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Malgré la défaite, un souvenir impérissable pour Vincent Desharnais

Vincent Desharnais et Arber Xhekaj - Getty
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MONTRÉAL – Un après-midi difficile venait de se conclure pour les Oilers au Centre Bell. Têtes baissées, les visiteurs quittaient un à un le banc de l'équipe pour traverser la surface glacée et retraiter vers leur vestiaire.

À bonne distance du peloton, Vincent Desharnais se laissait glisser sans hâte en balayant du regard l'immensité rouge qui l'entourait. Son premier match à la maison, dans l'uniforme d'une équipe de la Ligue nationale, était maintenant de l'histoire ancienne et il voulait en garder le moindre petit souvenir.

« Tu ne sais jamais ce qui va arriver dans la vie, reconnaissait le gentil géant après avoir retiré son équipement. C'était peut-être mon dernier match ici, mon dernier match ever! On ne sait jamais. Je voulais prendre un petit cinq ou dix secondes pour apprécier ce que je venais de vivre. Malgré la défaite, je suis quand même fier de mon cheminement. »

Et pour cause. L'histoire de Desharnais a été bien documentée dans nos pages. Repêché à 20 ans, il a joué quatre saisons avec les Friars de l'Université Providence avant de passer chez les pros. Il a continué son parcours dans la ECHL, puis a joué deux saisons complètes dans la Ligue américaine. Il a subi de nombreuses blessures et a combattu l'anxiété et la dépression.

Il y a un mois, il a obtenu l'appel attendu par tous les joueurs des circuits mineurs. À 26 ans, il avait fait sa place dans la LNH. Le match de dimanche était son douzième avec les Oilers.

Dans son monde idéal, Desharnais aurait probablement marqué un but, son premier dans la LNH, contre le Canadien. Il aurait aussi aidé son équipe à signer une dixième victoire en douze matchs. Ce n'est pas vraiment comme ça que ça s'est passé. Son équipe s'est fait déclasser et a perdu 6-2.

Desharnais n'était pas trop d'humeur à sortir le violon après la défaite, mais après quelques questions, un sourire discret est apparu sur ses lèvres.

« Juste d'entendre la voix de Michel Lacroix, je trouvais ça assez spécial, a-t-il fini par avouer. Je ne sais pas combien de fois j'ai entendu sa voix dans mon salon en regardant un match du Canadien. J'ai grandi avec lui. Il y avait des moments durant le match ou l'échauffement qui m'ont procuré un sourire. C'était spécial. »

Dans son rôle, le grand défenseur a joué un rôle important dans la performance des siens. En deuxième période, alors que le Canadien jouait avec une avance de trois buts, le Lavallois s'est choqué et a décidé de rentrer dans le tas pendant une échauffourée devant le filet de Jake Allen. Il a trouvé un partenaire de danse en la personne d'Arber Xhekaj. Les deux colosses ont livré un furieux combat duquel le favori de la foule est sorti avec une blessure à une épaule.

« On perdait par trois buts et je cherchais à créer une étincelle. Je sais que Xhekaj est très tough, je connais sa réputation. Il s'est battu contre des hommes forts, il a pogné pas mal les plus tough. Il se débrouille bien, il est solide. Mais que ce soit Xhekaj ou Anderson, je voulais procurer une étincelle et apporter de l'émotion. Je ne lui ai pas trop donné le choix. »

L'entraîneur des Oilers, Jay Woodcroft, a eu de bons mots pour son défenseur, prenant soin de préciser qu'il serait une erreur de le réduire à un profil de dur-à-cuire. C'était d'ailleurs la première fois que Desharnais jetait les gants depuis son rappel dans les grandes ligues.

« Je vois ici la même chose qu'il me montrait dans la Ligue américaine. Il apporte du poids et une longue portée à la ligne bleue. Il joue de façon simple sans s'éloigner de ce qui fait son succès. Il est bien dans sa peau et même s'il est capable de se défendre, ce n'est pas sa principale qualité. Il sait se servir de son bâton pour défendre efficacement, il fait le travail en désavantage numérique et si une situation se présente où il doit jeter les gants, il peut le faire. Mais il a été très bon. C'est la première fois qu'on perd en temps réglementaire depuis qu'il est avec nous. Ça en dit long sur sa contribution. »

Les Oilers avaient sept défenseurs en uniforme dimanche. Desharnais a été le moins utilisé du lot, Cody Ceci et lui se contentant d'un peu moins de 14 minutes de temps de jeu.

À l'approche de la date limite des transactions, les Oilers se retrouvent au centre de plusieurs rumeurs. L'ajout d'un défenseur ferait partie de leurs plans. Le nom d'Erik Karlsson a récemment été mentionné. En début de saison, on leur prêtait un intérêt pour Joel Edmundson. Le rôle de Desharnais pourrait être appelé à changer d'ici la fin de la saison si le directeur général Ken Holland décidait d'aller chercher du renfort à sa brigade.

Pour l'instant, ces spéculations n'affectent pas ses pensées.

« Je ne contrôle pas ça. Les Oilers peuvent échanger n'importe qui, ils peuvent aussi choisir de m'échanger. Pour l'instant, quand ils me disent d'arriver à une heure, j'arrive à cette heure. Autant ça peut être difficile pour la stabilité, je ne veux pas me casser la tête. J'attends ce moment depuis dix ans. Je ne deviendrai pas nerveux en raison de la période des transactions. »