L'équipe provinciale féminine d'ultimate frisbee regroupe des joueuses de partout au Québec, qui se réunissent pour pratiquer leur sport. Et à compter de ce week-end, elles disputeront pour le Championnat du monde par club, à Cincinnati. Il s'agit du plus gros événement de ce sport.

« Ça représente le plus gros défi de l'équipe dans son histoire, explique Marikha Nguyen. On s'en va affronter les meilleures équipes au monde. »

« Ces filles-là sont passionnées de ce sport-là, Elles coachent, font des animations, des activités auprès des enfants, donc vont ramener ça, leur expérience et la partager auprès des joueurs et joueuses. Alors pour nous c'est vraiment un gain énorme », souligne Guillaume Proulx-Goulet, directeur général de la Fédération québécoise d'ultimate frisbee.

Pour participer à ce tournoi, l'équipe a dû terminer parmi les quatre meilleures équipes au Canada lors de la saison 2017, ce qui a demandé beaucoup de sacrifices.

« Cette année, je suis vraiment très fière de l'équipe et du chemin parcouru parce qu'on a terminé 3e au Championnat canadien et on a été battre les (favorites) cette année, on a eu un beau parcours du début à la fin », affirme Julie Landry, une joueuse d'expérience de l'équipe.

« Ça fait deux ans que l'équipe se prépare, car elle a obtenu sa qualification il y a un an, en août dernier, donc ça fait presque deux saisons complètes qu'elles se préparent pour ce championnat-là », expose Guillaume Proulx-Goulet.

Le défi sera de taille lors de ce tournoi et la formation se fixe des objectifs ambitieux... mais réalistes! L'équipe a été classée au 10e rang mondial avant le début de la compétition.

« Top-8, top-8, c'est ce qu'on a en tête et c'est ce qu'on veut, c'est un objectif atteignable, si on a plus c'est encore mieux », souhaite Marikha Nguyen.

« Elles ont fixé leurs propres objectifs qui est de faire un top-8, c'est réaliste, c'est ambitieux mais c'est réaliste. On leur souhaite, mais pour nous c'est vraiment, on est fiers d'elles, on est fiers peu importe le résultat qu'elles vont avoir. Elles vont bien nous représenter sur la scène internationale ultimate frisbee », soutient Proulx-Goulet.

Et si pour certaines, ce tournoi représente une occasion unique de jouer au plus haut niveau, c'est différent pour d'autres. Certaines joueuses de l'équipe, plus expérimentées et ayant déjà joué à ce niveau de compétition, ont à coeur de bien faire lors de ce tournoi.

« Je suis super fébrile, j'ai super hâte, surtout de vivre l'expérience avec les filles, on est une belle équipe, tout le monde a une belle chimie, alors vraiment de vivre l'expérience à 100% avec les filles », raconte Chloé Émond, une recrue au sein de la délégation québécoise.

JULIE LANDRY:
« Nos objectifs sont différents entre les plus jeunes et les plus vieilles. Elles, c'est leur première expérience, elles sont contentes d'être là. Nous on veut vraiment bien performer, donc nos objectifs à nous sont aussi les objectifs de nos coéquipières. Ça prend de la confiance, c'est pour ça que les jeunes nous poussent aussi à être meilleures, et nous, avec notre discipline, on montre aussi aux plus jeunes comment s'intégrer à l'équipe », martèle Julie Landry.

L'Ultimate Frisbee se veut un sport différent des autres. Il prône des valeurs comme l'auto-arbitrage, le franc-jeu et le respect des adversaires, entre autres. C'est un sport qui gagne à être connu du grand public et les 25 joueuses de l'équipe provinciale ont à coeur de bien représenter le Québec.

« On veut être des modèles d'excellence sportive, dans l'entraînement et dans la préparation, image Marikha Nguyen. On veut vraiment prouver qu'au Québec on peut performer au niveau international. »

« Surtout être un modèle pour toutes les jeunes qui veulent continuer dans le sport. Puis c'est un sport sans contact, je pense que c'est l'avenir du sport au Québec », ajoute Chloé Émond.

Et au-delà de représenter leur province, ces athlètes sont également des modèles de persévérance pour arriver à pratiquer leur sport au niveau amateur. Elles sont dédiées à la cause, il n'y a pas de doute.

« Elles doivent gagner leur vie, étudier, travailler. Les étudiantes, elles, doivent travailler à temps partiel. Elles s'entraînent les soirs, les fins de semaines, vraiment leur été, et quand je dis été je veux dire du début du printemps jusqu'à l'automne, qui est consacré, aussitôt qu'il y a un moment, à la préparation physique, mentale, nutritionnelle... Elles s'entraînent comme des athlètes amateurs qui vont aux Olympiques ou dans des compétitions d'envergure », fait remarquer Proulx-Goulet.

« L'équipe amorcera son tournoi samedi à Cincinnati et affrontera en ronde préliminaire des équipes venues de Singapour, des États-Unis ou encore de la Suisse. Elle pourrait disputer jusqu'à 10 matchs en cinq jours. Ce sera le premier tournoi d'envergure de cette jeune équipe fondée il y a à peine quelques années.