MONTRÉAL – L’Ohio est loin des yeux, mais toujours près du cœur d’Evan Bush. Le fier natif du Midwest américain ne rate jamais une occasion de faire connaître son fort sentiment d’appartenance à la région qui l’a vu naître.

« Nous partons à Columbus en bonne position »

Bush est né à Concord Township, une ville de banlieue située au nord-est de Cleveland, et a étudié non loin de là, à l’Université d’Akron. Des membres de sa famille feront le trajet de près de 300 kilomètres dimanche pour se rendre à Columbus, où Bush et ses coéquipiers de l’Impact tenteront d’achever le Crew et de se qualifier pour la finale de l’Association Est de la MLS.

« J’ai tenté de garder mes distances avec la famille et les amis cette semaine. J’ai donné une certaine quantité de billets à mon père et je lui ai dit de s’occuper du reste! Je ne veux pas avoir à gérer ça », racontait Bush samedi matin, quelques heures avant d’embarquer dans un avion qui allait transporter son équipe vers le lieu de sa prochaine mission.

Bush disputera le quatrième match de sa carrière en MLS dans le Buckeye State – il montre une fiche de 1-2 sur le terrain du Crew – mais l’enjeu de celui de dimanche sera plus grand que celui des trois précédents réunis. Le gardien refuse toutefois de se laisser emporter par le romantisme du scénario.

« En donnant à un match une importance qu’on ne donne pas aux autres, on commence à s’imposer une pression additionnelle qui n’est peut-être pas nécessaire. En réalité, cette partie n’est pas différente de celles que nous avons disputées contre Toronto ou de la dernière contre le Crew. Ultimement, le fait qu’elle ait lieu en Ohio ne change pas grand-chose pour moi. »

L’Impact se présentera à Columbus dans le siège du conducteur pour la deuxième manche de sa série aller-retour. Dimanche dernier, des buts de Patrice Bernier et Johan Venegas lui avaient permis de revenir de l’arrière pour battre le Crew 2-1.

Tout ça est bien beau, mais Bush ne croit pas qu’une performance similaire suffira à compléter le travail au MAPFRE Stadium.

« Pour être honnête, je crois qu’il nous faudra être bien meilleurs que la semaine dernière. Lors du match aller, je ne crois pas qu’on ait été à la hauteur de la situation. C’était probablement le résultat de la longue semaine de travail qu’on avait dans le corps. Cette fois, je crois que tout le monde se sent mieux physiquement et mentalement. On a refait le plein et je m’attends à une meilleure performance de notre part. »

L’Impact ne s’attaque pas à une tâche qui lui est inconnue. Son long parcours en Ligue des champions et sa plus récente tentative de qualification en championnat canadien lui ont permis de se familiariser avec les particularités du défi que représente une série de deux matchs dont l’issue se décide au total des buts.

Plus tôt cette semaine, Dominic Oduro et Patrice Bernier ont minimisé l’importance de ces expériences antérieures. Le style de jeu pratiqué en MLS est trop différent de celui que lui avaient imposé ses rivaux mexicains et costaricains, disaient-ils, pour établir des comparaisons pertinentes.

Bush n’est pas d’accord. Il croit que la fin de match de misère que lui avait fait subir la L.D. Alajuelense, au milieu d’une foule extrêmement hostile, n’a pas été une expérience vaine.

« Les choses avaient pris une tournure un peu chaotique et on n’avait pas réagi de brillante façon. On est donc un peu mieux équipé aujourd’hui pour gérer la situation. On saura comment réagir quand la foule se mettra de la partie et quand l’adversaire commencera à pousser plus agressivement en deuxième demie. »

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Conséquemment, Bush croit que le manque d’expérience du Crew en pareilles circonstances pourrait jouer en faveur de la formation montréalaise.

« Peu d’équipes sont familières avec le format des séries aller-retour et par conséquent, plusieurs d’entre elles ont tendance à aborder chaque match individuellement. L’équipe qui reçoit lors du deuxième match ne sait pas toujours comment gérer la situation. Si elle est en retard, elle va souvent être impatiente, prendre des chances inutiles et laisser des ouvertures à l’arrière. Je ne dis pas que ce sera le cas du Crew, qui est une équipe très bien dirigée. Mais on l’espère. »

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