MONTRÉAL – À défaut d’un combat de championnat du monde, Marie-Ève Dicaire effectuait sa première sortie depuis qu’elle est devenue championne des poids super-mi-moyens de la NABF et elle a été nettement plus convaincante que lors du duel qui lui avait permis de ravir le titre.​

 

Même si elle a eu droit à une forte opposition de Yamila Belen Abellaneda pendant les 10 rounds du duel, la boxeuse de Saint-Eustache s’est imposée par décision unanime des juges, samedi soir au Cabaret du Casino de Montréal, en finale du gala de boxe Grand Prix de Groupe Yvon Michel.

 

Concédant quelques pouces tant en taille qu’en portée et pas moins de six livres à la pesée, Abellaneda (6-2) n’a jamais cessé d’attaquer, mais Dicaire (12-0) est parvenue à la repousser en se déplaçant continuellement et en laissant aller ses mains aux moments opportuns, ce qui lui a ainsi permis d’obtenir très largement la faveur des trois juges (100-90, 99-91 et 98-92).

 

« J’ai travaillé fort pour dominer ce combat-là et non pas parce que j’étais en danger, a expliqué Dicaire après son triomphe. J’étais en pleine possession de mes moyens pendant tout le combat et c’était important pour moi de donner une coche de plus qu’à mon dernier combat. Nous avons fait beaucoup de changements et je voulais voir la différence pour moi et mon équipe. »

 

Dicaire avait en effet difficilement vaincu Marisa Gabriel Nunez par décision majoritaire (96-94, 96-94 et 95-95) en février dernier, peinant à trouver son rythme contre une rivale qui refusait de lui laisser dicter le rythme de l’action. Cette fois, la Québécoise était prête à ce genre de défi.

 

« Nous savions qu’elle allait mettre de la pression, parce qu’elle avait un bon bagage amateur. Je savais que j’allais pouvoir boxer avec elle, a précisé Dicaire. Ce n’était pas des coups qui provenaient de n’importe où [et qui étaient lancés] n’importe comment. J’avais confiance en ce que je faisais. J’étais libre. Je me sentais comme dans le gymnase et ç’a fait une différence. »

 

Abellaneda a souvent commencé les rounds en force en tentant de se rapprocher le plus possible de Dicaire, mais cette dernière s’est toujours assurée de laisser une forte impression dans la deuxième et dernière minute en plaçant habilement quelques coups en puissance.

 

Phinn fait aussi bien que Campillo et Murray

 

Il n’y a évidemment pas de règle de trois en boxe, mais Shakeel Phinn pourra toujours se vanter d’avoir fait aussi bien que l’ancien champion Gabriel Campillo et l’ex-champion intérimaire Martin Murray, puisque le boxeur de Brossard a stoppé Mirzet Bajrektarevic avant la limite.

 

Le Croate a abandonné 39 secondes seulement après le début du 6e round en raison d’une blessure, vraisemblablement à une main, permettant ainsi à Phinn (18-2, 12 K.-O.) de signer une deuxième victoire d’affilée depuis qu’il a perdu devant Ramon Aguinaga en décembre dernier.

 

Même s’il a dominé l’ensemble de l’affrontement, Phinn a néanmoins eu de la difficulté à trouver sa vitesse de croisière, Bajrektarevic (18-6) accrochant plus souvent qu’à son tour. Le favori de la foule a cependant été en mesure de placer sa puissante main droite à quelques reprises au deuxième round, incitant ainsi le visiteur à jouer d’extrême prudence par la suite.

 

La logique est respectée en sous-carte

 

Dario Bredicean (17-0, 5 K.-O.) s’est offert un rare gain avant la limite en profitant de l’abandon de Jonathan Tavira (17-5) après le sixième round pour l’emporter. Dès le début des hostilités, le protégé de l’ancien champion du monde Lucian Bute a touché la cible à outrance et s’il avait eu le moindrement de puissance dans les poings, le duel se serait fini beaucoup plus rapidement. Tavira s’était déjà incliné devant Mian Hussain par décision unanime en février 2014 à Montréal.

 

Le Longueuillois Louisbert Altidor (9-2) a enregistré une quatrième victoire de suite en prenant la mesure du Mexicain Jesus Manuel Beltran (5-1) par décision unanime (60-53, 60-53 et 60-53). Le combat a donné droit à quelques corps-à-corps intéressants, « Ti Kouto » profitant de chacun de ces moments pour s’attaquer aux flancs de son adversaire. C’est d’ailleurs ce qui lui a permis de lui faire visiter le tapis au troisième round, mais le visiteur s’est rapidement remis sur pieds.

 

Terry Osias (5-0) a souhaité la bienvenue à Augustin Malécot (3-7-1) en l’envoyant au plancher dès le premier round avant de s’imposer par décision unanime (40-35, 40-35 et 40-35). Le Français maintenant établi à Montréal s’est fait surprendre par une gauche lancée en contre-attaque alors qu’il était en position vulnérable. Osias, qui s’entraîne au Club de boxe Champions, est ainsi resté invaincu en cinq combats. Malécot a quant à lui subi une sixième défaite de suite.

 

En lever de rideau, Tommy Houle (3-0) a remporté un combat à saveur locale en battant Adam Ayoubi (1-1-1) par décision unanime (40-35, 39-36 et 38-37). Ayoubi a foncé tête première sur Houle pendant tout le duel, mais le boxeur de Joliette s’est admirablement bien défendu en tenant le Montréalais à distance et en s’attaquant particulièrement à son œil gauche. Ce dernier était d’ailleurs complètement fermé et boursoufflé à la conclusion des quatre rounds du choc.