Mondial junior : Un but magique, un réveil opportun pour ÉCJ
EDMONTON – Kent Johnson est l'un des deux joueurs d'Équipe Canada junior qui a une chance réaliste de commencer la prochaine saison dans la Ligue nationale de hockey. On ne l'aurait pas deviné à la qualité de son jeu avant le match de samedi contre la Tchéquie.
Le cinquième choix du repêchage de 2021 avait été tantôt invisible, tantôt erratique dans ses deux premiers matchs du tournoi. Des passes à des destinataires inexistants, des rondelles perdues trop facilement, des tirs sans aucun mordant. Ça n'allait pas du tout.
Le même refrain semblait vouloir se répéter dans les premières minutes contre les Tchèques. Et comble de malheur, en plus des erreurs habituelles, Johnson s'était volé un but par la mitaine magique du gardien Tomas Suchanek.
Tout a débloqué de la plus improbable des façons avec une minute à jouer avant le premier entracte, quand le grand joueur de centre a enfilé un spectaculaire but « Michigan » qui plaçait alors son équipe aux commandes par un pointage de 2-1.
« Il l'avait fait durant le camp il y a quelques semaines et quand le tournoi a commencé, je lui ai dit qu'il était mieux de nous montrer ça quand ça allait compter, a confié son coéquipier Brennan Othmann. Il m'a répondu que c'était ce qu'il visait. »
« J'étais juste sous le choc, je me disais : "Wow! Un de mes compagnons de trio vient de réussir un Michigan", s'enthousiasmait Logan Stankoven, dont la réaction spontanée a immédiatement été récupérée par d'opportunistes internautes. C'est quelque chose qu'on voit généralement dans les jeux de la semaine à la télé, pas dans la vraie vie! Le fait qu'il l'ait réussi dans un événement de cette envergure, c'est encore plus cool. »
La célébration de Johnson, qui a brandi violemment le poing au ciel avant d'encourager les spectateurs à faire de même, semblait tenir autant du soulagement que de l'excitation.
« C'est un gros but, mais avec la période que je connaissais, je crois que j'aurais réagi de la même façon si j'avais simplement fait dévier un tir avec mon patin », a dit Johnson après le match.
Avec un poids de moins sur les épaules, Johnson a aisément connu son meilleur match de la semaine. Il a complété sa soirée au bureau avec neuf tirs cadrés, le plus haut total dans le camp d'ÉCJ. Le trio qu'il complète avec Stankoven et Tyson Foerster, le seul qui n'a été l'objet d'aucune retouche par l'entraîneur-chef Dave Cameron depuis le lancement du tournoi, a été le plus dominant.
« Ça a été un très bon pas en avant pour nous, approuvait Johnson. On était partout sur la glace ce soir. Notre échec avant était à point et on se trouvait facilement en zone offensive. Il semblait que toutes nos passes étaient sur la coche et que partout où on se trouvait, on avait un coéquipier pour nous supporter. »
« Dans les deux premiers matchs, ça ne cliquait pas aussi bien, a constaté Stankoven. Ce soir, on a créé un paquet de chances, on a mis beaucoup de rondelles au filet et on a été capables d'en mettre deux dedans. Ça fait du bien. »
Quand on lui a demandé ce que Johnson avait fait de mieux contre les Tchèques, Cameron a offert une réponse concise et révélatrice. « Tout », a-t-il lâché.
« C'était bon de voir ce trio se mettre en marche, a-t-il ensuite développé. Il y avait plus de vitesse dans leur jeu, ils ne se sont pas contentés de rester en périphérie et ils ont mieux joué sans la rondelle. Ce sont toutes des choses qu'on aime voir. »
Un trio différent a pris les choses en charge dans chacun des trois premiers matchs du Canada. Celui de lundi contre la Finlande serait une belle occasion de voir tout le monde mettre l'épaule à la roue en même temps. À moins que la Slovaquie ne parvienne à surprendre les Scandinaves dimanche, le premier rang du groupe A sera à l'enjeu lors de cette rencontre.