Brandon Saad est conscient de l'atout de la jeunesse pendant les séries de la LNH. Il a lui-même fait ses débuts en éliminatoires à 19 ans et gagné sa première coupe Stanley un an plus tard.

Il observe maintenant Kirby Dach, âgé de 18 ans, et Adam Boqvist, 19 ans, et il est heureux de les avoir pour coéquipiers chez les Blackhawks de Chicago.

« Ils sont si jeunes et parviennent à tenir leur bout et à contribuer, nous sommes heureux de compter sur eux », a confié Saad.

Plus d'une dizaine de joueurs de 20 ans et moins bénéficient de quelques mois d'expérience supplémentaires en participant aux séries éliminatoires les plus uniques de l'histoire de la LNH.

Le défenseur Quinn Hughes des Canucks de Vancouver et Dach totalisent tous deux quatre mentions d'aide, Andrei Svechnikov a mené la charge pour les Hurricanes avec cinq points en trois matchs et les jeunes Nick Suzuki et Jesperi Kotkaniemi figurent parmi les meilleurs atouts du Canadien.

Il s'avère que le hockey d'été fait l'affaire des plus jeunes joueurs de la ligue.

« Souvent, ces jeunes s'épuisent avant la fin de la saison, a souligné l'entraîneur-chef des Blackhawks, Jeremy Colliton. Ils ont profité de quelques mois de congé, où ils ont pu se reposer et s'entraîner. Ils ont tourné tout ça à leur avantage. »

Belle vitrine pour la jeunesse

Les séries éliminatoires de 2020 sont une vitrine pour la vitesse, le talent et la jeunesse. Bien que l'expérience soit encore importante aux yeux des entraîneurs, ils n'ont pas peur d'envoyer des jeunes hommes dans le feu de l'action.

« Je suis prêt à accepter les erreurs des jeunes, a soutenu l'entraîneur-chef des Blue Jackets, John Tortorella, qui fait confiance aux jeunes Alexandre Texier et Liam Foudy dans sa formation. J'aime les joueurs qui foncent, qui commettent des erreurs mais qui ne s'en font pas. »

C'est encore mieux quand ils n'ont rien à se reprocher.

L'entraîneur-chef du Canadien, Claude Julien, l'a démontré lors du premier match de la série contre les Penguins de Pittsburgh. Il a envoyé Suzuki dans la mêlée comme seul attaquant de son unité lors d'un 3 contre 5.

Selon Julien, le jeune centre a frappé un mur avant l'interruption de la saison, en mars, mais serait revenu en force pour le camp d'entraînement de la phase 3. Il compte aujourd'hui sur lui comme s'il était un vétéran.

« J'étais confiant avant de sauter sur la glace, a affirmé Suzuki. C'est très bien d'avoir la confiance de mon entraîneur dans cette situation. »

Faire confiance aux jeunes joueurs pourrait être un ingrédient d'un long parcours en séries éliminatoires. Ne pas s'en méfier est une recette pour une élimination rapide.

Les Rangers de New York l'ont appris à leur dépens quand Svechnikov a réussi un tour du chapeau lors du deuxième match de la série, que les Hurricanes ont balayée. Quand l'entraîneur-chef des Canes, Rod Brind'Amour, l'a vu pour la première fois, en 2018, alors qu'il n'avait que 18 ans, il pensait que le Russe était âgé de 24 ans et le trouvait « bâti comme un boeuf ».

Participant maintenant à ses deuxièmes séries éliminatoires, Svechnikov dépasse les attentes pour un joueur de son âge.

« Il n'y a pas grand chose qu'il est incapable de faire, a résumé l'entraîneur-chef des Rangers, David Quinn. Peu importe le niveau de compétition, il a toujours été un des meilleurs joueurs de la ligue dans laquelle il jouait, et il devient déjà l'un des meilleurs de la LNH. »

La valeur de l'expérience

Il n'est toutefois pas le seul à épater la galerie. Hughes est le meilleur marqueur des Canucks après trois parties, et a peut-être élevé son jeu d'un autre cran après avoir été nommé parmi les finalistes pour le trophée Calder.

« L'expérience n'a pas de prix, et je pense que tous les jeunes joueurs voient les séries en grand, a avancé Hughes. J'essaie de garder mon sang froid peu importe ce qui arrive, ce que j'ai réussi à faire jusqu'à présent. »

Né presque huit mois après Dach, l'attaquant Nick Robertson des Maple Leafs est le plus jeune joueur à participer aux séries et a contribué offensivement dès son troisième match. Selon l'entraîneur-chef des Leafs, Sheldon Keefe, jouer devant des gradins vides serait bénéfique pour le jeune Robertson, originaire de Pasadena en Californie. Toutefois, il semble à l'aise dans toutes les situations.

« Mon niveau de confiance ne cesse d'augmenter de jour en jour », s'est réjoui Robertson.

La confiance est d'ailleurs le dénominateur commun entre des habitués de la feuille de pointage, comme Dach et Svechnikov, et ceux qui n'ont pas encore réussi à faire une différence pour leur équipe, comme les attaquants Joel Farabee et Barrett Hayton, respectivement des Flyers et des Coyotes. Une plus grande utilisation pourrait leur être bénéfique.

« Comme joueur, c'est un défi intéressant, selon Dach. Tu veux exceller dans toutes les situations. »