La Russie en a assez des restrictions aux JO
MOSCOU, Russie - Le patron du comité olympique russe a estimé mardi que les sportifs russes devaient pouvoir participer aux Jeux olympiques sans restrictions, alors que le CIO envisage leur participation sous drapeau neutre en 2024 et que l'Ukraine réclame leur exclusion.
« Les Russes doivent participer exactement dans les mêmes conditions que tous les autres athlètes. Toutes les conditions et critères supplémentaires ne sont pas les bienvenus, en particulier ceux qui ont une composante politique absolument inacceptable pour le Mouvement olympique », a déclaré Stanislav Pozdniakov, cité par les agences de presse russes.
« La Charte olympique stipule que tous les athlètes doivent participer sur un pied d'égalité », a-t-il martelé.
Ces propos interviennent au lendemain de nouvelles critiques vives de la part de l'Ukraine contre le Comité international olympique, qui envisagerait un retour sous drapeau neutre des sportifs russes et bélarusses bannis depuis près d'un an, pour peu qu'ils n'aient « pas activement soutenu » l'intervention militaire du Kremlin en Ukraine.
Un conseiller de la présidence ukrainienne, Mykhaïlo Podoliak, a ainsi accusé le CIO d'être le « promoteur de la guerre, du meurtre et de la destruction », quelques jours après que Kiev avait directement menacé de boycotter les Jeux olympiques de 2024 à Paris en cas de participation russe.
En fin de journée lundi, l'organisation internationale basée à Lausanne avait dit « rejeter » la déclaration de M. Podoliak, laissant pour l'heure le soin à chaque fédération de réintégrer ou non les sportifs bannis.
Pologne et pays baltes contre la présence de Russes et Bélarusses aux JO-2024
La Pologne et les pays baltes (Lituanie, Lettonie, Estonie) s'opposeront à la présence d'athlètes russes et bélarusses aux Jeux olympiques de Paris-2024, même sous drapeau neutre, a affirmé mardi le ministre letton des Affaires étrangères.
La semaine dernière, le Comité international olympique (CIO) a déclenché les foudres de l'Ukraine en proposant une feuille de route pour organiser le retour des sportifs bannis sous drapeau neutre, à condition qu'ils n'aient « pas activement soutenu la guerre en Ukraine ».
Kiev a immédiatement accusé l'instance olympique de « promouvoir la guerre », et menacé de boycotter les Jeux de Paris si des Russes y participent.
Mardi, le chef de la diplomatie lettone Edgars Rinkevics a pris position dans le débat: « La décision d'autoriser Russes et Bélarusses à participer aux prochains Jeux est immorale et erronée », a-t-il tweeté en marge d'une rencontre à Riga avec ses homologues polonais, lituanien et estonien.
Par la voix de son président Zorzs Tikmer, le comité olympique letton a déjà menacé de boycotter les JO: « La Lettonie ne participera pas aux Jeux aux côtés du pays agresseur », a-t-il lancé.
La semaine dernière, le ministre des Sports polonais Kamil Bortniczuk avait déjà affirmé qu'il « n'imaginait pas » l'hypothèse d'une participation des Russes et Bélarusses aux Jeux olympiques.
En Estonie, le Premier ministre Kaja Kallas a estimé lundi que laisser les Russes concourir « serait se moquer des Ukrainiens et des dizaines de milliers d'entre eux qui ont perdu la vie dans le pire crime contre l'humanité perpétré en Europe depuis la seconde guerre mondiale ».
La ministre lituanienne de l'Éducation, qui doit s'entretenir avec ses homologues letton et estonien des Sports, a également fait savoir qu'elle les enjoindrait à demander l'exclusion des Russes et Bélarusses.
Reprises par les Soviétiques aux armées du Reich à la fin de la seconde guerre mondiale, la Lettonie, la Lituanie et l'Estonie ont été annexées par l'URSS et en ont fait intégralement partie jusqu'à son démantèlement en 1990.
La Pologne a vécu sous un régime communiste contrôlé par Moscou jusqu'en 1989.