Deux médaillés d'or olympiques figurent parmi les quatre athlètes russes qui ont été épinglés pour dopage sportif.

Andrei Silnov, le champion du saut en hauteur aux Jeux de Pékin en 2008, et Natalya Antyukh, la championne du 400 m haies, sont accusés d'avoir utilisé une substance ou une procédure interdite.

L'Unité d'intégrité de l'athlétisme (UIA) a mentionné que ces cas ont été découverts à la suite d'une enquête sur le dopage en Russie pour le compte de l'Agence mondiale antidopage (AMA) déclenchée par l'avocat canadien Richard McLaren en 2016.

Silnov était le vice-président de la Fédération russe d'athlétisme jusqu'en juin dernier, lorsqu'il a démissionné à cause d'une enquête de l'UIA portant sur sa conduite. L'UIA a mentionné que l'enquête portait sur des soupçons d'utilisation d'une substance interdite.

Les deux autres athlètes accusés sont Yelena Soboleva, qui a obtenu la médaille d'argent au 1500 m aux Championnats du monde d'athlétisme en salle en 2006, et l'ex-spécialiste du lancer du marteau Oksana Kondratyeva.

L'UIA a indiqué que le dossier contre Soboleva repose sur l'analyse d'un échantillon qui a été retesté, et prélevé lors des Championnats du monde de 2007.

Soboleva a déjà été privée d'une médaille d'argent acquise dans cette compétition pour le rôle qu'elle a joué dans un stratagème d'échange d'échantillons d'urine. Cette histoire n'est pas sans rappeler le stratagème orchestré par l'État russe lors des Jeux olympiques de Sotchi en 2014.

Les accusations doivent être présentées devant le Tribunal arbitral du Sport, mais pour l'instant aucune date n'a été établie pour l'audience.

La Russie a été suspendue des compétitions internationales d'athlétisme depuis 2015 à cause du scandale de dopage institutionnalisé dans le pays, bien que certains athlètes ont obtenu la permission d'y participer sous une bannière neutre.

Plus tôt ce mois-ci, la Fédération russe d'athlétisme a reconnu avoir tenté de camoufler un cas de dopage en créant de faux documents qui auraient permis à un athlète d'avoir un motif crédible de rater un test antidopage. La fédération a déclaré que la responsabilité de ce méfait appartenait aux dirigeants de l'époque, qui ne font plus partie de l'organisation.

Vendredi, l'UIA a aussi mentionné qu'elle avait imposé une suspension de deux ans au coureur de fond du Bahreïn Albert Rop, qui était accusé d'avoir omis à maintes reprises de préciser où il se trouvait afin de se soumettre à des tests antidopage.

Rop, d'origine kenyane, a gagné l'argent au 5000 m lors des Jeux asiatiques de 2018.

La RUSADA suspend ses tests antidopage

Ces révélations ont été faites quelques heures seulement après que l'Agence russe antidopage (RUSADA) eut suspendu tous ses tests antidopage pendant 10 jours afin de suivre les directives du gouvernement pour lutter contre la pandémie de la COVID-19.

Cette décision a été prise après que le président Vladimir Poutine ait demandé aux Russes - sauf ceux qui oeuvrent dans les services essentiels - de demeurer à la maison la semaine prochaine.

La directrice adjointe aux opérations de la RUSADA, Margarita Pahnotskaya, a indiqué à l'Associated Press que l'interruption des tests antidopage durera plus longtemps puisque le personnel risque d'être confiné à la maison. Les tests ont été interrompus vendredi, et ils reprendront le 6 avril.

Pahnotskaya a ajouté que l'AMA avait été informée de la décision de la RUSADA.

Elle a ajouté «que nous avons analysé toutes les conséquences et avons convenu que nous devions suivre les directives (du gouvernement). Et elle (la décision) a été approuvée par l'AMA. Je leur ai écrit une lettre hier.»