Une relation à réinventer entre ManU et Ronaldo

LONDRES, Royaume-Uni - Faute de terre d'accueil à la veille de la fin du mercato, l'avenir de Cristiano Ronaldo semble bloqué à Manchester United, une situation délicate que les deux parties devront essayer de gérer avec doigté.

Depuis que le quintuple Ballon d'Or, 37 ans, a vécu deux matches de suite comme remplaçant pour voir son équipe l'emporter avec des prestations très encourageantes à défaut d'être brillantes, sa relation avec le club s'enfonce dans l'impasse.

Hormis une mine renfrognée sur le banc, ses rentrées – 4 minutes contre Liverpool (2-1) et 22 contre Southampton (1-0) – ont été assez anonymes, même s'il n'y a rien eu à lui reprocher concernant l'attitude ou l'investissement une fois sur le terrain.

Interrogé à la veille du match contre Leicester dans le cadre de la 5e journée de Premier League, l'entraîneur Erik ten Hag a redit, mercredi, qu'il comptait sur le Portugais. « C'est clair, évidemment. Comme je l'ai dit, nous avons besoin de joueurs de qualité », a-t-il glissé, sans rien laisser filtrer du rôle que le joueur aura.

Mais si la porte d'un départ se referme pour « CR7 », toujours désireux de briller dans une équipe jouant la C1, pour laquelle United n'est pas qualifié, la volonté de sauver les apparences risque de ne plus être d'actualité.

« Connaissant Cristiano, je suis absolument certain qu'il est absolument hors de lui actuellement », a estimé l'ancien Red Devil Rio Ferdinand, lors d'un entretien sur YouTube, mercredi.

Une baisse de salaire qui passe mal

« On ne réalise pas ce qu'il a accompli dans sa carrière sur une durée aussi phénoménale, au niveau où il a joué, en étant quelqu'un qui accepte de ne pas débuter les matches dans un club qui n'est même pas qualifié pour la Ligue des champions », a-t-il ajouté.

La presse anglaise avait ainsi assuré qu'une des raisons de sa demande d'être transféré était qu'il avait dû, comme tous les joueurs, subir une baisse de salaire de 25% en raison de la non-qualification pour la C1.

Plus gros salaire du club, le Portugais aurait protesté auprès de la direction en estimant que, lui au moins, avait fait sa part de boulot.

Avec 24 buts en 39 matches, sa contribution pouvait sembler intéressante sur le plan statistique, mais son retour en Angleterre a très vite tourné au fiasco tactique.

Son manque d'activité sans ballon, surtout dans le pressing, a souvent été pointé du doigt dans les difficultés mancuniennes la saison passée qui avaient coûté son poste à Ole Gunnar Solskjaer en novembre, avant un intérim peu convaincant de Ralf Rangnick.

Dès janvier, ce dernier militait en privé auprès de sa direction pour se débarrasser de Ronaldo à l'été, a assuré The Athletic.

Désanchantement partagé

Le magazine en ligne révèle aussi que Ronaldo était allé voir Rangnick en février avec un groupe de joueurs comptant Paul Pogba et Raphaël Varane, en exigeant de le faire jouer à deux devant, de préférence aux côtés d'Edinson Cavani, aujourd'hui parti à Valence, et pour que le coach éjecte le défenseur Harry Maguire des titulaires.

En revenant à Manchester United, où il avait brillé de 2003 à 2009 avec notamment un titre en Ligue des champions à la clé (2008), Ronaldo n'avait sans doute pas mesuré l'ampleur des problèmes d'un club qui cherche en vain à retrouver son prestige.  

Si ne pas jouer la C1 pour la première fois depuis plus de 15 ans serait pour lui une vraie blessure, « CR7 » ne lèvera pas le pied pour autant alors que se profile le Mondial au Qatar (20 novembre - 18 décembre).

Tous les ponts avec ten Hag et son staff ne sont pas non plus brûlés.

Mais si son temps de jeu reste famélique et si les résultats de Manchester United ne restent pas au beau fixe, le temps pourrait être long d'ici à la prochaine occasion de s'évader, cet hiver.