VILNIUS - La jeune nageuse lituanienne Ruta Meilutyte, sacrée mardi championne du monde du 100 m brasse et détentrice depuis lundi du record du monde de la distance, restera l'une des grandes stars des Mondiaux de Barcelone, un an après avoir remporté l'or aux jeux Olympiques de Londres à la stupéfaction générale.

Il a suffi d'une course pour que Ruta Meilutyte devienne la petite fiancée de la Lituanie: le 29 juillet 2012, aux Jeux olympiques de 2012 à Londres, Meilutyte, 15 ans à l'époque, s'est parée d'or sur 100 m brasse.

Ce résultat a fait naître un élan de fierté nationale. «Je ne peux pas croire qu'autant de gens me soutiennent. C'est incroyable, c'est mon rêve», avait-elle déclarée, abasourdie par l'accueil phénoménal qui lui a été réservée dans la capitale Vilnius à l'issue des JO.

Depuis elle a poursuivi son chemin vers le succès en s'adjugeant mardi son premier titre mondial sur 100 m brasse, au lendemain de son record du monde sur la distance, en 1 min 04 sec 35/100, réalisé lors de sa demi-finale.

«C'est une personne très concentrée, qui prend le sport très au sérieux. Du point de vue physique, elle est très athlétique et depuis les JO de Londres, elle l'est devenue encore plus. Ce n'est plus une jeune fille, mais un femme», se réjouit Jon Rudd, son entraîneur anglais, joint par téléphone par l'AFP.

Les superlatifs pleuvent, mais elle n'en reste pas moins une adolescente. De longs cheveux blonds, un sourire accroché aux lèvres, connectée aux réseaux sociaux «elle est une jeune fille sympathique, joyeuse, en rien arrogante», relève le journaliste lituanien Kestutis Rimkus.

«Je suis et je vais rester Lituanienne»

Orpheline de mère depuis l'âge de 4 ans, Ruta Meilutyte s'est installée à Plymouth en Angleterre il y a quatre ans avec son père, où elle a été très vite repérée par Jon Rudd.

«Au début, elle était une nageuse ordinaire sans rien d'extraodinaire. Elle avait choisi le crawl», raconte Jon Rudd. Son potentiel lui a sauté aux yeux quand la jeune Ruta Meilutyte s'est mise à faire des longueurs de brasse.

Heureuse en Angleterre, elle n'envisage pourtant pas de passer sous les couleurs britanniques. «Je pense que la citoyenneté ne doit pas dépendre du lieu où je m'entraîne. Je suis en Angleterre pour m'entraîner, mais je suis et je vais rester lituanienne», a déclaré la championne olympique.

Un attachement sans faille à son pays qui la rend encore plus précieuse pour les Lituaniens.

«Nous en Lituanie, nous aimons les gagnants et les leaders forts. Ruta est une athlète d'une trempe internationale, un peu comme le basketteur Arvydas Sabonis en son temps», relève Mindaugas Spokas, secrétaire général de la Fédération lituanienne de natation.

Après Barcelone, Ruta Meilutyte vise les jeux Olympiques de Rio de Janeiro en 2016, voire même plus, jusqu'en 2024, selon son entraîneur.

«Elle pourra, il faudra juste qu'elle le veuille», estime Jon Rudd.