La décision de reporter les Jeux olympiques de Tokyo à 2021 a permis à la gymnaste canadienne Elsabeth « Ellie » Black de prendre du temps pour elle.

L'athlète âgée de 24 ans originaire de Halifax a subi une déchirure à un ligament de la cheville à l'atterrissage d'un saut en octobre dernier lors des Championnats du monde de Stuttgart, en Allemagne. Black est passée sous le bistouri environ un mois plus tard.

La gymnaste la plus décorée de l'histoire du pays souhaitait toujours prendre part aux Jeux olympiques de Tokyo en juillet prochain.

Cependant, la décision de reporter les Jeux d'été en raison de la pandémie de COVID-19 est tombée à point pour Black, qui soigne sa cheville - ainsi que ses nombreux autres petits bobos.

« Ça me procure un peu plus de temps pour soigner ma cheville et revenir en force, et avec un peu de chance mes performances seront encore plus solides dans un an », a évoqué Black à La Presse canadienne.

« Ma cheville aura un peu plus de temps pour récupérer, ce qui devrait me premettre d'éviter l'inflammation. Il faut que je limite les impacts violents, a-t-elle poursuivi. Ainsi, le fait que je sois à la maison, et que je m'y entraîne, ça me permet de me reposer un peu, surtout que la gymnastique est un sport où les impacts sont très violents. »

La première Canadienne à avoir décroché une médaille dans le concours complet - qui regroupe quatre appareils - aux Mondiaux de gymnastique a aussi obtenu cinq médailles aux Jeux panaméricains et trois disques d'or aux Jeux du Commonwealth.

Black avait obtenu la médaille d'argent au concours complet lors des Championnats du monde de gymnastique de Montréal, en 2017.

Elle est passée de la troisième à la quatrième place à Stuttgart après avoir raté son atterrissage, et a sautillé pour quitter le matelas.

Black, Brooklyn Moors, de Cambridge, en Ontario, Shallon Olsen, de Surrey, en C.-B., Ana Padurariu, de Whitby, en Ontario, et Victoria Woo, de Brossard, venaient de qualifier le Canada pour l'épreuve féminine par équipes en vue des Jeux olympiques de Tokyo.

Black devait composer avec des échéanciers très serrés afin de récupérer et de répéter ses routines en vue des JO.

À sa première compétition après être passée sous le bistouri, Black a terminé cinquième à l'American Cup de Milwaukee, au Wisconsin, en mars.

Le retour à la compétition de la Canadienne a cependant été de courte durée, puisque le coronavirus a entraîné l'interruption des événements sportifs partout sur la planète.

En plus de faire du vélo stationnaire et de maintenir son équilibre sur la chaîne de trottoir lorsqu'elle prend une marche avec son chien Keiko, Black et ses coéquipières canadiennes s'entraînent ensemble, en vidéoconférence, sous la supervision d'un entraîneur.

« La priorité, c'est de s'assurer que tout le monde reste en santé et soit en sécurité à la maison », a dit Black.

« Nous participons à de nombreuses rencontres sur 'Zoom' avec mes coéquipières aux quatre coins du pays, nous travaillons l'aspect mental, tentons de développer notre endurance, faisons du Pilates, des chorégraphies et de la danse », a-t-elle évoqué.

« Nous nous concentrons sur les expressions faciales ainsi que les positions de nos bras et nos jambes. Certaines d'entre nous suivent des cours de ballet, d'autres des cours de conditionnement physique ou d'étirements », a-t-elle ajouté.

« Personnellement, je mise sur les chorégraphies, car c'est rare que j'ai du temps pour les peaufiner pendant ma routine d'entraînement régulière, a rappelé la principale intéressée. J'apprécie vraiment la possibilité de m'entraîner avec les filles et l'entraîneur de l'équipe nationale. Ce serait difficile de le faire si j'étais seule. Mais ça rehaussera de toute évidence la qualité de mes routines. »

Toutefois, contrainement à la plongeuse québécoise Meaghan Benfeito, Black ne pratique pas ses culbutes sur des matelas d'entraînement.

« Nous n'avons pas assez d'espace pour le faire à la maison, a dit la gymnaste. Si je devais le faire, alors je sortirais le matelas de ma chambre et le placerais dans le salon, mais ce ne serait pas suffisant.

« Je crois qu'il est préférable de faire des choses qui sont sécuritaires avec l'équipement dont nous disposons », a-t-elle conclu.