Le président bélarusse Alexandre Loukachenko a cédé vendredi la présidence du comité olympique de son pays à son fils Viktor, une décision faisant peser des menaces sur le Bélarus avant les JO, alors que tous deux sont suspendus par le Comité international olympique (CIO).

Alexandre Loukachenko, qui dirigeait cette instance depuis 1997, a assuré durant une session du comité olympique bélarusse (CNO) qu'il "n'avait pas l'intention" de se présenter pour un nouveau mandat.

« Si cela vous convient, je vous donne mon fils ainé et je vous promets qu'il n'y aura ni vol, ni corruption, ni détournement d'argent. Les relations avec les sportifs et les entraîneurs seront les plus aimables », a-t-il ajouté, selon une vidéo diffusée par son service de presse.

Alexandre Loukachenko, 66 ans, a par ailleurs promis que Viktor sera "démis de ses fonctions de conseiller présidentiel pour la sécurité nationale" sitôt élu à la tête du CNO.

Ce changement est toutefois risqué alors qu'Alexandre Loukachenko, « en sa qualité de représentant légal du CNO » bélarusse, et son fils Viktor, alors « vice-président »  de l'instance, sont suspendus depuis décembre de « toutes les manifestations et activités du CIO, y compris les Jeux Olympiques ».

Le CIO avait pris cette sanction après les multiples alertes de sportifs bélarusses se disant persécutés en raison de leurs opinions politiques.

Selon le CIO, le comité olympique du Bélarus "n'a pas protégé de manière appropriée les athlètes" contre cette "discrimination politique".

Cette semaine, le président du CIO Thomas Bach a évoqué la possibilité que le drapeau du Bélarus soit banni des Jeux olympiques de Tokyo (23 juillet-8 août) pour cette raison.

« Nous suivons de près la situation. Je ne vais pas spéculer sur le résultat des élections au CNO du Belarus. Nous attendrons le résultat. Ce sera ensuite le bon moment pour discuter de cette question », a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse à l'issue du comité exécutif du CIO.

La violente répression des manifestations depuis l'élection présidentielle contestée d'août 2020, qu'Alexandre Loukachenko prétend avoir remporté avec 80% des voix, a déjà coûté au Bélarus l'organisation du Mondial de hockey sur glace, prévu du 21 mai au 6 juin, et qui lui a été retirée.

Dès fin août, plus de 300 sportifs de haut niveau, dont plusieurs médaillés olympiques et membres d'équipes nationales, avaient dénoncé dans une lettre ouverte le trucage des votes lors la présidentielle et appelé à un nouveau vote.