« Ce qui peut nous paraître impossible peut parfois devenir possible et c’est là qu’on retrouve notre force intérieure. »

Une phrase pleine de sagesse, mais surtout très significative. Inspirée et prête à défoncer toutes les barrières, c’est comme ça que je me suis sentie suite à la conversation que j’ai eu avec Isabelle Paquin. Elle qui hyperventilait après 15 kilomètres d’effort sur son vélo est maintenant capable de monter des Cols du Tour de France. Impressionnant non? Voici ce qui a changé complètement sa vie.

Isabelle est originaire de Victoriaville, mais elle vit maintenant à Amqui. Pendant son cheminement à l’école secondaire, elle faisait de la natation dans le programme Sport-Études. Elle était active et fonceuse. Un peu plus tard dans sa vie est venu la maternité. Elle a eu deux enfants qu’elle adore. Avec le travail et les engagements, elle a malheureusement laissé le sport de côté pendant plusieurs années. « En 2014, j’avais l’impression que je n’étais plus la Isabelle d’avant. Celle qui était bien dans sa peau et qui était déterminée n’existait plus. J’avais besoin de retrouver mon corps et de me retrouver mentalement. J’étais complètement à côté de mes souliers. »

C’est donc dans cette même année qu’elle a découvert le mouvement des Roses. Les quoi? Les Roses. Qu’est-ce que c’est? J’y arrive, patience! Parallèlement à ce cri du cœur qu’Isabelle a eu, sa sœur Julie avait elle aussi besoin de se retrouver puisqu’elle vivait des moments difficiles. Julie s’est donc inscrite dans les Roses. Isabelle a tout de suite voulu embarquer parce que Isabelle Paquin #2les Roses, c’est une expérience d’équipe encadré par des professionnels qui permettent aux femmes de 16 à 67 ans d’intégrer l’activité physique dans leur vie. À chaque année, il y a un défi sportif qui est mis en place et elles sont maintenant plus de 200 femmes à y participer.

Isabelle n’avait pas touché de vélo depuis près d’une décennie, elle s’est donc équipée. Elle a fait les entrainements proposés par le programme des Roses chez elle, à Amqui. Ensuite est venu son premier entrainement au mois de mai dans le Parc de la Mauricie, là où son Défi allait avoir lieu quelques mois plus tard. « J’avais de la misère à monter les côtes, j’avais 40 livres de trop et c’était impossible pour moi de penser être capable de faire 105 kilomètres avec 44 côtes, je répète, impossible. » Un encadreur lui a dit qu’elle était forte, il avait vu quelque chose en elle. « À ce moment, je n’étais pas encore capable de voir ce qu’il avait vu. C’était à moi de le trouver et de l’accomplir. » Elle est retournée à Amqui poursuivre sa transformation mentale et physique.

En septembre, elle a pris le départ du défi avec sa sœur Julie qui était malheureusement malade cette journée-là. Celle-ci a du abandonner contre son gré après 25 kilomètres. Isabelle a continué seule et elle s’est dit qu’elle devait absolument compléter l’entièreté des kilomètres et ce, pour sa sœur Julie. « Le fait de terminer mon premier défi a été une révélation pour moi. J’ai pris ça comme un pèlerinage, car j’étais seule sur la route. Je me suis dis que si j’étais capable de finir ce défi, j’allais être en mesure d’accomplir n’importe quoi dans la vie. Je me suis bâti une estime de moi à ce moment. Lorsque j’ai franchi la ligne d’arrivée et que j’ai retrouvé ma sœur, j’ai éclaté en sanglot, ce que nous venions de vivre ensemble était grandiose. »

Transportons-nous en 2018. Isabelle n’a plus ses 40 livres en trop, elle a confiance en elle et se sent prête pour affronter un nouveau défi au sein des Roses et ce, avec la même philosophie. Pas de chrono, dans l’entraide et l’écoute. Au mois de mai, elle s’envole pour la France afin d’aller prendre Isabelle Paquin #3d’assaut le Col d’Aspin, une ascension dans les Pyrénées de 12,8 kilomètres avec une élévation de 4885 pieds.

Isabelle avoue avoir trouvé cette commande insurmontable. Défi qui lui avait été proposé par Marie-Josée Gervais, fondatrice des Roses. Elle s’est alors rappelée de sa force intérieure qu’elle ne pensait pas avoir il y a quatre ans, lorsqu’elle peinait à faire 15 kilomètres de vélo. « Avec les Roses, on fait taire la petite voix intérieure qui nous dit qu’on n’est pas assez ou qu’on n’est pas capable. On a tous nos petites histoires et quand on pense que tout est fini, on se mobilise et on s’aide. On se dit qu’on peut le faire, ça devient possible et c’est ça qui nous encourage. »

Encouragée, elle l’a incroyablement été suite à cette expérience magique qu’elle a vécu en France. Et moi, au bout du fil, j’étais curieuse. Quel sera ton prochain défi? « Mon prochain défi sera d’aller monter le Col du Tourmalet, mais ça je sais que c’est une coche supérieure pour moi! En te parlant, je meIsabelle Paquin #4 remémore ma montée du Col d’Aspin et je me demande si je serai capable de monter le Tourmalet, mais Marie-Josée m’a dit que j’allais l’être et j’ai une confiance ultime en elle. Mon mantra c’est un coup de pédale à la fois. » Jusqu’ou ira Isabelle? Sera-t-elle en mesure de franchir le plus haut sommet pavé des Pyrénées? Je crois bien connaître la réponse, oui elle réussira!

Isabelle est reconnaissante pour ce que le mouvement des Roses a amené dans sa vie et aujourd’hui, elle redonne aux autres ce qui lui a été donné. « On est maintenant cinq Roses à Amqui et on s’entraine ensemble. On se fait un autobus et on monte en gang dans le Parc de la Mauricie pour aller faire les entrainements avec toute l’équipe. On jase et on se rend compte qu’on est chanceuses d’être en santé, on en profite! »

J’adopterai moi aussi ce mantra dans mes prochaines sorties, un coup de pédale à la fois!