ÉCJ a exorcisé sa performance de lundi
Lorsque Dennis Williams a pointé vers l'individualisme de certains de ses joueurs dans la défaite inattendue de 5 à 2 contre la Tchéquie il y a deux jours, le réflexe a été à peu près le même pour une majorité d'observateurs.
Les regards se sont tournés vers Connor Bedard, qui a encaissé une partie du blâme, coupable d'avoir tenté de provoquer les choses après qu'Équipe Canada junior se soit creusé un fossé dont il est difficile de s'extirper.
Vingt-quatre heures plus tard, plus personne n'a envie d'adresser de reproche au no 16, auteur d'une prestation de trois buts et quatre passes qui lui a permis d'égaler une marque d'équipe, détenue conjointement jusque-là par Dave Andreychuk, Brenden Morrow, Mike Cammalleri et Gabriel Bourque.
Avant même d'être repêché dans la LNH, le phénomène de 17 ans est désormais à égalité au deuxième rang de l'histoire des buteurs du Canada chez les moins de 20 ans, avec une douzaine.
Dans l'éventualité où le centre des Pats de Regina jouerait cinq autres matchs avec ÉCJ, Bedard pourrait aisément devancer Jordan Eberle au sommet de la pyramide. Ce dernier en a enfilé 14, lors de ses participations aux tournois de 2009 et 2010.
Pour l'ensemble de ses passages chez les U20 et U18, Bedard totalise 25 buts et 17 mentions d'aide pour 42 points en seulement 22 rencontres.
Plutôt que de parler de sa soirée de travail magistrale, la vedette incontestée de la partie a plutôt préféré louanger le boulot abattu par... la quatrième unité offensive du Canada.
« Je crois que (Reid) Schaefer, (Zack) Ostapchuk, (Caedan) Bankier et (Colton) Dach ont tous joué un très bon match. Ça ne paraît pas sur la feuille de pointage, mais ces gars-là, on les voyait aller lorsque c'est nous qui étions au banc. Ils nous ont donné énormément d'énergie. »
Si Bedard n'était pas disposé à prendre lui-même la grande part de mérite qui lui revenait mercredi, son capitaine Shane Wright s'est occupé de lui lancer des fleurs, et il l'a fait sur une note humoristique.
« Je lui disais après le match : "Mon gars, tu as obtenu sept points ce soir uniquement. Je pense que j'ai six points au total cette année" », a blagué Wright, qui a fourni un but et une aide dans ce gain éclatant.
Dylan Guenther a lui aussi réussi un tour du chapeau au sein d'une nouvelle unité offensive concoctée par Williams, de quoi dissiper la gronde des deux derniers jours.
« C'est un bon signe que notre avantage numérique fonctionne à pleine régime comme ça. Nous avons beaucoup pratiqué cet aspect à l'entraînement », a souligné Guenther.
« C'est quelque chose d'assez impressionnant d'être aux côtés de Connor et de le voir performer de la sorte, s'est quant à lui émerveillé l'un des deux partenaires de trio de Bedard, Logan Stankoven. La technique de son tir est un modèle dont je veux m'inspirer. C'est une chance d'être jumelé à lui.
« J'ai aussi trouvé que notre autre compagnon de trio, Joshua Roy (un but, une passe) a connu un fort match », a confié Stankoven, qui avait amorcé le tournoi aux côtés d'Adam Fantilli et de Guenther.
Williams ne refusera jamais une explosion de onze buts de ce genre, mais il s'est tout de même dit avant tout soulagé que le jeu défensif ait été resserré considérablement par rapport à la déconfiture face aux Tchèques.
« Ç'a commencé avec notre jeu sans la rondelle, ce soir, a-t-il argué. Le fait de jouer de façon responsable défensivement nous a permis de créer de nombreuses ouvertures. »
Équipe Canada junior se prépare maintenant en vue d'une deuxième rencontre en l'espace de 24 heures.
Ce sera au tour de l'Autriche de passer au rouleau compresseur canadien, selon toute vraisemblance.
La troupe dirigée par Kirk Furey n'a toujours pas marqué en deux matchs dans le tournoi, encaissant coup sur coup 11 et 9 buts contre la Tchéquie et la Suède.