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RÉSULTATS

Une fin abrupte pour Lauriane Genest et Kelsey Mitchell en quarts du keirin

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TABLEAU DES MÉDAILLES | SECTION SPÉCIALE | HORAIRE DE DIFFUSION

Un mauvais choix tactique. C'est ce qui explique que Lauriane Genest et Kelsey Mitchell ont connu une journée désastreuse au keirin des Jeux olympiques de Paris, jeudi.

Les deux sprinteuses ont été exclues dès les quarts de finale au Vélodrome national de Saint-Quentin-en-Yvelines, des performances qui ont jeté une douche froide sur la délégation canadienne.

Il s'agit de résultats fort décevants pour le sprint canadien. Genest avait remporté la médaille de bronze aux Jeux de Tokyo, il y a trois ans, où Mitchell avait aussi participé à la grande finale, terminant en cinquième place.

«C'est d'abord une grosse déception, car c'est le résultat des erreurs tactiques commises avant, donc d'un mauvais choix tactique, a expliqué l'entraîneur du sprint chez Cyclisme Canada, Franck Durivaux. Alors évidemment que c'est une grosse déception, en particulier avec les jambes qu'elles ont.

«Elles l'ont prouvé encore [mercredi], alors qu'elles ont fait le meilleur temps dans les derniers 200 mètres. Une fois en avant de la course, elles sont monstrueuses. Malheureusement, elles sont demeurées à l'arrière sur une piste qui est particulière, avec de grands virages où c'est très compliqué de revenir.»

Genest, dans la troisième et dernière vague des quarts, était placée directement derrière le lièvre pour les premiers tours de la course. L'Allemande Emma Hinze a lancé son attaque un peu avant que le vélomoteur ne quitte la piste. Elle a immédiatement été suivie de la Française Mathilde Gros, ce qui a eu pour effet d'emboîter Genest.

La cycliste de Lévis s'est retrouvée derrière. Elle a également tenté de remonter le peloton par l'extérieur. Peine perdue: le mal était fait et elle a connu le même sort que sa compatriote.

«Honnêtement, je me sens vraiment bien. Ça se passe tellement vite et c'est dans ces moments-là que tu te rends compte que tu as vraiment une chance. Si tu la prends pas, ça ne marchera pas», a indiqué Genest.

«J'étais un peu mêlée dans les tours. J'étais pas mal certaine qu'il en restait deux et j'ai senti que les filles s'étaient arrêtées, donc je pensais que c'était fini. C'est vraiment dur de venir de derrière sur cette piste-là. Malheureusement, c'est un peu ma force de venir de l'arrière au keirin.

«Je ne sais pas comment l'expliquer. Je savais qu'il restait un tour, mais je n'étais pas certaine. Juste ce petit doute, parfois, ça fait la différence.»

«C'est une question de timing et de vagues, a ajouté Durivaux. Tu as une première vague qui passe; généralement, ce sont les Allemandes qui veulent s'assurer d'un bon tempo devant. Après, ça temporise un peu et tu places ta deuxième vague si tu es mal positionnée. Ce n'est pas arrivé ou quelqu'un d'autre l'a fait à la place des filles. (...) C'était à elles de faire le 'move'. Lauriane, il y a eu deux filles qui sont passées. Elle a attendu un peu trop quand la moto s'est écartée.»

Pourtant, Genest savait que l'attaque serait lancée rapidement et elle assure qu'elle était prête à répondre.

«J'ai réagi. Je pensais qu'après un tour j'allais pouvoir vraiment revenir, parce que c'est un top-4, donc il n'est pas nécessaire de gagner la course. Je croyais pouvoir au moins passer deux filles dans le dernier tour.»

Aux prises avec quelques doutes la veille, la Lévisienne assure qu'elle était dans de bonnes dispositions jeudi.

«Vraiment, comparativement à hier, c'était le jour et la nuit. Je me sentais vraiment bien. C'est juste au niveau tactique [que ça n'a pas fonctionné].»

«Elle était bien aujourd'hui, c'est ce qui est le plus frustrant, a renchéri Durivaux. On lui a dit que la médaille aux Jeux, elle en avait déjà une. (...) On lui a dit : ‘Fais-toi plaisir' et c'est ce qui ne s'est pas passé.»

La Manitobaine Mitchell s'est quant à elle élancée dans la deuxième vague de ces quarts. Placée dans le couloir six, elle avait donc la dernière position derrière le lièvre pendant les trois tours de chauffe.

Quand les coureuses ont pris leur allure, Mitchell s'est retrouvée coincée derrière le groupe. Tentant de rejoindre l'une des quatre premières places donnant accès aux demi-finales, la Canadienne a été incapable d'améliorer son sort. Elle a terminé en sixième place.

«J'ai laissé la course prendre trop de vitesse et suis restée à l'arrière trop longtemps, a-t-elle expliqué. J'ai tenté de rejoindre les filles, mais le rythme de la course s'est avéré trop rapide trop tôt pour que je puisse devancer trois coureuses. J'ai manqué d'essence. (...) Je n'aurais pas dû rester à l'arrière aussi longtemps.»

«Pour Kelsey, c'est un peu la même chose. Il y a une fille qui court vers l'avant. Quand elles se retrouvent dans cette situation, quand il y a une chasse, au lieu d'être relaxes, elles sentent qu'elles perdent le contrôle. Mais le contrôle, elles l'avaient déjà perdu et c'est devenu compliqué.

«À ce niveau-là de la compétition, ça va trop vite pour se dire ‘mince'. Une fois que tu as pris ta décision et que tu rates, pour rattraper cette décision, il est déjà trop tard.»

Les deux femmes tenteront de se reprendre dès vendredi, au sprint individuel, où Mitchell détient le record mondial sur le 200m en départ lancé, avec un temps de 10,154 secondes.

«On va se reconcentrer pour [vendredi]. On va reprendre la routine. On a l'habitude de s'entraîner cinq, six, voire sept jours par semaine. Il faut faire la même chose et montrer qu'on a les jambes», a conclu Durivaux.

L'épreuve a été remportée par la Néo-Zélandaise et championne du monde en titre Ellesse Andrews, qui a devancé la Néerlandaise Hetty van de Wouw et la Britannique Emma Finucane.

Les deux femmes tenteront de se reprendre dès vendredi, au sprint individuel, où Mitchell détient le record mondial sur le 200m en départ lancé, avec un temps de 10,154 secondes.