Un succès sur toute la ligne et une foule record à l'Omnium Banque Nationale
La pluie et l'élimination hâtive de plusieurs têtes de série n'ont pas ralenti les amateurs de tennis montréalais, qui sont venus en un nombre record regarder les matchs de l'Omnium Banque Nationale.
Dans son bilan de fin de tournoi, le directeur Eugène Lapierre a parlé de quelques défis ici et là, mais il a également fait état d'un succès sur toute la ligne — ou presque — alors que 237 158 spectateurs ont traversé les tourniquets, soit environ 12 000 de plus que le précédent record, établi en 2019.
Tout au long de la semaine, on pouvait ressentir la fébrilité des partisans sur le site du stade IGA et leur plaisir d'assister à nouveau au tournoi dans des conditions qu'on pourrait qualifier de « normales ».
En 2020, le tournoi avait dû être annulé en raison de la pandémie de COVID-19 alors qu'en 2021, l'événement s'était déroulé comme prévu, mais avec une limite de 5000 spectateurs sur le court central.
Lapierre n'a pas hésité à souligner à quel point Montréal est une ville de tennis et à quel point les spectateurs ont un gros mot à dire dans la renommée de ce tournoi aux quatre coins du globe.
« Ce sont les Québécois, les Montréalais et les partisans de tennis qui ont construit ce tournoi au fil des années. Peu importe ce qui arrive, ils sont présents, a-t-il insisté. Ce sont les partisans qui font le spectacle et tous devraient être fiers de ça parce que c'est ce que nous exportons vers d'autres pays. Quand les gens de partout dans le monde regardent le tournoi, ils voient que le stade à Montréal est plein. C'est le spectacle que nous produisons pour tout le monde entier. »
L'engouement record créé par le tournoi de 2022 permettra également une certaine relance économique pour Tennis Canada, qui présente l'Omnium Banque Nationale.
« C'est formidable pour notre fédération. Nous avons perdu beaucoup d'argent en 2020 et l'an dernier, nous étions arrivés justes. Nous organisons ce tournoi pour amasser de l'argent afin d'aider le développement. Notre préoccupation est de remettre le plus d'argent possible pour développer le tennis », a mentionné Lapierre.
Les premiers défis sont survenus dès la première journée d'activités, lundi. La pluie a provoqué quelques interruptions et plusieurs reports, forçant les organisateurs à s'adonner à une petite gymnastique logistique et à bousculer le programme du début de tournoi.
Au-delà de ce casse-tête, c'est le spectre de complications financières qui a amené des inquiétudes à Lapierre.
« C'est mon 22e tournoi comme directeur et nous avons toujours réussi à jouer tous les matchs malgré la pluie. Quand on s'assoit pour refaire les horaires, on comprend à quel point c'est compliqué. Surtout que nous utilisons souvent le lundi pour avancer les matchs de double, a expliqué Lapierre. Mais les plus grandes craintes pour nous étaient plus d'ordre financier. D'avoir à créditer des gens ou à redonner des billets pour l'an prochain. Par chance, ce n'est pas arrivé cette année. »
Lapierre a d'ailleurs indiqué que le tournoi était prêt à utiliser un cinquième terrain pour accélérer le processus et ne pas trop changer le calendrier, mais qu'il n'était pas muni du système d'arbitrage informatique Hawk-Eye.
« Ce n'est pas parce qu'on ne voulait pas avoir le Hawk-Eye, mais c'est que personne ne nous l'a dit, a-t-il fait savoir. J'ai demandé le prix et on m'a répondu que c'était 40 000 $. Je n'en revenais pas. L'an prochain, je vais demander ce que ça prend pour avoir les cinq terrains disponibles. »
Également en début de semaine, plusieurs têtes de série se sont inclinées dès leur entrée en scène dans le tournoi, dont quatre des cinq premières. La présence en quarts de finale du Québécois Félix Auger-Aliassime et de l'Australien Nick Kyrgios a sauvé la mise à certains égards.
Lapierre n'a toutefois jamais eu de craintes quant à la popularité des matchs de milieu de semaine, même si les têtes d'affiche n'y étaient plus.
« Les joueurs qui gagnent leur match méritent d'avancer au tour suivant et ils créent le spectacle au fur et à mesure que le tournoi progresse. Ça ne me vire pas à l'envers. Les amateurs qui ne sont pas sur place aimeraient que ce soient les grosses pointures qui se rendent jusqu'au bout, mais ceux qui sont sur place assistent à des matchs incroyables. Je n'ai jamais eu aucun doute là-dessus », a affirmé le directeur du tournoi.
Questionné à savoir si un joueur en particulier s'était élevé comme son coup de coeur du tournoi, Lapierre a soulevé le nom du Polonais Hubert Hurkacz, qui participe à la finale masculine en simple, dimanche.
« Je ne le connaissais pas beaucoup. Il me faisait penser au grand dans un groupe d'amis qui est heureux de tout et qui est toujours prêt à faire quelque chose, a imagé Lapierre. Il est super gentil et il m'a dit que s'il pouvait faire quelque chose pour le tournoi, ça lui ferait plaisir. Nous l'avons utilisé un peu partout. C'était très rafraîchissant de voir un athlète disponible comme ça. »
Le volet féminin du tournoi sera de retour à Montréal en 2023.