MANCHESTER, Angleterre (PC) - A moins d'être victimes de crampes, Fanny Létourneau et Claire Carver-Dias étaient assurées de gagner la médaille d'or en duo de nage synchronisée, samedi, aux Jeux du Commonwealth, tout comme Carver-Dias lors de l'épreuve individuelle de vendredi. Mais ça ne veut pas dire que les deux jeunes femmes n'avaient pas de pression.

"On s'est mis de la pression, a raconté Létourneau, à cause des attentes à notre endroit et de la tradition canadienne dans notre sport. On voulait que notre victoire soit évidente, par une bonne marge."

C'est ce qui est arrivé et le duo canadien a terminé avec 6,25 points d'avance sur les Anglaises Gayle Adamson et Katie Hooper et 8,50 devant les Australiennes Naomi Young et Asleigh Rudder. Il n'y avait que deux autres pays inscrits, la Malaisie, quatrième, et l'Afrique du Sud.

Létourneau est donc devenue la troisième québécoise médaillée à la piscine de Manchester, après Alexandre Despatie et Émilie Heymans en plongeon.

Il n'y avait pas vraiment de compétition, mais les deux Canadiennes pouvaient néanmoins être fières de leur performance.

"Je suis satisfaite quand mon entraîneure est fière de moi, et elle m'a dit qu'elle l'était, a expliqué Létourneau, même si la finale laissait un peu à désirer."

Et puis, une médaille d'or demeure une médaille d'or qu'on ne pourra jamais enlever aux nageuses.

"Il y a eu le O Canada, le drapeau, le podium, tout ce public et maintenant cette conférence de presse", a renchéri Létourneau, jouissant du moment en compagnie de Carver-Dias, de Mississauga, Ont., qui avait triomphé par une marge aussi imposante en solo.

Enfin de la compétition

Les deux nageuses de 25 et 23 ans ont l'intention de continuer jusqu'en 2004 à Athènes, où elles tenteront de remporter une médaille qui leur a échappé à Sydney, quand elles avaient dû se contenter de la cinquième place, derrière la Russie, le Japon, la France et les Etats-Unis.

La bonne nouvelle, c'est que le Canada et les Etats-Unis ne sont plus seuls sur la scène mondiale (le Canada avait même été limité de la médaille de bronze en équipe).

Létourneau, qui est née à Québec, va donc continuer de vivre à Toronto, où elle a dû s'exiler en 1998 et où elle s'est inscrite à l'université à temps partiel (en sciences pures), après avoir complété ses études collégiales en français par correspondance.

"Je compte revenir à Deux-Montagnes (au nord de Montréal), où est toute ma famille, à la fin de ma carrière, mais je suis de plus en plus à l'aise à Toronto. J'ai comme deux chez-nous. Et quoiqu'il arrive, je pourrai toujours dirre que j'y ai appris l'anglais!"