Tirs sur un magasin lié à Lionel Messi: les auteurs voulaient un écho maximum
L'enquête sur les tirs visant un magasin de Rosario lié à la belle-famille de Lionel Messi, « avance », selon les autorités judiciaires, pour qui l'objectif des auteurs était de donner une résonance maximum à leur message, même si celui-ci reste mystérieux.
L'enquête « avance dans la bonne direction, on pense pouvoir obtenir des résultats ces jours-ci », a déclaré le procureur général de la province de Santa Fe, Jorge Baclini, sur la radio Rosario2.
Il a évoqué « plusieurs hypothèses », sans plus de précision. Des images de videosurveillance sont à l'examen, certaines ont été diffusées dans la presse, montrant le tireur à capuche, de dos.
Dans la nuit de mercredi, 14 balles ont été tirées sur le rideau métallique fermé d'un supermarché appartenant à la famille d'Antonela Roccuzzo, épouse du capitaine de la sélection argentine Lionel Messi.
Un carton a été laissé sur place par les assaillants, deux hommes en moto qui ont pris la fuite, avec un message manuscrit menaçant mais énigmatique : « Messi, nous t'attendons, Javkin (maire de Rosario, ndlr) est un narco, il ne s'occupera pas de toi ».
Le procureur chargé de l'affaire, Federico Rebola, a réaffirmé que « le premier objectif (de l'attaque), clairement, est que le monde entier soit au courant. Ce qu'ils cherchaient c'est l'impact (auprès du) public ».
« Rien n'indique qu'ils voulaient intimider ou exiger quelque chose de la famille Roccuzzo. Ils ont utilisé quelqu'un proche de Lionel Messi pour s'assurer une grande diffusion », a-t-il déclaré au journal rosarino La Capital.
Le maire Pablo Javkin (centre), a lui aussi relevé qu'il n'y a derrière l'incident « aucune demande d'argent, de quoi que ce soit au bénéfice de quelqu'un. Lors d'attaques de narcos, des messages comportent toujours une menace pour générer un bénéfice pour quelqu'un, en détention », a-t-il expliqué en référence à des tirs similaires visant commerces, ou entreprises.
Les plaintes de commerces pour tentative d'extorsion sont en hausse à Rosario et dans la province, souvent dirigées depuis les prisons, selon la justice.
Un raid mercredi dans une prison à Coronda a permis de saisir 50 téléphones portables, 275 doses de drogue, du matériel de préparation. D'autres perquisitions vendredi ont ciblé des prisons de la province de Buenos Aires.
Le retour de Messi
Si le message des tirs n'était pas d'extorsion, il reste pour autant mystérieux. « On peut déduire logiquement que quiconque a écrit (sur) ce carton souhaite nuire au maire » Javkin, a convenu le procureur Rebola.
Mais il a appelé à une certaine réserve, suggérant que dévoiler et diffuser le message des assaillants « reviendrait justement a réaliser ce qu'ils cherchaient ».
Le maire Pablo Javkin a dit « douter » d'une signature narco, et suggéré que le message « sale » qui le nomme pourrait chercher à lui nuire politiquement.
Il a des visées sur le poste de gouverneur de la province, et les trois niveaux d'autorité (municipal, provincial, national) de bords politiques différents, se rejettent régulièrement la faute sur l'insécurité à Rosario. De plus belle depuis mercredi.
Rosario, troisième ville d'Argentine (1 million d'habitants) est devenue ces dernières années un point névralgique du narcotrafic, et la ville au plus grand nombre d'homicides du pays (287 en 2022).
Les observateurs soulignent que le narcotrafic y reste toutefois le fait de « bandes de quartiers, non constituées en cartel ».
Messi, qui a conservé une maison à Funes, a 20 km de Rosario, où il passe régulièrement ses vacances, sera de retour en Argentine fin mars.
Il vient d'être convoqué pour les deux premiers matches, amicaux, de l'Albiceleste depuis le titre de champion du monde au Qatar : le 23 mars contre le Panama à Buenos Aires, puis le 28 mars contre Curaçao à Santiago del Estero (nord).