SAN FRANCISCO – Andrew Wiggins, ancien premier choix du repêchage, n'a pendant longtemps pas tenu ses promesses en NBA, jusqu'à trouver sa place à l'ombre des étoiles de Golden State, pour mieux s'épanouir et briller, comme lundi lors du match no 5 de la finale remporté contre Boston.

Auteur de 26 points, à 12-en-23 aux tirs, et 13 rebonds, l'ailier a été l'homme fort des Warriors victorieux (104-94) des Celtics, pour ne se retrouver désormais qu'à une victoire du titre.

Un parfum que connaissent bien les cadres de l'équipe Stephen Curry, Klay Thompson, Draymond Green, Keyvon Looney ou encore Andre Iguodala, sacrés en 2015, 2017 et 2018, mais que sent poindre Wiggins pour la première fois.

« C'est quelque chose dont j'ai toujours rêvé, c'est le stade ultime de la compétition. Il n'y a rien de plus grand que ça. C'est pour ça que je suis agressif », a-t-il dit après la rencontre, du ton laconique, presque détaché, qui le caractérise, à l'opposé de la dépense d'énergie dont il fait preuve sur le parquet.

Cela n'a pas toujours été le cas. Car si sa troisième saison avec Golden State ressemble à celle de la maturité, voire d'une prise de conscience pour enfin se donner les moyens d'atteindre les sommets, les deux précédentes furent décevantes, dans un contexte certes difficile de reconstruction autour de Curry et en attendant le retour de Thompson, alors plombé par des blessures graves.

« M. Fantastic »

Apathique semblait ainsi devoir rester l'adjectif premier accolé sur le dos de ce talentueux joueur. Comme durant ses six premières années à Minnesota, où il fit perdre patience à Jimmy Butler, alors l'étoiles des Timberwolves, connu pour sa combativité et son abnégation sur un parquet et qui ne comprenait pas le manque d'implication en défense de son coéquipier.

Dire qu'en plus, avant le début de saison, Wiggins ne voulait pas se faire vacciner contre la COVID-19... Non seulement l'ailier de 27 ans n'avait toujours pas donné la pleine mesure de ses moyens, lui le Canadien qu'on affubla enfant du surnom de « Maple Jordan » mais qui préférait celui de « M. Fantastic », mais en plus il allait manquer les matchs à domicile des Warriors en contrevenant à l'obligation imposée par la ville de San Francisco.

Sa demande d'exemption pour motif religieux ayant été retoquée par la NBA, il s'est résolu à recevoir le vaccin. Et Golden State s'est évité un cas épineux à la Kyrie Irving chez les Nets de Brooklyn.

Son début de championnat a été excellent et l'a récompensé d'une première sélection pour le Match des étoiles, de surcroit dans l'équipe des titulaires à l'Ouest.

« Rôle crucial »

« C'est pour une raison : il a très bien défendu. Et il a aussi été très bon offensivement. Vous voulez d'un gars comme ça, quand l'enjeu devient si important, car il répond présent et joue son meilleur basket », a justifié Green.

Trois jours après la classe de maître de Curry à Boston (43 points), ce dernier a concentré toute l'attention des Celtics et Wiggins a pris le relais, en attaquant souvent le panier, parvenant même à réussir un dunk puissant qui a symbolisé son nouvel état d'esprit conquérant.

Il en avait d'ailleurs réussi un tonitruant sur Luka Doncic, face à Dallas en finale de l'Association Ouest, qui témoignait déjà d'une détermination et d'un engagement presque inédits de sa part.

« Nous savions que nous avions besoin de sa puissance physique, de sa défense et de sa polyvalence. Nous n'avions aucune idée qu'il allait apporter plus encore. Mais ceci prouve une nouvelle fois à quel point les circonstances déterminent tout pour chaque joueur en NBA. Il faut se trouver au bon endroit, avec les bons coéquipiers », a expliqué son entraîneur Steve Kerr.

« Il est vraiment en confiance. Il aime le défi. Il aime la compétition. Il a trouvé son rôle, crucial, dans notre équipe, et je pense que ça lui donne du pouvoir. Il sait à quel point nous avons besoin de lui. Il a juste été fantastique, pas seulement dans cette série, mais tout au long des éliminatoires », a-t-il ajouté.

Celtics 94 - Warriors 104