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Le baptême rêvé de Mélodie Daoust

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MONTRÉAL – La rédaction du texte qui défile sous vos yeux s'est amorcée quelque part au deuxième entracte du match qui opposait samedi après-midi les équipes de Montréal et de Boston de la Ligue professionnelle de hockey féminin. Mais l'histoire de cette victoire de 3-1 des favorites locales a commencé à s'écrire d'elle-même avant même qu'un coup de patin ne soit donné sur la glace de l'Auditorium de Verdun.

Lorsque la formation montréalaise a dévoilé la composition de ses trios, près de deux heures avant la mise en jeu initiale, on pouvait y lire ces trois noms en succession : Stacey, Poulin, Daoust. On s'est dit, comme plusieurs, que c'était annonciateur de belles choses à venir. On ne s'était pas trompé.

Comme elle l'avait laissé entrevoir la veille, Mélodie Daoust avait signé en début de journée un contrat de dix jours qui allait lui permettre de faire ses débuts en LPHF. L'ancienne vedette de l'équipe nationale canadienne occupait jusque-là un rôle de joueuse réserviste, ses obligations professionnelles l'empêchant de s'engager à temps plein avec la formation bâtie par Danièle Sauvageau.

Son impact sur les meneuses au classement général a été immédiat. Sans le moindre signe de retard sur ses coéquipières, Daoust a été impliquée dans les trois buts des Montréalaises, qui ont signé une deuxième victoire de suite et une quatrième consécutive à domicile.

« C'était vraiment incroyable de voir l'atmosphère en entrant sur la patinoire. J'ai eu des frissons après mon but, quand les fans ont commencé à applaudir. Ça fait chaud au cœur. »

Le trio de feu concocté par l'entraîneuse-chef Kori Cheverie a frappé dès sa deuxième présence, en début de première période. De l'enclave, Daoust a décoché un tir sur réception qui a été bloqué par la gardienne Aerin Frankel, mais le retour a été poussée par une défenseuse en direction de Marie-Philip Poulin. On vous laisse deviner la suite.

« Je dirais qu'à ma première présence, j'étais un peu nerveuse. C'était juste de se remettre dedans. Mais par la suite, je pense que ça s'est replacé. »

On pourrait dire ça, oui. Daoust a elle-même marqué le but qui allait s'avérer être celui de la victoire en début de deuxième. Spectatrice d'une superbe manœuvre individuelle de Poulin sur une mise en jeu à la droite de Frankel, l'ancienne olympienne n'a eu qu'à rediriger une passe parfaite derrière la ligne rouge.

Un but de l'internationale américaine Hilary Knight a permis à Boston de réduire l'écart de moitié avant la sortie de la resurfaceuse, mais les Montréalaises ont repris leurs distances tôt au dernier vingt. Daoust obstruait la vue de Frankel quand un tir de la pointe d'Erin Ambrose s'est fait un chemin derrière la gardienne.

Daoust a été utilisée pendant près de 18 minutes. Son positionnement, sa compréhension du jeu et son sens de l'anticipation l'ont rapidement aidée à s'élever au-dessus de la mêlée. Clairement, les automatismes qu'elle avait développés avec Poulin et Ambrose sur la scène internationale ne s'étaient pas érodés.

« Moi et "Pou", on a joué beaucoup ensemble dans le passé avec Équipe Canada. Je crois qu'on a une bonne chinie sur la glace. Il ne faut pas oublier Laura, elle fait le travail en échec-avant comme ça ne se peut pas. Je pense qu'on ne lui donne pas assez de crédit. C'est elle qui nous donne les rondelles pour qu'on soit capables de faire des jeux. C'était le fun de pouvoir se retrouver sur le premier trio ».

« On ne voulait pas qu'elle ressente une pression de produire comme elle l'a fait aujourd'hui, a dit Cheverie. On pensait faciliter son intégration en la jumelant à "Pou", une fille qu'elle connaît bien. C'est une chose de pratiquer quelques fois par semaine, c'en est une autre d'être prête à briller dans un match. Avec la vitesse de Laura et le sens des responsabilités de "Pou", on voulait la placer dans de bonnes conditions pour réussir. »  

Poulin a récolté sa deuxième mention d'aide de la rencontre sur la séquence. Il s'agissait de son troisième match de trois points de la saison, son deuxième de suite.

À son cinquième départ de la saison, la gardienne Elaine Chuli a stoppé 30 tirs des visiteurs pour conserver sa fiche parfaite et maintenir ses statistiques personnelles au sommet du palmarès des cerbères de la LPHF.

Une autre joueuse de réserve montréalaise, l'attaquante Alexandra Poznikoff, a joué son premier match de la saison après avoir signé un contrat de joueuse régulière en début de journée. L'Albertaine de 26 ans a été utilisée pendant un peu plus de quatre minutes.

L'insertion de Daoust et Poznikoff dans la formation a été rendue nécessaire par l'indisponibilité de Kennedy Marchment et Claire Dalton en raison de blessures. Le nom de Marchment a été inscrit sur la liste des blessés à long terme.

Les Montréalaises disputeront leurs deux prochains matchs sur la route. Elles seront au Connecticut pour croiser le fer avec leurs rivales new-yorkaises mercredi et passeront par Toronto vendredi avant de rentrer à la maison.

Cheverie n'a pas confirmé que Daoust, qui a la garde partagée de son garçon de 5 ans, serait du voyage, précisant qu'une décision serait prise en fonction de sa situation personnelle et de sa disponibilité. Elle a toutefois ajouté que « lorsqu'on rend une joueuse admissible, on s'attend à pouvoir compter sur elle. »

Selon les termes de son contrat, Daoust pourrait disputer les trois prochaines rencontres de Montréal.