Qui prendra la place de Rudy Camacho?
La poussière retombe tranquillement mais sûrement à la suite de l'annonce du départ de Rudy Camacho pour le Crew de Colombus, lundi, sauf qu'une question demeure : qui remplacera l'arrière français au sein de la brigade défensive du CF Montréal? Les paris sont toujours ouverts.
Le vice-président et chef de la direction sportive Olivier Renard a esquissé un semblant de réponse jeudi midi en évoquant les noms de Gabriele Corbo, Joel Waterman, George Campbell, Róbert Thorkelsson, Fernando Álvarez et Aaron Herrera, rappelant vaguement le moment où Ti-Mé Paré énumère les numéros de téléphone qu'il connaît à un journaliste venu l'interviewer.
Le dirigeant belge a même osé rappeler que Camacho était un mal-aimé il n'y a pas si longtemps encore, prenant ainsi résolument le pari que l'un des joueurs cités ci-haut pourrait accumuler les minutes de jeu avec la même efficacité que le vétéran âgé de 32 ans, dès maintenant d'ailleurs.
« Avec Corbo, Waterman, Campbell, Thorkelsson, Álvarez et même Herrera, nous étions assez parés pour dire merci à Rudy, a dit Renard. Je connaissais Rudy du Championnat de Belgique et il n'était pas forcément aimé lorsque je suis arrivé ici, mais avec Thierry Henry, je l'ai défendu et je dois reconnaître qu'il a énormément progressé, qu'il a apporté beaucoup de choses au club...
« C'est certain que c'est un vétéran qui quitte [l'équipe], mais j'ai toujours dit depuis mon arrivée que la personnalité ne vient pas forcément avec l'âge. Ismaël Koné avait une personnalité à revendre [même s'il n'était âgé que de 20 ans]. De toute façon, Victor [Wanyama] est encore là, Romell [Quioto] reviendra sous peu. Il y a assez de leadership pour aider de tous ces jeunes. »
Cela dit, dans un monde idéal, Renard aurait souhaité que Camacho termine la saison avec le club et était même ouvert à prolonger leur association « pour la ou les saisons suivantes », mais peut-on reprocher à un joueur de souhaiter monnayer sa valeur à ce stade-ci de sa carrière?
« [Rudy] était au courant qu'il y avait deux clubs de la MLS qui étaient intéressés à ses services et il nous a demandé d'avoir l'autorisation [de discuter] avec [eux], s'est défendu Renard. Évidemment, nous l'avons respecté [et dit oui]. Nous lui avons aussi dit qu'il pouvait rester ici...
« Ensuite, il est venu vers nous et nous a manifesté son envie de partir pour Columbus. À partir de ce moment-là, nous avons essayé de trouver le meilleur accord possible pour le club. Nous avons fait le choix d'écouter Rudy et d'investir ailleurs comme nous l'avons fait avec Álvarez. »
Sur le plancher des vaches, les joueurs ne se formalisaient pas trop avec le départ de Camacho, qui n'a pas créé d'onde de choc, étant donné qu'il était anticipé par ses coéquipiers de l'Impact.
« Nous nous y attendions, il nous en avait parlé [de son possible départ récemment], a avoué le gardien de but Jonathan Sirois. En plus d'être une très bonne personne, Rudy était un mentor sur et à l'extérieur du terrain. C'est un joueur qui donnait confiance, qui rendait les gens plus calmes.
« Nous sommes évidemment conscients que nous devons gagner en maturité et en leadership. C'est le genre de responsabilité que je peux très bien prendre sur mes épaules. Comme groupe, nous sommes conscients de nos qualités et n'avons pas de craintes pour la suite des choses. »
Mais avec le faible nombre de buts inscrits par le CF Montréal depuis le début de la saison, est-ce que le CF Montréal a le luxe de dénicher la bonne combinaison en défense en pleine course aux éliminatoires dans l'Association de l'Est? « Pas tellement », répondrait Raymonde Chagnon.