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Mikaël Kingsbury toujours animé du même feu

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Après trois médailles olympiques, huit titres mondiaux et 24 globes de cristal, on pourrait facilement pardonner à Mikaël Kingsbury de prendre les choses à la légère pendant une saison sans enjeu majeur, comme des Championnats du monde ou des Jeux olympiques. Ce serait bien mal connaître le personnage.

Le « King des bosses » a lancé cette nouvelle saison sur le circuit de la Coupe du monde avec sept podiums, dont quatre victoires, en autant de courses. Ce week-end, il tentera d'ajouter à son avance au sommet du classement avec son étape locale, la Coupe du monde de Val St-Côme.

Comment arrive-t-il à demeurer motivé lors d'une saison sans grands enjeux?

« J'aime ce que je fais. C'est facile de se motiver dans ce temps-là », a-t-il dit lors de la conférence de presse présentée au pied de la piste Alexandre-Bilodeau, où seront disputées les épreuves en solo et en bosses en parallèle, vendredi et samedi.

« En termes d'objectifs, je ne cours pas après un résultat. J'ai déjà gagné ici. Oui, je veux de nouveau gagner, mais je n'ai plus cette motivation de dire que je veux gagner les Championnats du monde ou les Jeux olympiques: je l'ai déjà fait. Ma motivation c'est de poursuivre ma progression et d'être plus constant à skier à mon plein potentiel. Quand je le fais, je sais que je suis pratiquement intouchable. C'est ce qui fait que je peux rester au sommet encore. »

Son désir d'être le meilleur n'est jamais disparu. Mais c'est sa nouvelle gestion du temps qui lui permet d'affirmer aujourd'hui qu'il visera un autre podium — ou deux, avec l'ajout des duels — aux Jeux olympiques de Milan-Cortina, en 2026.

« La pandémie m'a montré que de passer du temps à la maison avec ma famille peut être bénéfique aussi. J'ai bâti ma confiance en faisant beaucoup de volume, mais j'en ai besoin de moins pour revenir au niveau où je veux être. J'ai une équipe incroyable autour de moi qui fait en sorte que ça été facile pour moi de prendre la décision de revenir. Je ne m'ennuie pas de m'entraîner sans arrêt l'été. Ce sont les courses qui me font vibrer.

« Peut-être que s'il n'y avait pas de bosses en parallèles [en 2026], ça me tenterait un petit peu moins. J'ai toujours aimé les duels. Oui, je suis un bon skieur en solo, mais on peut dire que depuis 2018, ça a été ma grande force. Je n'en ai pas perdu beaucoup et je me rends sur le podium pratiquement toutes les courses. Ça m'a donné une petite flamme de plus. Je me souviens encore du moment où je l'ai appris, sur un terrain de golf. J'étais vraiment content. Ça m'a fait dire que je suis capable de passer au travers [un autre cycle olympique]. »

Il croyait pouvoir ralentir la cadence même en pleine saison, mais le compétiteur en lui en est incapable.

« Je pensais pourvoir cibler quelques compétitions et moins de me battre pour les globes, continuer de faire les courses que je veux afin d'être en pleine santé rendu aux Jeux. Mais je suis incapable, car je le sais que je suis encore capable de gagner toutes les courses et me battre pour les globes de cristal. C'est le fun! »

« Il est simplement incroyable, bourré de talent, a laissé tomber l'entraîneur-chef de l'équipe nationale, Michel Hamelin. Il me demande encore ce qu'il devrait faire pour augmenter son niveau ou il se trouve lui-même de nouveaux aspects, que ce soit des étirements, de nouvelles façons d'ajuster ses skis.

« Chaque début de saison, je ne dis pas qu'il doute de lui, mais il ne croit pas qu'il est encore le meilleur au monde. On filme beaucoup de descentes de nos adversaires et on les étudie à fond, cherchant leurs forces, leurs faiblesses, leurs meilleures descentes. Il sait toujours à quoi s'attendre ensuite. (...) C'est parfois à moi de le ralentir comme 'coach'; de lui faire comprendre qu'il a trois, huit, 10 points d'avance et qu'il n'a pas besoin de pousser trop la machine. »

Cette mentalité lui sied très bien encore cette saison, alors qu'il pointe au premier rang avec 580 points jusqu'ici, 100 de mieux que son plus proche rival, le Japonais Ikuma Horishima. Les Suédois Filip Gravensfors (322) et le champion olympique Walter Wallberg (308) suivent.

Kingsbury est moins seul sur le circuit maintenant: trois autres Canadiens — Julien Viel (7e), Louis-David Chalifoux (8e) et Eliot Vaillancourt (10e) — pointent dans le top-10, avec Gabriel Dufresne en «maraude» au 21e rang mondial, à quelques 80 points des 10 meilleurs au monde.

Chez les dames, Maia Schwinghammer, qui vient de remporter une première médaille en carrière aux bosses en parallèle de Bakouriani, en Géorgie, mène la délégation canadienne au 10e rang mondial. Berkley Brown pointe en 17e place.

Les compétitions seront lancées avec les qualifications en après-midi vendredi. Les finales et super finales seront présentées en soirée, une nouveauté depuis l'an dernier pour l'étape québécoise, ce qui permet d'émuler les conditions lors des Mondiaux et des Jeux olympiques.