Le CF Montréal veut se relancer dans « la discipline et la solidarité »
Le CF Montréal ne pourra pas se fier au pouvoir de l'amitié pour participer aux séries dans l'Association Est, mais une petite introspection en groupe pourrait déjà établir de bonnes bases pour la suite des choses.
Ce sont bel et bien 11 joueurs qui ont sauté sur le terrain pour affronter le Revolution de la Nouvelle-Angleterre, samedi dernier au stade Saputo, mais la défaite de 5-0 a prouvé que le travail n'était pas encore terminé pour trouver de la chimie et de la cohésion. Le problème pour le Bleu-blanc-noir, c'est qu'il ne lui reste que huit matchs à disputer et que la course aux séries implique huit autres équipes.
L'entraîneur-chef Laurent Courtois a toutefois préparé des exercices relevés au Centre Nutrilait, mercredi, et ses joueurs ont bien répondu. Le groupe a paru uni à travers l'intensité du moment, à l'aube d'un duel important contre le FC Cincinnati, samedi soir.
« Les mots-clés étaient discipline et solidarité. Ce serait facile de pointer tout le monde du doigt, mais ce n'est pas la façon dont nous voulons avancer. Nous sommes encore dans le portrait des séries et il y a encore un gros coup à jouer. Ce n'est pas avec des individualités que nous atteindrons nos objectifs. Si tout le monde commence à faire ses choses de son côté, c'est là que ça peut devenir difficile », a expliqué le capitaine Samuel Piette.
C'est un peu ce que les partisans ont eu le malheur de voir contre le Revolution. Il s'agissait d'ailleurs de la pire défaite du CF Montréal à domicile en MLS.
Lors des moments difficiles, et lorsque la pression commence à monter, les joueurs ont tendance à vouloir jouer les héros ou en faire un peu trop. En deuxième demie, samedi, plusieurs joueurs ont poussé vers l'avant et ils ont laissé à eux-mêmes le gardien Jonathan Sirois et ses défenseurs, ouvrant la porte à trois autres buts des visiteurs.
« Nous devons simplement changer de mentalité. Au dernier match, nous étions très déconnectés, nous jouions de façon chaotique et nous avons perdu la tête. Nous savons que si nous pouvons nous regrouper et maintenir cette chimie en défense, ça va nous aider pour la suite. Tous les joueurs doivent faire ce repli défensif, ce tacle au bon moment pour ensuite être plus agressifs à certains moments », a observé Sirois.
La défaite en soi en a fait suffisamment pour démoraliser les troupes – et les partisans – mais elle a été accompagnée d'une nouvelle douce-amère, mardi.
Après plusieurs mois de spéculations, le milieu de terrain Mathieu Choinière a été transféré au Grasshopper Club de Zurich, en Suisse, privant la formation montréalaise de l'un de ses joueurs le plus utiles pour le reste de la saison.
L'informateur Tom Bogert avait rapporté en mai que Choinière avait demandé une transaction du club qui a commencé à le développer à 11 ans. Les choses ont commencé à basculer pour le Bleu-blanc-noir à partir de ce moment, mais Piette refuse de voir un lien avec la situation de son ancien coéquipier.
« De l'extérieur, ça pouvait avoir l'air d'une saga, mais à l'interne, je ne pense pas que ça dérangeait Mathieu ou l'équipe. Ce n'est pas en raison de cette rumeur que les performances ont diminué, a-t-il insisté. Je suis heureux pour lui. C'est un élément important qui va nous manquer, mais c'est maintenant à d'autres joueurs de faire leurs preuves et de prendre cette place-là. »
Le premier nom en tête de lice est celui du jeune Nathan Saliba, qui a déjà montré de très belles choses par moment cette saison, en plus de recevoir le brassard de capitaine lors de quelques parties.
« Nous avons grandement confiance en Nathan. C'est logiquement le gars qui peut prendre cette place. Il a un leadership différent de celui de Mathieu, mais il est aussi capable d'apporter énormément de choses sur le terrain. Peu importe quelle sera la décision de l'entraîneur-chef, nous aurons confiance en cette personne », a mentionné Sirois, qui connaît Choinière depuis ses années avec l'Académie.
L'Américain Bryce Duke pourrait aussi reculer un peu sur le terrain et prendre ce poste, comme il l'a fait alors que Piette et Choinière représentaient le Canada à la Copa America.