Retour à la terre pour les Jeux olympiques
WIMBLEDON, Royaume-Uni - À peine soulevé son deuxième trophée de Wimbledon, dimanche, que Carlos Alcaraz se fixait l'objectif suivant: les Jeux olympiques de Paris qui vont ramener sur la terre battue de Roland-Garros (27 juillet-4 août) des joueurs habitués à passer sur dur à cette époque de l'année.
« Je vais maintenant faire retomber la pression et, ensuite, me préparer pour les Jeux olympiques où je vise deux médailles d'or: celle du simple et celle du double avec Rafa (Nadal) », a annoncé sans détour la pépite espagnole aux déjà quatre titres du Grand Chelem à 21 ans.
Le 9 juin, il soulevait la Coupe des Mousquetaires pour la première fois. Il a fait le grand écart pour adapter son jeu au gazon et va donc revenir au point de départ.
Son coéquipier de double et détenteur du record de 14 titres à Roland-Garros Rafael Nadal, en tournée d'adieux même s'il n'a pas donné de date pour sa retraite, a perdu dès le premier tour des Internationaux de France cette année, et a tiré un trait sur Wimbledon pour préparer les JO.
Il s'est ainsi inscrit cette semaine au tournoi de Bastad où il n'a plus joué depuis 2005!
Titre manquant
Bien que largement dominé en finale à Wimbledon 6-2, 6-2, 7-6 (7-4) Novak Djokovic sera également à Paris pour tenter de décrocher le seul grand titre manquant à son palmarès sans fin: la médaille d'or en simple.
« Les Jeux olympiques et l'US Open sont mes deux grands objectifs du reste de la saison », a-t-il confirmé dimanche.
« Ce sera sur une surface complètement différente. Je vais retourner là où je me suis blessé il y a quelques semaines. On verra comment je me sens physiquement et psychologiquement. J'espère trouver un bon niveau de tennis parce que je vais avoir besoin de toutes mes forces et plus encore si je veux arriver en finale des JO », a ajouté le Serbe, toujours groggy de la correction prise quelques minutes plus tôt sur le Centre Court.
Demi-finaliste à Wimbledon et huitième de finaliste à Roland-Garros, le Russe Daniil Medvedev n'aime pas la terre battue, mais il n'imagine pas manquer les JO, du moins de son propre fait. Il a été autorisé à y participer en tant qu'athlète individuel neutre.
Alors comment sera ce retour sur terre? « Difficile », répond-il tout de go.
« Quand on change de surface, la difficulté vient de l'adaptation de la perception oculaire. De là viennent les fautes et la frustration », a-t-il expliqué.
« Hostile »
Chez les femmes, après sa grosse déception d'une élimination au troisième tour à Wimbledon, la no 1 mondiale Iga Swiatek va retrouver pleinement son statut d'hyper favorite en revenant sur les courts où elle s'est imposée déjà quatre fois à 23 ans.
« Je vais me concentrer sur la récupération, puis je reprendrai le travail sur terre battue », a annoncé la Polonaise après son élimination précoce sur le gazon londonien, alors qu'elle avait enchainé les titres à Madrid, Rome et Roland-Garros.
La no 2 mondiale Coco Gauff, elle aussi battue prématurément à Wimbledon (en huitièmes de finale) ne redoute absolument pas ce retour sur terre.
« J'ai un plan pour faire cette transition et en plus, je me suis toujours adaptée plus vite à la terre battue qu'au gazon. Donc je ne suis pas inquiète », a affirmé la finaliste 2022 à Paris.
Même l'ex-no 1 mondiale et quadruple championne en Grand Chelem Naomi Osaka, qui n'a jamais brillé à Roland-Garros et y a même de mauvais souvenirs puisque c'est là qu'elle a craqué face à la pression médiatique en 2021, veut faire les JO.
« Quand j'étais enfant, je me souviens qu'on se mettait devant la télévision avec ma soeur pour regarder les Jeux. On regardait surtout l'athlétisme, mais on aimait tous les sports. J'adore être avec les autres athlètes, l'esprit d'équipe qui règne », a-t-elle raconté après sa victoire au premier tour à Wimbledon.
Quant au Français Ugo Humbert, il compte sur le public pour le pousser fort et pour, peut-être, intimider ses adversaires: « Des fois, à Roland-Garros c'est quand même hostile pour les étrangers », rappelle-t-il.