Surprise en boxe, Tammara Thibeault éliminée
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Tammara Thibeault a encaissé tout un choc en étant évincée dès son entrée en scène dans le tournoi féminin de boxe chez les moins de 75 kilos, aux Jeux olympiques de Paris.
Espoir de médaille, la Québécoise a été battue par décision partagée par la Camerounaise Cindy Djankeu Ngamba, représentante des réfugiés olympiques, en huitièmes de finale. Cette dernière a mérité des cartes de 29-28, 30-27 et 29-28 de la part de trois juges; Thibeault a gagné aux yeux de deux autres, 30-27 et 29-28.
Thibeault retenait difficilement ses larmes au micro de Radio-Canada après son combat.
« Je m'attendais à ce que ce soit difficile. J'ai tout laissé sur le ring, j'ai fait ce que j'ai pu », a-t-elle dit, trouvant difficilement les mots. « Je la connaissais, mais ça n'a juste pas été ma journée. C'est correct, ça arrive... »
« C'est mon rêve depuis que je suis toute jeune, mais ce n'est pas arrivé », a-t-elle ajouté avant d'être rejointe par son adversaire, qui l'a réconfortée et serrée dans ses bras dans le corridor d'entrevues, donnant lieu à moment très touchant.
Ngamba a offert une forte opposition à la troisième tête de série lors du premier round et Thibeault a dû s'ajuster par la suite. La Camerounaise a subi un compte de 8, qui ne comptait toutefois pas au pointage dans le tournoi olympique, et la Canadienne a obtenu la faveur de la majorité des juges.
Thibeault a été avertie à quelques reprises pour avoir accroché et n'a pas utilisé son jab et à sa portée à son avantage, si bien que le duel était nul après deux rounds.
Moins active en début de troisième assaut, elle a poussé sa rivale dans les câbles une fois, mais Ngamba a porté les coups les plus précis avec un bon volume.
« Au premier round, elle a suivi le plan de match. On a vraiment eu l'impression que c'était bien, a expliqué l'entraîneur de l'équipe canadienne, Vincent Auclair. Il y a un juge qui n'a pas aimé, mais ça arrive. On a été surpris, mais ce n'est pas plus grave, on avait l'avance 4-1. Le deuxième round, on voulait faire la même chose, la garder au bout des points. Mais elle a été capable de synchroniser sa gauche pour passer par-dessus les mains de Tammara. Ça a peut-être coûté le round. »
Aux JO, les entraîneurs connaissent les pointages des juges: le clan Thibeault savait alors qu'il ne détenait pas une avance confortable et que la boxeuse de Shawinigan devait connaître un bon troisième round. Malheureusement, les attaques de Thibeault ont manqué de mordant et elle semblait avoir moins d'énergie que son adversaire.
« Au troisième, on s'est dit qu'il fallait convaincre les juges, on ne pouvait pas laisser le 'momentum' de Cindy continuer de monter, a ajouté Auclair. On voulait la reculer tranquillement au bout des poings avec le jab. Ça nous a amené dans une bataille de rue. Ça a été dur de s'en sortir. »
Thibeault n'avait pas perdu de combat depuis sa défaite en quarts de finale du tournoi olympique à Tokyo. Elle a gagné l'or aux Jeux panaméricains, aux Jeux du Commonwealth et aux Championnats du monde.
Il y a plusieurs mois que l'on fait mention des espoirs de médaille dans le cas de Thibeault, qui ne s'est jamais cachée pour dire qu'elle visait l'or à Paris. S'est-elle laissée gagner par la pression?
« Non, je suis restée concentrée sur mon processus. La pression atteint tout le monde. J'ai fait ce que j'ai pu. Aujourd'hui ça n'a pas fonctionné. Ça arrive, c'est le sport », a offert l'athlète de Shawinigan comme explication.
Elle et Wyatt Sanford sont les seuls boxeurs canadiens à Paris. Lundi, Sanford a signé une dominante victoire contre le Bulgare Radoslav Rosenov chez les 63,5 kg. Les cinq juges ont attribué la victoire à Sanford, qui a remporté à l'unanimité les deux premiers rounds.
La dernière médaille de l'unifolié dans ce sport remonte aux Jeux d'Atlanta, en 1996, quand le poids lourd David Defiagbon a enfilé l'argent.