MOSCOU - Les Jeux olympiques de Sotchi en février 2014 dans cette ville du sud de la Russie sont déjà les plus coûteux de l'histoire, avec des dépenses de 36 milliards d'euros, soit dix fois le budget de l'Albanie et de la Moldavie réunies.

Sotchi arrive loin devant les précédentes villes organisatrices, Pékin pour les JO d'été en 2008 (26 milliards d'euros) ou encore Londres à l'été 2012 (11,5 milliards).

Les dépenses étaient nettement moins élevées pour les précédents JO d'hiver. Vancouver en 2010, avait un budget de 1,4 milliard d'euros, Turin, en 2006, de 3,4 milliards. Et à Nagano en 1998, les dépenses avait atteint 1,26 milliard d'euros, une somme jugée alors extravagante.

À Sotchi, l'organisation des jeux du 7 au 23 février 2014 et l'aménagement du territoire vont coûter 1.500 milliards de roubles (36 milliards d'euros) répartis pour moitié entre fonds publics et privés, selon le vice-Premier ministre russe Dmitri Kozak, chargé de superviser les travaux.

L'État russe a consacré quelque 700 milliards de roubles (17 milliards d'euros) : 200 pour la construction de sites olympiques à Sotchi et environ 500 pour l'aménagement d'infrastructures, précise M. Kozak, soulignant que l'Etat ne déboursait pas un kopeck pour la construction d'hôtels.

Mais les autorités russes n'ont pas fourni jusqu'ici de chiffres détaillés sur le coût de tous les aménagements liés aux JO.

De vastes espaces sont en chantier à Sotchi, station balnéaire de l'époque soviétique entre la mer Noire et les montagnes du Caucase, restée jusqu'ici quasi vierge d'installations sportives.

Parmi les nouvelles infrastructures figurent notamment une nouvelle route et une nouvelle voie de chemin de fer reliant le village olympique en construction au bord de la mer Noire et la station de ski Krasnaïa Poliana à une cinquantaine de km, deux gares ferroviaires, 77 ponts, 12 tunnels et un nouvel aéroport.

Cette zone grande comme un département français est transformée en un domaine skiable. Cela nécessite des travaux colossaux, comme cela a été le cas pour les JO de Londres, où l'aménagement du parc olympique s'inscrivait dans un immense projet de régénération urbaine dans l'est de la capitale britannique.

Poutine limoge un haut responsable en raison de retards

Le président Vladimir Poutine a limogé jeudi le vice-président du comité olympique russe, Akhmed Bilalov, en raison d'un important retard dans la construction du complexe de saut à skis des JO-2014 de Sotchi, qui débuteront dans un an jour pour jour.

« Une décision a été prise en ce sens, a déclaré le vice-Premier ministre russe, Dmitri Kozak, lors d'une conférence de presse à Sotchi. Les gens qui ne remplissent pas leurs obligations à un tel niveau ne peuvent diriger le comité olympique de notre pays.

« Ce n'est pas le seul complexe pour lequel il n'a pas rempli ses obligations, il y a aussi quelques hôtels », a souligné M. Kozak.

Cette annonce intervient au lendemain de vives critiques de M. Poutine visant M. Bilalov pour le retard dans la construction du complexe de saut à skis, qui devait être terminé initialement en 2011.

« Comment se fait-il que le vice-président du comité olympique freine les travaux? », avait lancé M. Poutine mercredi devant des journalistes lors d'une inspection des sites olympiques à Sotchi, en l'absence de M. Bilalov.

Montrant son irritation, M. Poutine était entouré de M. Kozak et des plus hauts responsables du comité d'organisation des JO qui peinaient à trouver des réponses pour expliquer ce retard.

Poutine sarcastique

« Et y a-t-il aussi un dépassement des coûts, a interrogé M. Poutine.

« Oui », a répondu M. Kozak en indiquant que la construction du complexe de saut à skis coûterait 8 milliards de roubles (200 millions d'euros), soit près de huit fois plus que prévu initialement.

« Bravo, vous travaillez bien! », a ajouté M. Poutine sur un ton sarcastique.

Les JO de Sotchi sont déjà les plus coûteux de l'histoire, à 1500 milliards de roubles (36 milliards d'euros), très loin devant les précédents Jeux d'hiver à Vancouver en 2010 (1,4 milliard d'euros) et Turin en 2006 (3,4 milliards d'euros).

M. Poutine doit poursuivre jeudi l'inspection des sites olympiques et rencontrer le président du Comité international olympique (CIO), Jacques Rogge, et le président de la commission du CIO chargée de Sotchi, l'ancien champion de ski alpin français Jean-Claude Killy, pour faire le point sur l'état des préparatifs.

Ils participeront à une grande cérémonie organisée dans la soirée au Palais de glace "Bolchoï" 6- un bâtiment de 7000 m2 recouvert d'une coupole en verre construit dans le village olympique au bord de la mer Noire 6- à un an jour pour jour du coup d'envoi des JO, du 7 au 23 février 2014.