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En chiffres : les petits détails qui multiplient les options pour le CF Montréal

Raheem Edwards Raheem Edwards - Getty
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MONTRÉAL – On retiendra de la victoire du CF Montréal à Miami ses deux buts marqués sur des phases de jeu arrêtées. Fernando Álvarez a marqué sur un coup de pied de coin dès la 13e minute et Matías Cóccaro a redirigé de la tête un coup franc tiré à la 75e.

Une multitude de facteurs doivent entrer en collision pour que de tels buts soient célébrés. Il faut un service de qualité, véloce et précis, ce qu'Ariel Lassiter et Mathieu Choinière ont livré sur les séquences qui nous intéressent. Les joueurs ciblés qui convergent vers le ballon doivent aussi faire preuve de volonté, de détermination et de concentration pour gagner leur position et compléter l'action payante.

Mais des occasions comme celle-là ne tombent pas du ciel. Elles se méritent en provoquant des fautes en territoire offensif et en maximisant le nombre de tirs tentés vers le filet ennemi. « Je suis content qu'on ait été récompensés parce que c'est aussi la marque des bonnes équipes. Tu essaies d'avoir une identité et des idées de jeu qui font que tu crées ces moments et que tu fais en sorte de les minimiser », disait l'entraîneur-chef Laurent Courtois après la récolte inespérée de ses troupes dans le sud de la Floride.

Pour les corners, les travaux sont encore en cours. Le CF Montréal n'en a tiré que huit après trois matchs, bon pour le 27e rang en MLS. Il en a aussi concédé 16, le huitième plus haut total dans le circuit.

Mais dans le travail en amont, celui qui permet de cheminer vers les zones payantes, le petit échantillon offert par ce début de saison laisse transparaître les formes d'une nouvelle identité pour le Bleu-blanc-noir. Regardons les chiffres ensemble.

• Dans leurs trois premières parties, les joueurs montréalais ont été victimes de 45 fautes, ce qui les positionne au sixième rang en MLS dans cette catégorie. En 2023, l'équipe avait subi 360 fautes, ce qui la plaçait 22e sur 29 équipes. Au rythme actuel, elle en subirait 150 de plus sur une saison de 34 matchs.

• L'année dernière, le CFM avait pris 25 fautes qui avaient mené à un tir vers le filet adverse, la pire récolte de la ligue. Il n'avait aussi réussi que quatre tirs cadrés sur coups francs; aucune autre équipe n'en avait généré moins de dix.

• En guise de comparaison, Montréal a déjà subi quatre fautes qui ont mené à un tir au but et cadré deux tirs sur coups francs. Ces données leur valent respectivement les cinquième et sixième rangs à l'échelle de la ligue.

« Je ne crois pas que c'est nécessairement quelque chose qu'on tente de forcer. C'est davantage le résultat du style de jeu qu'on préconise, suggère Ariel Lassiter. On a une idée claire de ce qu'on veut faire. On veut être agressifs tout en restant patients et intelligents. On veut essayer d'obtenir ces chances de qualité, ces ouvertures prometteuses quand on regarde vers l'avant. Quand on fait circuler le ballon rapidement et qu'on trouve le bon coéquipier au bon moment, ça ouvre toutes sortes de possibilités sur phases arrêtées. »

Cóccaro, fin renard

En visionnant les archives des plus beaux coups de Cóccaro lorsque son transfert à Montréal est devenu imminent, on s'est vite rendu compte que son instinct près des surfaces adverses et son habileté à placer la tête sur un ballon volant allait rendre de fiers services à son prochain club.

Ce que les faits saillants ne montraient pas, c'est que pour aller chercher des fautes et permettre à son équipe de souffler un peu, de progresser sur le terrain ou de s'ouvrir des fenêtres intéressantes vers le but adverse, Cóccaro est une véritable bête.

Non seulement l'attaquant uruguayen ne craint pas d'aller au contact, mais il est aussi rusé qu'il est combattif. Sa capacité à aller chercher un sifflet au moment opportun, si précieuse à son équipe, devrait rapidement être soulignée dans les plans de matchs des adversaires.

En 187 minutes de jeu, El Zorro a été victime de neuf fautes. Seulement quatre joueurs de la MLS ont davantage attiré l'attention des arbitres à cet égard. Pour mettre cette donnée en perspective, Chinonso Offor a provoqué 28 fautes en 1514 minutes de jeu l'an dernier. Au rythme actuel, Cóccaro triplerait presque cette contribution.

Matías Cóccaro

« On sait que c'est un gars qui aime le duel et qui est très bon pour utiliser son corps pour aller chercher des petites fautes, a remarqué Mathieu Choinière. Il gagne beaucoup de fautes, il nous permet de respirer et de jouer les coups francs. Il est primordial pour nous pour cette raison. »

« Je crois que Matí a ce don propre aux joueurs latins, ce style de jeu qui lui permet de provoquer beaucoup de fautes, approuve Lassiter. Que ça soit en protégeant le ballon dos au but ou en faisant ses courses derrière la défense, il est bon pour contrôler la possession et permettre au reste de l'équipe de pousser vers l'avant. Tout ça est possible grâce à l'aspect physique qu'il apporte devant. »

Le CF Montréal disputera son prochain match dimanche à Chicago. Cette saison, le Fire a concédé onze tirs au but découlant d'une phase de jeu arrêtée, le deuxième plus haut total en MLS.