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RÉSULTATS

Se libérer du regard des autres

Thomas Chabot, Claude Giroux et Alex DeBrincat Thomas Chabot, Claude Giroux et Alex DeBrincat - PC
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Avec huit victoires à leurs 12 derniers matchs, disons que les Sénateurs d'Ottawa sont en feu par les temps qui courent. La troupe de D.J. Smith semble avoir trouvé son erre d'aller et carbure à la performance et à la victoire depuis les quatre dernières semaines, et ce, malgré la défaite de 4-2 subie aux mains du Wild dimanche après-midi.

 

Personnellement, même si je ne suis pas dans le vestiaire des Sens, je persiste et je signe à savoir que la victoire du 2 décembre dernier face aux Rangers de New York a été le point tournant pour cette formation. Les Sénateurs tiraient de l'arrière 2-1 tard dans ce match et ont trouvé une façon de revenir pour finalement l'emporter 3-2 en prolongation, et ainsi venger la défaite de 3-1 face à ces mêmes Rangers quelques jours auparavant. C'est à ce moment qu'on a réellement pu voir cet engagement des plus palpables de ce groupe de joueurs et leur désir de corriger le tir.

 

Malgré plusieurs blessures (Josh Norris, Tim Stützle, Mathieu Joseph et Artem Zub), la formation ottavienne trouve une façon de répondre aux différentes attentes avec un effort collectif soutenu dans cette quête d'identité tant recherchée en lever de rideau.

 

Pas besoin nécessairement de consulter les différentes statistiques avancées pour reconnaitre une réduction des plus considérable dans la section des tirs alloués à l'adversaire en provenance de l'enclave. Moins de buts alloués à l'adversaire à cinq contre cinq, du jeu beaucoup plus systématique, et des unités spéciales qui fonctionnent bien sont des éléments clés dans cette recette à succès.

 

Présentement, rien n'est brouillon dans l'environnement des Sénateurs, et ce, encore une fois, malgré la perte de joueurs talentueux et très importants dans la charte de profondeur de la formation.

 

À chacun son rôle et ses responsabilités, là où chaque joueur contribue à sa façon, à l'intérieur de son propre profil, sans nécessairement forcer les choses.

 

Le top-6 offensif produit actuellement à un rythme d'enfer, après un début de saison sous les attentes pour Alex DeBrincat, notamment. Ce dernier compte 13 points (trois buts, dix passes) à ses huit derniers matchs. Il semble avoir enfin retrouvé ses repères dans ce nouvel environnement.

 

Drake Batherson est aussi un joueur clé, lui qui grâce à une plus grande implication dans l'action a retrouvé sa touche du passé, sans compter la présence de constance et de régularité dans le jeu de Brady Tkachuck et Claude Giroux. Puis, que dire du jeune joueur de centre Shane Pinto (15 points), qui malgré son jeune âge répond admirablement bien aux défis actuels au sein du 2e trio en raison des absences du moment dans la ligne de centre.

 

Pinto, choix de 2e ronde lors de la séance de sélection de 2019, considéré par plusieurs comme un excellent joueur de 200 pieds, utilise de façon plus qu'adéquate son bâton dans différentes facettes du jeu, ce qui représente un facteur non-négligeable dans la game d'aujourd'hui. Ce bon maniement de bâton combiné à une belle touche offensive, grâce à la qualité de son tir et de sa rapidité d'exécution, font de lui un incontournable dans la formation actuelle.

 

Ce joueur de centre de 22 ans est issu du programme universitaire de North Dakota et n'avait disputé que 17 parties dans la Ligue nationale au cours des deux dernières saisons en raison de blessures importantes et d'un calendrier affecté par la COVID-19. Disons qu'il a rebondi de belle façon jusqu'ici.

 

Shane Pinto

 

Il représente une belle valeur ajoutée au sein de cette équipe, surtout en considérant le futur organisationnel à cette position aussi névralgique que celle de la ligne de centre. Avec Norris, Stützle, Pinto, et éventuellement Ridly Greig – qui a autant cette capacité d'évoluer dans la ligne de centre que sur les ailes par son style de jeu hargneux – les Sénateurs sont en bonne posture.

 

Avec le tiers de la saison maintenant complété, et après un début de saison des plus laborieux, la troupe de D.J. Smith s'est replacée de belle façon.

 

Compilant maintenant une fiche de 8-3-1 à leurs 12 dernières sorties, et de, 5-1-1 loin du domicile au cours des sept dernières sorties, il n'y a plus aucun doute que les Sénateurs sont dans la bonne direction.

 

Malgré les différents défis au quotidien, lentement mais surement l'approche un peu plus douce et patiente de D.J. Smith semble rapporter gros. Son approche passe définitivement par le respect du processus, et cela semble de plus en plus réussir à cette franchise à la recherche d'une identité et d'une culture, avec des attentes de loin supérieures aux précédentes saisons.

 

La nouvelle identité est essentiellement basée sur le respect des structures et des consignes dans la gestion de match, avec une importante attention aux détails dans l'exécution, ce qui représente le nerf de la guerre dans cette recherche de constance.

 

Il s'agit là d'une façon de faire qui exige que les joueurs dotés d'habiletés offensives fassent preuve d'une certaine retenue et sacrifient certaines actions lorsqu'ils sont en possession de la rondelle pour le bien collectif en jouant du hockey de nécessité. Même chose dans la gestion de la rondelle, alors que cela exige une approche plus conservatrice, mais qui, j'en suis de plus en plus convaincu, fera partie intégrante de l'ADN tant recherché dans le respect du processus vers de jours meilleurs.

 

Les Sénateurs d'Ottawa auront réussi à aller chercher des victoires importantes surtout sur les patinoires adverses en raison de cette grande confiance qui les habitent, et cela a de quoi satisfaire l'état-major de l'organisation. Cela permet maintenant à cette franchise de se sortir la tête de l'eau dans ce long marathon de 82 parties, et peut-être même de compétitionner pour une place en séries éliminatoires même s'il reste encore beaucoup de hockey à jouer d'ici avril prochain.

 

D.J. Smith contre vents et marées

 

La responsabilité première d'un entraineur est de maximiser le plein potentiel des joueurs qu'il a sous la main comme un enseignant doit faire à la petite école avec ses étudiantes et étudiants. L'homme derrière le banc, ainsi que son personnel hockey, a tout simplement cette responsabilité d'offrir le soutien nécessaire à ses joueurs.

 

Sans faire nécessairement dans le « Sorry Lindy », comme on l'a vu chez les Devils du New Jersey, là où plusieurs partisans et médias réclamaient la tête de l'entraineur après les deux défaites en début de saison et qui voient aujourd'hui leur formation trôner parmi les meilleurs de l'Association de l'Est, disons que plusieurs partisans et membres des médias ont changé leur fusil d'épaule par rapport à D.J. Smith.

 

Contre vents et marées, dans des moments de forte chaleur, Smith n'a jamais baissé les bras et il mérite respect et reconnaissance justement pour ne pas avoir cédé à la panique et en gardant toujours les deux mains sur le volant.

 

Il a plutôt fait le choix de marteler le même message depuis le jour 1. Cet entraineur, davantage de la vieille école, a orienté son discours vers le plan de jeu et non l'enjeu dans les moments critiques. Aujourd'hui, il récolte les fruits de sa patience, et ce, malgré l'absence de joueurs de premier niveau. Il aurait été facile pour lui de laisser le bateau couler et de céder dans ce sérieux test d'adversité, mais non il a plutôt choisi de se retrousser les manches.

 

Comme le dirait une de mes connaissances, André Tourigny (entraineur-chef des Coyotes de l'Arizona) : « L'adversité c'est quelque chose qui te définit comme personne et comme entraineur; soit tu te retrousses les manches, ou tu t'écrases tout simplement. »

 

Smith a choisi son camp et cela est à son grand mérite pour ce passionné de la Game.

 

Le directeur général, Pierre Dorion, a aussi fait preuve de patience dans ce dossier et cela pourrait en fin de compte s'avérer payant. Dorion semble avoir eu raison de prôner la patience, même si cela n'a surement pas été facile et considérant que le marché d'Ottawa a longtemps été un cimetière pour les entraineurs. On verra si les Sénateurs seront en mesure de poursuivre sur leur belle lancée en 2023.

 

J'en profite pour vous souhaiter un joyeux temps des Fêtes, avec beaucoup de santé et de plaisir, et une bonne et heureuse année 2023.