croit que les Leafs pourraient gagner la coupe Stanley pour la première fois depuis 1967. Il faudrait commencer par gagner une ronde. Ce qu'ils n'ont pas fait depuis la saison 2003-2004.

Vrai que les Leafs sont impressionnants. Mitchell Marner a donné raison à une de mes prétentions selon laquelle il est de loin le meilleur joueur de son équipe. Le plus efficace. Le plus complet.

Vrai aussi que Kyle Dubas a fait de la grosse besogne à la date limite des transactions en solidifiant sa formation avec les acquisitions de Ryan O'Reilly, Noel Acciari, Sam Lafferty, Jake McCabe et Luke Schenn. Qu'Ilya Samsonov est meilleur que tous les gardiens qui ont défilé devant le filet des Leafs depuis des années.

J'ajouterais que je suis d'accord avec tous ceux et celles qui soulignent que le Lightning semble fatigué. Qu'il semble manquer d'énergie.

Avec tout le hockey qu'ils ont donné, et du très gros hockey est-il besoin de le rappeler – les « Bolts » ont éliminé trois clubs qui avaient récolté plus de 100 points l'an dernier avant de perdre en grande finale contre le Colorado – les signes de fatigue relevés au fil de la saison sont normaux.

Cela dit, si un peu tout le monde soutient que le Lightning a connu une saison en dents de scie, Tampa revendique quand même 98 points. Et le Lightning compte toujours sur le meilleur gardien de la LNH, Andreï Vasilevskiy, sur le meilleur défenseur de la LNH, Victor Hedman, sur des attaquants de premier plan capables de rivaliser avec ceux des Leafs.

Les Bolts ont l'expérience aussi. Alors que les Leafs auront la pression de ne pas échapper une autre série.

Si la série est courte, Toronto gagnera.

Mais plus cette série sera longue, et je crois bien qu'elle le sera, plus la pression étouffera les Leafs et plus le Lightning aura des chances d'en sortir gagnant. Comme l'an dernier.

Prédiction : Lightning en 7

Caroline (52-21-9) – New York Islanders (42-31-9)

Les Hurricanes de la Caroline partent largement favoris dans cette série.

Parce qu'ils jouent dans l'indifférence la plus complète, pas assez d'amateurs réalisent que leurs 52 victoires et 113 points les placent au deuxième rang à ce chapitre derrière les Bruins.

On parle beaucoup des Devils, des Rangers, des Bruins, du Lightning, des Leafs, mais très peu des Hurricanes. Trop peu à mon goût.

La perte d'Andreï Svechnikov est lourde. L'absence de Max Pacioretty pourrait se faire sentir en séries elle aussi.

Mais les Canes sont premiers dans la LNH avec 59 buts marqués par leurs défenseurs – Brent Burns et Brady Skjei en revendiquent 18 chacun – et deuxième en désavantage numérique.

La seule chance des Islanders dans cette série repose sur les arrêts d'Ilya Sorokin qui a conduit son équipe en séries. Oui, le retour de Matthew Barzal pourrait aider Bo Horvat à sortir de l'ombre. Mais cette série semble aussi gagnée d'avance que celle opposant les Bruins aux Panthers.

Prédiction : Hurricanes en 5

New Jersey (52-22-8) – New York Rangers (47-22-13)

Quelle belle équipe que celle des Devils. Vraiment! Un club jeune, rapide, talentueux. Un club qui gagne sur la route – 28 gains cette année, 2e rang avec Colorado derrière les Bruins avec 31 – un club qui gagne quand il accorde le premier but – 22 gains – un club à prendre très au sérieux.

Jack Hughes et Nico Hischier qui « chauffe » Patrice Bergeron dans la course au trophée Selke sont sensationnels. Ils ont acquis Timo Meier et Ondrej Palat qui devraient les aider. Mais pour l'instant, Dawson Mercer est plus important qu'eux au sein de la formation. C'est vous dire…

Je serai prêt à favoriser les Devils... mais seulement l'an prochain!

Cette année, je crois que les Rangers feront mentir ceux qui donnent les Devils gagnant dans la série du Hudson.

Deux raisons : Et non ça n'a rien à voir avec Patrick Kane. Ou pas vraiment.

Le 3 décembre dernier, les Rangers ont perdu 5-2 contre les Blackhawks de Chicago. Ils vivotaient avec une fiche de 11-10-5 à leurs 26 derniers matchs.

Après : ils en ont gagné sept de suite et présentent un dossier de 36-12-8 à leurs 56 dernières rencontres de la saison.

Comme ses coéquipiers, Igor Shesterkin s'est réveillé. Il présente un dossier de 12-3-1 (1,98 but alloué par match, 93,4 % d'efficacité) à ses 16 derniers matchs. Jaroslav Halak a perdu en prolongation lors des trois matchs qu'il a disputés. La fiche de Rangers lors des 19 dernières rencontres de la saison est 12-3-4, mais ils n'ont jamais alloué plus de trois buts dans cette séquence.

Et les Blue Shirts, avec Kane et Vladimir Tarasenko pour appuyer Artemi Panarin, Mika Zibanejad qui connaît une excellente saison tout comme les jeunes Alexis Lafrenière, Kaapo Kakko et Filip Chytil sont capables de marquer plus de trois buts par match. Et leurs défenseurs sont meilleurs que ceux des Devils. Du moins à mes yeux.

Ce sera long et serré, mais l'expérience viendra à bout de la jeunesse.

Prédiction : Rangers en 7

Colorado (51-24-7) – Seattle (42-28-8)

Pendant un moment cet hiver, on se demandait si l'Avalanche accéderait aux séries tant le retour sur la glace après la conquête de l'été dernier a été difficile.

Mikko Rantanen (55 buts, 105 points) a gardé l'équipe à flot et MacKinnon a pris les choses en mains dans le dernier droit.

Depuis le 7 janvier, l'Avalanche a gagné 31 des 41 matchs disputés (31-7-4). Le Colorado avait besoin d'une poussée en fin de saison pour finir au premier rang dans la division Centrale, il a gagné sept de ses huit derniers matchs (7-0-1).

Le capitaine Gabriel Landeskog ne sera pas là. C'est une grosse perte. C'est vrai.

Mais Big Mac est troisième dans l'histoire de la LNH – 37 matchs disputés et plus – avec une moyenne de 1,33 point récolté par match. Wayne Gretzky (1,84) et Mario Lemieux (1,61) sont les seuls à le devancer.

Rantanen a une moyenne de 1,22 point par partie, ce qui est loin d'être mauvais aussi.

Cale Makar est amoindri par les blessures. Cela a permis à Devon Toews de démontrer sa grande valeur. D'ailleurs, je lui ai accordé un vote dans la course au trophée Norris pour tout ce qu'il a fait cette année.

Alexandar Georgiev n'a pas de miracle à faire. Il n'a qu'à imiter Darcy Kuemper qui a donné des chances de victoires à son équipe du début à la fin de séries l'an dernier.

Avec les résultats qu'on connaît.

Pour le Kraken de Seattle : bravo pour votre extraordinaire deuxième saison!

Prédiction : Avalanche en 4

Dallas (47-21-14) – Minnesota (46-25-11)

Cette série est difficile à trancher tant elle sera serrée. Les deux équipes revendiquent deux victoires l'une contre l'autre. Un petit avantage aux Stars qui ont perdu les deux fois au-delà les 60 minutes réglementaires.

Les Stars comptent sur Jason Robertson (46 buts, 109 points), le Wild du Minnesota sur Kirill Kaprisov qui s'est « contenté » de 40 buts et 75 points, mais en 67 parties seulement.

Ces deux équipes ont bien plus d'atout que simplement ces deux joueurs.

Ils ont aussi deux bons gardiens en Jake Oettinger et Filip Gustavson à qui Marc-André Fleury a servi de parrain cette année.

Je ne sais pas si « Flower » sera devant le filet. Mais je lui souhaite d'y aller et de gagner au moins un match. Ça lui permettrait de revendiquer au moins un gain en série contre une 19e équipe de la LNH. À un club du record de 20 que détient Patrick Roy.

Prédiction : Wild en 7

Las Vegas (51-22-9) – Winnipeg (46-33-3)

La logique favorise les Golden Knights. Surtout s'ils peuvent vraiment compter sur le retour en forme et en santé de Mark Stone.

Mais les Jets, avec Connor Hellebuyck, comptent sur le meilleur gardien... peu importe celui vers qui les Knights se tourneront. Laurent Brossoit sera-t-il préféré à Jonathan Quick? La recrue Logan Thompson peut-il reprendre la place qu'il occupait en début de saison?

Les Jets ont trimé dur en fin de saison pour demeurer en séries. Ils ont puisé dans leurs réserves. Rick Bowness a secoué son club qui a bien réagi. J'ai l'impression que ça pourrait payer et que le printemps sera plus long que prévu à Winnipeg.

Prédiction : Jets en 6

Edmonton (50-23-9) – Los Angeles (47-25-10)

C'est d'Edmonton que je vous propose mes prédictions de première ronde, car j'ai le grand plaisir de couvrir les deux premiers matchs de cette série qui devrait être palpitante.

McDavid à lui seul vaut le déplacement.

Mais la beauté des Oilers, c'est qu'ils ont ajouté des têtes au monstre à deux têtes que formaient McDavid et Leon Draisaitl.

Les performances du jeune gardien Stewart Skinner et la contribution du défenseur Mattias Ekholm acquis des Predators de Nashville à la date limite des transactions font des Oilers un club à prendre bien plus au sérieux que l'an dernier.

Et il ne faudrait pas oublier les Ryan Nuggent-Hopkins, Evander Kane, Zach Hyman et Darnell Nurse qui n'a plus tout le poids de la ligne bleue à porter sur ses larges épaules.

Mais les Kings compteront sur Drew Doughty cette année dans le cadre d'un deuxième duel de première ronde en deux ans entre les deux équipes.

Est-ce que ce sera suffisant pour aider Phillip Danault à contenir McDavid? Ou à tenter d'y arriver?

C'est la grande question.

Comme je suivrai cette série, je vous proposerai plus tard aujourd'hui un portrait plus détaillé des deux formations. Mais je peux déjà indiquer que je crois que le défi sera trop grand pour les Kings.

Prédiction : Oilers en 6