MONTRÉAL - Meaghan Benfeito et Caeli McKay ont finalement pu tourner la page à la suite de leur contre-performance l'été dernier aux Championnats du monde de la FINA à Gwangju. Les Canadiennes se sont assurées l'or à la tour synchro chez les dames, vendredi, dans le cadre de la Série mondiale de plongeon de Montréal.

En Corée du Sud, Benfeito et McKay avaient obtenu une quatrième place crève-coeur, tout juste derrière les Américaines, à la tour synchro chez les dames aux Mondiaux. Elles avaient ainsi échoué à leur première tentative de se qualifier dans cette épreuve pour les Jeux olympiques de Tokyo.

Les Chinois absents, les Canadiens à la hauteur

« C'est sûr que ça fait du bien, parce que nous étions un peu déçues de notre épreuve en Corée du Sud, a expliqué Benfeito, qui participait à une première compétition depuis les Jeux panaméricains de Lima en août dernier. Les Américaines ont plongé après nous, mais ça ne voulait rien dire. Nous sommes maintenant en 2020, c'est une nouvelle année et une nouvelle compétition.

« On s'entraîne fort, oui, c'était une erreur de notre part en Corée du Sud, mais aujourd'hui ça montrait qu'on travaille fort et qu'on méritait d'être sur le podium », a poursuivi la triple médaillée olympique.

Benfeito, de Montréal, et McKay, de Calgary, ont conclu la compétition avec 313,02 points, loin devant leurs plus proches poursuivantes. L'équipe malaisienne a mérité l'argent, à 15,36 points, tandis que la formation russe a complété le podium, à 24,72.

Les représentantes de l'unifolié ont occupé le deuxième rang à l'issue des deux premières manches, derrière les Malaisiennes, avant de dégringoler d'un rang après avoir été brouillonnes sur leur triple saut périlleux arrière et demi retourné.

Elles ont retrouvé leur aplomb lors de la quatrième manche, avant de couronner leur remontée en réussissant leur double saut périlleux arrière et demi avec une vrille et demie, lors de leur cinquième et dernier passage.

« Nous n'avons pas regardé le tableau pendant toute l'épreuve. Nous étions tout de même assez confiantes de gagner cette compétition, nous nous battons très souvent contre les Malaisiennes, donc ça fait du bien de les dépasser aujourd'hui, à la maison », a résumé Benfeito.

Ce résultat est encourageant pour Benfeito, qui avait indiqué jeudi qu'elle est toujours incommodée par une blessure à un coude subie l'an dernier. Cette dernière a d'ailleurs choisi de faire une croix cette saison sur l'épreuve mixte à la tour, en compagnie de son partenaire Nathan Zsombor-Murray, afin d'éviter d'aggraver sa blessure. Vendredi, elle s'est fait rassurante.

« Ç'a super bien été aujourd'hui. J'ai mis un sac de glace sur mon coude tantôt, mais j'ai réussi mes entrées à l'eau, donc ça c'est motivant pour demain », a évoqué la plongeuse âgée de 30 ans, qui sera de retour en action samedi à l'occasion de l'épreuve individuelle à la tour.

L'or pour Abel et Citrini-Beaulieu

Jennifer Abel et Mélissa Citrini-Beaulieu ont répété l’exploit de Benfeito et McKay en remportant l’or au 3 m synchro en soirée. Comme pour leurs coéquipières, il s’agit d’un premier sacre en Séries mondiales ensemble.

En l’absence des Chinoises, Abel et Citrini-Beaulieu savaient que la porte allait être ouverte. « Ça ajoutait une pression. Sachant qu’elles n’étaient pas là, nous savions que nous étions capables. Mais même si elles avaient été là et que nous avions fait cette même performance, nous aurions été quand même contentes », a indiqué Abel.

En tête du début à la fin de l’épreuve, les deux Québécoises ont totalisé 298,83 points pour devancer par plus de 10 points leurs plus proches opposantes, les Mexicaines Paola Espinosa Sanchez et Melany Hernandez Torres, deuxièmes avec 286,20 points. Les Russes Kristina Ilinkh et Mariia Poliakova (285,60) ont complété le podium.

« Nous sommes satisfaites. C’était la première compétition de la saison et nous avons bien commencé. Nous avions un bon rythme et une bonne complicité, donc c’est un très bon départ pour la saison 2020 », a expliqué Mélissa Citrini-Beaulieu.

Ce premier départ en synchro augure bien 2020 pour le duo de plongeuses, assuré de sa place au sein de la délégation olympique canadienne.

« C’est notre saison, c’est important cette année. Commencer la saison sur cette bonne note, ça ne met que du positif dans notre bagage d’expérience en vue des Jeux olympiques », a raconté Abel qui vivra ses quatrièmes Jeux.

Pour ce qui est de sa coéquipière, Citrini-Beaulieu en sera à une première expérience. « Je me suis dit que c’est peut-être une chose qui va arriver une seule fois dans ma vie donc je veux vraiment profiter de chaque moment et de chaque entraînement pour m’améliorer. Aux côtés de Jenn, j’ai vraiment du plaisir alors c’est exceptionnel. »

Riendeau et Zsombor-Murray créent la surprise et raflent le bronze

Constance et stabilité ont mené les Québécois Vincent Riendeau et Nathan Zsombor-Murray à leur première médaille en Séries mondiales en duo. Malgré une liste de plongeons aux degrés de difficulté un peu moins élevés que leurs adversaires, les deux plongeurs ont su tirer leur épingle du jeu et gravir la troisième marche du podium.

« Nous sommes super contents. C’est le fun de faire ça devant la famille. Nous avons plongé comme en pratique et nous avons démontré de la stabilité. Nous sommes contents d’amorcer la saison de cette façon », a expliqué Vincent Riendeau.

Les Russes Aleksandr Bondar et Viktor Minibaev ont terminé en tête de classement avec 412,44 points. La lutte à la deuxième place a été serrée entre les Mexicains Kevin Berlin Reyes et Ivan Garcia Navarro et les Canadiens.

Troisième après cinq plongeons, les Mexicains (407,94 points) se sont faufilés tout juste devant Riendeau et Zsombor-Murray (407,76) au dernier tour.

En ajoutant un nouveau plongeon à leur liste cette année, Vincent Riendeau et Nathan Zsombor-Murray se sentent plus outillés pour faire la lutte à leurs adversaires. « Nous avons changé notre liste par rapport à l’an dernier. Notre dernier plongeon a un plus grand degré de difficulté, mais le reste de notre liste, ce sont des plongeons très stables. Nous savons que nous sommes capables de les faire tous les deux constamment. »

Les deux plongeurs québécois réservent leur double périlleux et demi arrière avec deux vrilles et demie en position carpée à leur dernier passage sur la plateforme. « C’est toujours plus intense à la fin. L’idée est de finir avec un gros score », a expliqué Riendeau.

Un pari réussi pour cette première épreuve de la saison puisqu’ils ont réussi leur meilleure performance internationale en duo. Un départ qui met aussi en confiance en vue de la Coupe du monde, passage obligé pour une qualification olympique.

« Si nous faisons cette performance en Coupe du monde, nos chances seront bonnes », a indiqué Nathan Zsombor-Murray.

« Ça nous met en confiance. Ça fait du bien de voir que nous sommes parmi la gang et que nous avons nos chances de nous qualifier », a conclu Vincent Riendeau.

Les Séries mondiales de Montréal se poursuivront samedi et dimanche au Parc olympique.

« Ce sont les meilleurs au monde »