MONZA, Italie - Lewis Hamilton, confortable meneur du Championnat du monde de F1, arrive dans l'antre du cheval cabré: à Monza, Sebastian Vettel tentera dimanche de bousculer les certitudes et de combler les tifosi, qui attendent depuis cinq ans une victoire de Ferrari sur le mythique circuit.

En tête du championnat avec 28 points d'avance sur son coéquipier chez Mercedes Nico Rosberg - désormais papa d'une petite fille -, Hamilton sera encore leader en quittant Monza dimanche soir. C'est l'une des rares certitudes de ce week-end de course sur le vieil autodrome italien, dans la banlieue de Milan.

Car on peut compter sur la Scuderia Ferrari, à domicile, pour entretenir le suspense grâce à deux autres pères de famille, Vettel et Kimi Räikkönen.

Vettel a déjà gagné trois fois à Monza, dont l'une pour sa toute première victoire en F1. C'était en 2008, dans une modeste Toro Rosso à moteur Ferrari, soit la seule victoire d'un moteur de la Scuderia dans une autre monoplace.

Une victoire historique, sous la pluie, pour un pilote certes prometteur mais dont personne ne pouvait imaginer qu'il allait succéder au grand Michael Schumacher, son idole de jeunesse, sur les tablettes mondiales (quatre fois) puis au sein de la mythique écurie italienne.

Vettel « choisirait Monza »

« Si je pouvais en gagner encore une cette saison, je choisirais Monza », souriait Vettel au début de l'été, quelques mois après sa victoire en Malaisie en mars. Depuis, il s'est imposé une nouvelle fois, de belle manière, en Hongrie, fin juillet. Il est donc encore plus fort dans sa tête au moment d'aborder ce week-end à l'ancienne, sur une piste où les F1 modernes, avec un minimum d'appui aérodynamique, roulent parfois à 360 km/h.

Comme chaque année dans le parc ombragé du vieil autodrome, les tifosi n'auront d'yeux que pour les voitures rouges au célèbre cheval cabré. Les deux dernières victoires d'une Ferrari au GP d'Italie remontent déjà à 2010 (Fernando Alonso) et 2006 (Michael Schumacher).

Pour créer l'événement, il faudra bien sûr battre l'écurie Mercedes-AMG, championne du monde en titre, armée des meilleurs moteurs du plateau. Des moteurs qui ont encore progressé cet été et seront donc, une fois de plus, des atouts-maître pour Hamilton, le +serial vainqueur+ (six victoires en 11 courses de 2015) et Rosberg, le nouveau papa.

'Dément!'

Hamilton reste sur deux succès à Monza en trois ans (2012, 2014), en alternance parfaite avec Vettel (2011, 2013).

Il adore ce circuit ultra-rapide et a fait un bref passage en début d'année sur le vieil anneau de vitesse en béton d'époque, accompagné par Sir Stirling Moss. C'était au volant d'une antique Mercedes W196 du pilote anglais et c'était "dément", a-t-il avoué.

« Ça m'a donné une idée de l'histoire de ce lieu et des raisons pour lesquelles il est devenu si légendaire. C'est toujours un gros défi aujourd'hui, car c'est rapide mais aussi très technique, avec de gros freinages et de gros vibreurs qu'on ne peut pas éviter si on veut avoir la trajectoire idéale ».

Rosberg va donc avoir du travail pour éviter un duel entre les deux phénomènes, Hamilton et Vettel.

Il est confiant : « Je suis sûr que cette piste va convenir à ma voiture et j'aime beaucoup ce circuit, donc tous les ingrédients sont là pour passer un bon week-end. (...) J'aurai un objectif: être une marche plus haut que l'an dernier », assure le vice-champion du monde allemand, 2e de l'édition 2014.

Enfin, dans le paddock de Monza, l'avenir de ce GP d'Italie au delà de 2016 se négociera entre les autorités locales de la Lombardie, qui ont promis cette semaine de rénover le circuit, et Bernie Ecclestone, le promoteur de la F1. Comme sur la piste du vieil autodrome, il y aura un peu de suspense...