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Mentalement et physiquement, Poulin est prête pour le dernier droit

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MONTRÉAL – Il y a un peu moins d'un an, Marie-Philip Poulin publiait sur son compte Instagram des photos d'un mémorable voyage à Hawaï. Elle avait notamment profité de ce contexte paradisiaque pour faire la grande demande à sa copine de l'époque, sa coéquipière au sein de l'équipe nationale Laura Stacey.

Cette année, si Poulin décide d'ajouter des clichés printaniers sur ses réseaux sociaux, ses milliers d'abonnés devront peut-être se contenter d'une saillie en fleurs aux abords du canal Lachine ou d'un beau cœur dessiné dans un café commandé rue Wellington. La capitaine se reposera plus tard. Elle a encore du gros hockey à jouer.

Traditionnellement, la saison de hockey féminin prend fin après la distribution des médailles au Championnat du monde. La création de la LPHF change la donne. Trois jours après avoir ajouté une quatrième médaille d'or à sa collection, Poulin doit placer son viseur sur une autre mission. Avec déjà une trentaine de matchs à son compteur, à peine remise d'une blessure à un genou, elle doit trouver l'énergie pour les cinq matchs qui mèneront à la conclusion de la saison et les séries éliminatoires qui suivront.  

Pour ses coéquipières et elle, qui n'ont pas l'habitude de se plier à un horaire aussi exigeant, le contraste n'est pas banal.

« Toute l'année au complet, ça a été un ajustement, indiquait Poulin à la fin d'un entraînement mercredi. Autant de voyagement, autant de matchs, jouer un mardi soir, vendredi, samedi, ça fait longtemps qu'on n'a pas eu ça. C'est un ajustement mentalement, physiquement. Mais c'est difficile de se plaindre. »

« À la fin de la journée, il faut se mettre dans le bon état d'esprit, a-t-elle enchaîné. Oui, c'est fatigant. Oui, d'habitude on a fini notre saison, on est en voyage à quelque part. Mais c'est ça qu'on voulait depuis longtemps. On voulait une ligue pour jouer un championnat. Je ne pourrais pas être plus contente d'être revenue ici, à l'aréna, avec ce groupe-là. »  

Avant même de débarquer à Montréal pour y diriger son premier entraînement, l'entraîneuse-chef Kori Cheverie avait affirmé à RDS que l'une des priorités qu'elle avait établies avec sa patronne Danièle Sauvageau était de mettre à la disposition des joueuses qu'elles allaient recruter les meilleures ressources possibles afin de se protéger contre les rigueurs inhabituelles de la saison à venir.  

Mercredi, la défenseuse Erin Ambrose a affirmé être dans la forme de sa vie grâce au travail de la préparatrice physique Vicki Bendus.

« Évidemment, la saison aide à se mettre en forme, mais si mon corps n'était pas prêt pour une telle charge de travail, j'en ressentirais beaucoup plus les effets aujourd'hui. Bien sûr, il y aura toujours des petits bobos en cours de route, mais si vous n'êtes pas bien préparée pour une aussi longue saison, les conséquences peuvent vous frapper en pleine gueule. »

« C'est un défi, on n'est pas habituées de jouer autant de parties, a reconnu Kristin O'Neill. Mais le personnel ici et avec l'équipe nationale nous ont prises en charge afin qu'on atteigne le sommet de notre forme au bon moment. On a été bien préparées pour cette saison et la suite ne m'inquiète pas trop. »

« Ça me gruge en dedans »

La dernière fois que Marie-Philip Poulin a porté les couleurs montréalaises, elle a joué pendant près de 26 minutes dans une défaite contre Toronto. Sa blessure l'a contrainte à rester à l'écart pour les trois matchs suivants. Son équipe les a tous perdus.

« C'est pas mal le moment que j'haïs le plus, être dans le estrades et manquer des parties, regrettait-elle. Ça me gruge en dedans, ce n'est jamais le fun. Tu veux aider. Mais là c'est dans le passé. On est de retour, on a un match demain et on est super excitées. »

La capitaine affichait un sourire radieux à la veille de son retour au jeu. Sa performance en finale du Mondial avait déjà effacé bien des doutes. En sa présence, tout semblait indiquer que ses ennuis de santé appartenaient au passé.

« Une journée à la fois. Avec toutes les émotions de dimanche, ça met les blessures un peu de côté. Ça fait du bien. Tout va bien », a-t-elle assuré.

Même si Cheverie n'a pas voulu imputer les récents insuccès de son équipe à son absence, le retour de la troisième meilleure pointeuse de la LPHF fera le plus grand bien à l'effectif montréalais. Au-delà de sa contribution sur la patinoire, Ambrose a parlé de sa présence rassurante dans le vestiaire. « Tu bombes un peu plus le torse quand "Pou" est dans les parages. Je pense que son retour élèvera la confiance de tout le monde à un autre niveau. »  

Avec cinq matchs à disputer avant la conclusion du calendrier, Montréal occupe le troisième rang au classement, quatre points derrière Minnesota et quatre points devant Ottawa. Les Québécoises tenteront de décrocher l'une des deux places procurant l'avantage de la glace au premier tour éliminatoire.

« On faisait quand même beaucoup de bonnes choses avant la pause, note Ambrose. Certains matchs, la chance n'était pas de notre côté. Il y a aussi des trucs sur lesquels il fallait travailler et parfois, ce n'est pas nécessairement mauvais de vivre ça. Maintenant, avec cinq matchs à jouer, c'est le temps pour nous de passer à une autre vitesse. »

« C'est pour ça qu'on s'entraîne chaque jour, c'est pour ça qu'on a une ligue, répète Poulin. Ce n'est pas donné gratuitement. Il faut qu'on se prouve, qu'on travaille fort. On va être prêtes. »

Les vacances peuvent bien attendre.