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Oliver Kapanen : le hockey dans le sang

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EDMONTON – Nos lecteurs les plus expérimentés se souviendront des frères Sutter. Ils ont été six, dans les années 1980, à fouler les patinoires de la Ligue nationale simultanément. Ils ont aussi élevé six garçons qui ont été repêchés dans la LNH.  

Les plus jeunes auront plutôt comme référence la progéniture de la famille Staal, quatre fils qui ont joué un total de 3406 matchs dans la LNH. Les frères Quinn, Jack et Luke Hughes, tous repêchés dans le top-10 entre 2018 et 2021, sont bien partis pour laisser un héritage similaire.

Le hockey finlandais a aussi sa famille royale. Oliver Kapanen en est l'un des plus jeunes descendants.

L'espoir du Canadien est souvent associé à son cousin Kasperi, un choix de première ronde des Penguins de Pittsburgh. On lui pose aussi souvent des questions sur son oncle Sami, qui a joué treize saisons avec les Whalers de Hartford/Hurricanes de la Caroline et les Flyers de Philadelphie.

Mais c'est avec son grand-père Hannu que tout a commencé. Quand il était âgé de 24 ans, l'aïeul a participé aux Jeux olympiques d'hiver d'Innsbruck en 1976. Il a passé la décennie suivante à jouer professionnellement en Finlande. Son frère Jari a suivi ses traces, agissant notamment à titre de capitaine du club Jokerit.

Hannu Kapanen s'est ensuite converti en entraîneur. Il a remporté le titre d'entraîneur de l'année en Liiga au terme de la saison 1996-1997. En 1998, il a dirigé l'équipe finlandaise qui a remporté l'or au Mondial junior. En 2005, il a été élu au Temple de la renommée du hockey finlandais    

« On est très proches, je suis en contact avec lui chaque jour, racontait Oliver après l'entraînement de son équipe jeudi. Je n'en connais pas beaucoup sur son passé de joueur, mais apparemment que c'était un dur de dur. Je ne sais pas si je dois le croire, mais c'est ce qu'il raconte en tout cas! »

Hannu a eu deux fils qui ont fait carrière dans le hockey. Dans l'ombre de Sami, Kimmo Kapanen a percé en Liiga à l'âge de 18 ans et y a disputé douze saisons. Il a aussi été le gardien du Timra IK, en Suède, pendant trois ans. Il en est aujourd'hui le directeur général.

Oliver est né en Suède alors que la carrière de joueur de son père tirait à sa fin. Il était âgé de 3 ans quand sa famille est revenue en Finlande et s'est installée pour de bon à Kuopio, la ville où il a grandi. Son père a tenté d'en faire un gardien, mais « vers l'âge de 10 ou 11 ans », il a renié les grosses jambières et s'est consacré à la position d'attaquant.

Née d'une préférence personnelle bien plus que d'une stratégie à long terme – « être gardien, c'est tellement plate! », lâche-t-il en riant – cette décision s'est avérée judicieuse. Au niveau U18, il a amassé 50 points en 44 matchs. L'année suivante, chez les U20, il a dominé son équipe avec 41 points en 37 matchs. Le Canadien en avait vu assez pour le recruter avec le 64e choix du repêchage en 2021.  

« Le plus brillant de la famille »

Antti Pennanen, l'entraîneur actuel de la sélection finlandaise au Mondial junior, connaît bien les Kapanen. En 2013-2014, il était entraîneur-adjoint du KalPa de Kuopio. Sami et son fils Kasperi y étaient des coéquipiers tandis que Kimmo était le directeur sportif du club.

A ses yeux, il est évident que l'entourage dont a bénéficié Olivier l'a aidé dans son parcours athlétique.

« Je vois une différence chez les jeunes qui ont grandi dans une famille de hockey. Ils comprennent la culture du sport, observe-t-il. Je trouve qu'[Oliver] gère bien la pression. Il est humble et très facile à diriger. Peut-être qu'il a grandi un peu dans l'ombre de Kasperi, mais je crois que ça a été bénéfique pour lui. »

Kapanen a été discret sur le plan offensif au Mondial junior. En six matchs, le joueur de centre de 6 pi 1 po n'a récolté qu'un but et une passe. Il a surtout été utilisé au sein du troisième trio en plus de jouer un rôle clé en désavantage numérique. Vers la fin de la ronde préliminaire, il a aussi hérité de responsabilités sur la deuxième vague de l'attaque à cinq.   

Pennanen le décrit comme l'un des joueurs les plus brillants de son équipe, mais note qu'il a aussi les défauts de ses qualités.

« Si vous pensez à Sami et Kasperi, c'était deux joueurs très compétitifs. Oliver est plus calme. Ça fait de lui un joueur très cérébral, mais il pourrait avoir plus de chien. »

Lorsqu'on lui suggère que Kapanen est peut-être trop gentil sur la patinoire, Pennanen approuve. « Mais je crois qu'il est le joueur le plus intelligent de cette famille », nuance-t-il.