Kamal Miller souhaite encore quitter le CF Montréal vers l'Europe
MONTRÉAL – Charismatique et honnête, Kamal Miller parle avec autant d'aplomb qu'il joue sur le terrain : il souhaite être le prochain membre du CF Montréal à quitter vers l'Europe.
En lien avec sa participation à la Coupe du monde, le nom de Miller s'est ajouté dans le lot des rumeurs de transferts en provenance de Montréal. Durant cette compétition, il était heureux de constater qu'il peut viser le niveau européen.
La vague a perdu de sa puissance au fil des semaines et il semble improbable qu'un marché soit conclu avant la fenêtre hivernale qui se referme le 31 janvier. Mais Miller ne laisse aucun doute quant à ce qu'il souhaite.
« C'est un rêve pour tous les joueurs de l'Amérique du Nord de tester leur talent outre-mer. En grandissant, la MLS n'était pas autant populaire et on avait tous les yeux rivés vers l'action en Europe », a confirmé le défenseur central.
L'athlète de 25 ans réalise qu'il est impliqué dans un jeu de patience.
Il a abattu plusieurs cartes dans ses deux saisons avec Orlando City et encore davantage lors des deux dernières années avec le CF MTL. Mais il souhaite déposer les cartes déterminantes cette saison pour gagner la partie.
« Je dois continuer de bien jouer comme la saison dernière. Si ça se produit, en espérant que quelque chose de positif se concrétise », a exposé Miller.
À ses yeux, ce ne serait que la suite des choses.
« C'est naturel. Quand j'étais avec Orlando, des gars jouaient bien et sont partis. Mon but est donc d'en faire autant et que ce soit mon tour », a-t-il évoqué.
Durant la Coupe du monde, Miller a connu de forts moments, mais il a aussi vacillé à quelques occasions contre la meilleure opposition de la planète. Les observateurs retiennent sans doute que son jeu ne peut que croître en se mesurant plus souvent contre de tels adversaires.
« C'est satisfaisant de bien jouer contre de bons joueurs, de voir que je peux réussir à ce niveau. Mais c'est un travail qui se poursuit, de continuer à bien jouer pour que ça se fasse naturellement », a ajouté celui a appris à la dure dans un quartier qui n'était pas de tout repos.
Son expérience et ses origines semblent l'aider à bien naviguer à travers ce contexte particulier. Au point qu'il assure que ce n'est pas stressant.
« Non, pas du tout. Je veux surtout demeurer au sommet de ma condition physique. J'ai eu deux mois de repos et je suis revenu le plus en forme que je pouvais. On commence à jouer des matchs donc l'approche se tourne davantage vers le volet tactique. Je suis content d'être de retour, d'avoir des buts en tête et des accomplissements que je veux réussir », a témoigné le volubile athlète.
À mesure que le printemps avancera, les rumeurs devraient s'intensifier afin qu'il puisse aller voir si le gazon est plus vert ailleurs. La fenêtre estivale de transferts apparaît comme le moment logique de son départ. Il ignore donc s'il jouera la totalité de la saison dans le maillot montréalais.
« Je ne sais pas, je suis content d'être ici présentement. Si je fais toute la saison, je vais tout donner pour les 34 matchs. »
Trouver le gazon vert qui lui conviendra
L'enjeu de taille sera de trouver la destination idéale pour son arsenal et son potentiel. Alistair Johnston a, de toute évidence, frappé dans le mille avec son saut en Écosse avec le Celtic de Glasgow et ça augure bien pour Ismaël Koné avec Watford.
« Chaque situation est différente, quel boulot formidable ils font pour faire croire que cette transition est si facile. Alistair est en feu, j'ai regardé tous ses matchs. Je suis tellement heureux pour eux. Je sais qu'ils vont continuer de progresser. Ça donne de la confiance à des gars comme moi de pouvoir en faire autant », a commenté Miller qui sonde régulièrement son ami Johnston sur sa nouvelle expérience.
« Jouer pour une équipe aussi historique, ça fait qu'il y a de grandes attentes envers lui. Mais c'est un joueur qui carbure à la pression et il rend ça plus facile que ce l'est. Félicitations à lui », a-t-il ajouté.
En voyant Johnston et Koné à l'œuvre, Miller se remémore aussi les émotions de la Coupe du monde. Le but historique d'Alphonso Davies illumine encore son visage.
« C'était un moment incroyable, qu'on ne va jamais oublier. Quand il a marqué, on avait l'impression qu'on venait tous de marquer. On a pu célébrer tous ensemble en quittant le banc », a rappelé le défenseur.
Mais, à la mi-vingtaine, ce test contre l'élite internationale devient avant tout un apprentissage.
« J'ai désormais une vision différente. Je sais ce que je dois travailler, des choses que je ne voyais pas comme un gros écart (par rapport aux meilleurs) dans mon jeu. Je dois visionner plus de vidéos, m'habituer à affronter des joueurs plus intelligents. Ton cerveau doit travailler très vite », a cerné Miller qui conserve ceci en tête.
« Qu'il y a un autre niveau à viser. Je veux continuer de progresser. Je pense à d'anciens coéquipiers qui ont fait le saut en Europe, la compétition qu'ils affrontent et le niveau dans lequel ils jouent. C'est inspirant pour les joueurs qui sont encore ici en MLS », a conclu Miller avec espoir.