D’un côté, il y a les patineurs canadiens établis et qui sont prêts à prendre d’assaut et surprendre la compétition mondiale. De l’autre, il y a les jeunes de la relève qui n’attendaient que ce moment pour faire leurs preuves sur la scène internationale. De ces deux groupes d’athlètes, il y a aussi un but commun : continuer la belle tradition des succès du patinage artistique canadien en 2014-2015.

Du 31 octobre au 2 novembre prochain auront lieu à Kelowna, en Colombie-Britannique, les Internationaux Patinage Canada, un Grand Prix de l’ISU. Elladj Baldé, Véronik Mallet, François-Xavier Ouellette, Elisabeth Paradis, Eric Radford, Meaghan Duhamel et Julianne Séguin prendront tous part à la compétition.

Meaghan Duhamel et Eric Radford ont d’ailleurs entamé la saison de la meilleure des façons. Plus tôt ce mois-ci, les deux patineurs ont fait des vagues lorsqu’ils ont publié sur Facebook une vidéo les montrant en train d’exécuter un quadruple Salchow. Selon Duhamel, originaire de Lively (Ontario), ils sont les seuls au monde à exécuter un triple Lutz suivi d’un un quadruple Salchow de façon consécutive. L’univers du patinage artistique a pris des notes.

« Je suis surpris des proportions que cela a pris », a indiqué Eric Radford, de Toronto, qui s’entraîne à Montréal avec sa partenaire depuis de nombreuses années. « Ce n’était pas notre but lorsque la vidéo a été mise en ligne, mais si certains se sentent intimidés, ce n’est peut-être pas une mauvaise chose non plus. Nous étions fiers de l’avoir réussi et nous voulions le montrer. Nous continuons à travailler pour gagner un titre mondial. »

« Nous avons commencé avec éclat en atterrissant notre quadruple », s’est réjoui celui qui a fait partie des neuf patineurs médaillés d’argent en équipe à Sotchi. « Au-delà de ça, nous nous sentons plus relaxes et plus dans le moment présent. Nous nous faisons moins de souci à propos de ce qui pourrait arriver ou de ce que font les autres. Ça nous aide à nous mettre en confiance. »

Néanmoins, Radford est bien conscient que le stress n’est pas le même en début de cycle olympique face à celui ressenti à l’aube des Jeux de Sotchi.

« Sans nous en rendre compte, nous avions beaucoup de pression l’an dernier. À chaque compétition, tout avait un impact sur la façon dont se dérouleraient les Jeux. Nous étions dans la course pour une médaille et cette pression constante a eu le dessus sur ma vie. Lorsque j’étais à la maison, à toutes les fois que j’allais me coucher, je pensais au patinage. Cette année, c’est complètement différent. C’est une belle liberté de patiner, s’entraîner fort et s’améliorer. L’an dernier, nous devions faire nos preuves tous les jours. »

« Nous étions constamment fatigués », de rajouter Meaghan Duhamel.

Une relève prête à acquérir de l’expérience

La saison 2014-2015 sera également celle où plusieurs jeunes Québécois font leur arrivée dans l’équipe nationale. Parmi ceux-ci, Julianne Séguin pourra participer à son premier Grand prix senior la fin de semaine prochaine, profitant ainsi de la place laissée vacante par Kaetlyn Osmond, blessée.

« Je suis vraiment contente parce que je ne m’y attendais pas vraiment, a commenté la Longueuilloise. Je suis plus contente que stressée et je ne me mets pas trop de pression. »

Plus tard cette saison, dans le cadre de la finale des Grands prix juniors, Séguin sera une des seules patineuses à prendre part à la compétition, tant en couple qu’en simple. Comment fait-on pour jongler avec ces deux disciplines, leurs entraînements et leurs compétitions?

« C’est une question d’habitude, a-t-elle expliqué. Je m’entraîne tous les jours et j’alterne entre le simple et le couple. Ce n’est pas la première fois que je fais les deux épreuves dans une compétition. Ça reste un défi parce que les Canadiens, nous voulons toujours bien faire et nous nous entraînons pour ça. Ce ne sera pas facile, mais je pense que ce sera possible. »

« Cette année, mon but n’est pas d’exceller en simple. Je veux bien faire, mais je veux avant tout réussir en duo. J’ai fait les Grands prix juniors et avec mon partenaire Charlie Bilodeau, nous avons réussi à nous rendre en finale, ce qui était notre objectif. Je devrai faire un choix à un moment donné, mais pas cette année. Je mets plus d’énergie sur la paire, sans toutefois éliminer le simple. »

Ce sera donc une année remplie de défis pour la nouvelle venue dans les rangs seniors. Déjà, elle peut se réjouir de la complicité qui s’est créée avec son partenaire.

« En couple, nous avons amélioré beaucoup de choses comme la chimie entre Charlie et moi. Je suis vraiment contente et j’ai hâte de montrer ça à tout le monde. Nous nous entendons bien et nos entraînements vont bon train. Maintenant, ce que nous faisons à la maison, nous réussissions à le faire en compétition, ce qui était plus difficile l’an dernier. »

« Notre gros objectif cette année c’était d’atteindre la finale au Grand prix junior. Maintenant, au niveau senior, nous voulons bien nous classer aux Championnats canadiens et possiblement monter sur le podium. En simple, ce serait d’au moins faire partie de l’équipe nationale, donc dans le top-5. »