MONTRÉAL - Même s’il en sera à son premier combat cette année, Adonis Stevenson n’a pas perdu un iota de la confiance qui l’anime depuis qu’il est champion du monde. 

Après avoir disputé quatre duels en sept mois en 2013, le détenteur du titre des poids mi-lourds du WBC effectuera sa rentrée en 2014, samedi soir au Centre Bell, alors qu’il affrontera Andrzej Fonfara. Fidèle à son habitude, il n’a pas du tout l’intention de s’éterniser dans le ring. 

« Je vais gagner par knock-out. Je ne lui donne pas plus de six rounds », a promis le Québécois  à la suite d’un entraînement public tenu mardi après-midi au Théâtre Corona de Montréal. « Je vais faire mon travail et je veux surtout m’assurer de donner un bon spectacle à mes partisans. » 

Mine de rien, Stevenson (23-1, 20 K.-O.) sera en quête d’une 11e victoire de suite avant la limite depuis qu’il s’est incliné devant Darnell Boone en avril 2010. Sa dernière victoire par décision des juges - contre David Whittom - remonte à son 10e combat professionnel en décembre 2007.

« Emanuel (Steward) a formé 43 champions du monde, qui ont pratiquement tous gagné par knock-out », a rappelé le cogneur gaucher, qui porte les couleurs du Kronk Gym depuis 2012. « C’est une méthode qui a fait ses preuves. Mon équipe et moi pensons que c’est la meilleure. »

Stevenson ne craint pas que sa récente inactivité lui nuise pendant les premiers rounds de son choc face à Fonfara (25-2, 15 K.-O.). Au contraire, cette pause lui a permis de soigner quelques blessures, dont une à une épaule qu’il a traînée jusqu’à son combat contre Tony Bellew.

« Je ne le sous-estime pas »

« Je ne serai pas rouillé, parce que je me suis toujours entraîné », a expliqué le Blainvillois. « Quelqu’un qui est rouillé, c’est quelqu’un qui ne s’entraîne pas. Deux mois, ce n’est pas assez pour un camp d’entraînement. Si tu calcules le mois pour te remettre en forme, il n’en reste pas assez. Le premier mois est dangereux parce que tu peux te blesser très sérieusement. » 

« À ce niveau-là, ce n’est vraiment pas assez. Prenez un gars comme Bernard Hopkins, c’est pour ça qu’il est aussi efficace et aussi bon. Ce gars-là est toujours à l’entraînement. Il ne manque pas une occasion de s’entraîner. Même lorsqu’il est en voyage, il prend le temps de s’entraîner. Il n’a jamais de rattrapage à faire. Je suis exactement comme ça moi aussi. »

Stevenson n’a également pas pu s’empêcher de tourner en dérision les commentaires formulés par Fonfara. Selon lui, tous ses adversaires prétendent qu’ils sont dans la « meilleure forme de leur vie » et qu’ils ont connu le « meilleur camp d’entraînement de leur carrière ». 

« Il peut bien dire ce qu’il veut, mais c’est moi le champion », a répondu le pugiliste d’origine haïtienne. « Combien de personnes sont venues ici pour dire qu’elles me passeraient le knock-out? C’est toujours la même histoire… Dès que la cloche va sonner, il va se ramasser par terre. »

« Et comme tous les autres - Dawson, Cloud et Bellew - avant lui, lorsque les journalistes vont lui demander de leur accorder une entrevue, il va courir, il va s’en aller. Il va avoir trop honte parce qu’il a trop parlé et que ça s’est retourné contre lui. Moi, je ne me défile jamais. »

Contrairement à son habitude, Stevenson n’a pas tenu son camp d’entraînement dans le nord du Michigan ou encore en Floride. Il a plutôt mis le cap sur Düsseldorf en Allemagne - où une partie de son équipe était retenue pour préparer le combat du champion unifié chez les lourds Wladimir Klitschko contre Alex Leapai - et Windsor dans le sud de l’Ontario.

Stevenson n’a cependant pas pu côtoyer Klitschko de près, étant donné que le Québécois devait s’entraîner de nuit pour ne pas subir les contrecoups du décalage horaire à son retour au pays. Il a néanmoins pu renouer avec plusieurs personnes qu’il avait connues du temps où il a servi de partenaire d’entraînement à l’actuel champion des super-moyens de la WBO Artur Abraham.