CHRONIQUE – Avec tout le respect que j’ai pour les quatre autres équipes du RSEQ, je crois parler pour la majorité des amateurs québécois de football quand je dis qu’un troisième duel entre le Rouge et Or et les Carabins était souhaité pour 2016. Et ce sera le cas lors de la Coupe Dunsmore.

On pourrait dire que l’Université Laval veut mettre un terme à la série de deux titres consécutifs des Bleus.

Certes.

On pourrait dire que l'Université de Montréal veut ajouter une troisième coupe Dunsmore à son palmarès.

Naturellement.

Néanmoins, au-delà de l’historique du passé entre ces deux équipes, il y a un combat de championnat de trois rounds qui s’est amorcé le 3 septembre et qui s’est poursuivi le 15 octobre. Ce week-end, ce sera le dernier engagement de cet affrontement qui est égal un round partout.

De mémoire, je n’ai jamais vu deux équipes de la même division autant nez à nez au football universitaire canadien.

Leurs deux parties du calendrier régulier se sont terminées par un écart de trois points avec un gain sur le terrain adverse par chacun des protagonistes de cette rivalité.

Les Carabins ont accordé une moyenne de 9,0 points par match, le Rouge et Or 9,8. Évidemment, ils sont classés première et deuxième défenses au pays. Du côté de l’attaque, on ne peut être plus égal. L’Université de Montréal a inscrit 37 points en moyenne, soit seulement 0,9 point de plus que ses rivaux de la Vieille Capitale.

Le Rouge et Or a terminé au premier rang du top-10 canadien lors du dernier scrutin, tout juste devant les Carabins. D’ailleurs, outre le premier top-10 dévoilé avant le début de la saison, il n’y a que ces deux formations qui ont occupé le sommet de ce classement.

Je pourrais continuer pendant des heures à vous décrire chaque statistique puisqu’elles se ressemblent tellement d’un côté comme de l’autre.

Si on regarde du côté des effectifs, il y a des joueurs d’impact à toutes les positions, autant chez les Rouges que chez les Bleus. Deux bonnes lignes offensives en santé, deux fronts défensifs redoutables. Des receveurs capables de transformer de courts gains en longs jeux. Deux botteurs en mesure de gagner la bataille de positionnement sur le terrain.

Qu’est-ce qui départagera ces deux équipes samedi? Le plan de match et l’exécution de celui-ci. Elles ne font pas beaucoup d’erreurs, mais celle qui réussira à en profiter soulèvera la coupe Dunsmore au CEPSUM.

Un avantage du terrain peut-être? Chaque équipe a gagné au domicile de l’autre. Alors s’il y avait des paris, je crois que ce serait la même cote pour les deux finalistes québécois qui en seront à une cinquième finale en six ans un contre l’autre.

Voulez-vous ma prédiction pour le vainqueur? Pile, Carabins. Face, Rouge et Or. Lancer la pièce de votre choix dans les airs et le côté sur lequel elle retombera, ce sera ma prédiction.

CEPSUM ou stade Percival-Molson?

Les Carabins accueilleront la deuxième Coupe Dunsmore de leur histoire, la première ayant été en 2004.

Le CEPSUM n’est pas un endroit très accueillant pour les équipes adverses. Il n’y a pas un stade où les partisans sont aussi près de l’action. Sur le flanc de la montagne, la section 6 chantonnera ses classiques et criera le nom de chaque demi de coin qui se présentera devant elle.

Malgré la capacité de 5 100 spectateurs, en raison de la présence du toit au-dessus des gradins du côté du boulevard Édouard-Montpetit et de la montagne, il s’agit d’un stade extrêmement bruyant. Bref, le Rouge et Or devra y aller avec une cadence silencieuse en attaque.

Avec un match de cette envergure, entre deux équipes qui forment l’une des plus belles rivalités du football universitaire canadien, n’aurait-il pas été envisageable de jouer cette rencontre au stade Percival-Molson où l’on aurait pu permettre à une dizaine de milliers de personnes d’assister à la Coupe Dunsmore?

Je suis conscient que ce serait une logistique tout à fait différente pour les Carabins, mais l’avantage du terrain serait tout de même respecté. On n’a qu’à penser à la Coupe Vanier de 2014 où la foule était largement en faveur du club montréalais.

Est-ce que ce serait aussi bruyant qu’au CEPSUM? Probablement pas, à moins qu’il y ait 20 000 spectateurs. Mais ce serait tout de même difficile pour Hugo Richard de communiquer avec ses coéquipiers en attaque. Et on donnerait la chance à plus du double des 5 100 spectateurs d’assister à ce qui s’avèrera peut-être le meilleur match de l’année au football universitaire canadien.

Mais ce sera aux Carabins et au RSEQ de penser à cette avenue pour le futur lorsqu’ils accueilleront à nouveau la Coupe Dunsmore. Et de même pour les équipes comme les Stingers et les Gaiters, s’ils accueillent cette finale un jour, qui ont des stades de plus petite capacité.

Pour l’instant, apprécions le grand spectacle que les Carabins et le Rouge et Or nous offriront samedi. Est-ce qu'on devra encore attendre les derniers instants du quatrième quart pour voir qui passera le K.-O. final? Comme le dit si bien Danny Maciocia, peu importe le résultat, ce sont les amateurs de football qui seront gagnants.

L’équipe victorieuse recevra ensuite la visite du champion de l’Ontario lors de la Coupe Uteck. Les Mustangs de Western et les Golden Hawks de Laurier s’affrontent en finale ontarienne. Peu importe le vainqueur, ce sera un grand défi qui attendra le champion québécois.