MONTRÉAL – Le succès économique des Alouettes de Montréal a toujours été fragile et le président Patrick Boivin a admis, jeudi, lors du bilan des dirigeants de l’organisation, que l’équipe traverse une « certaine misère économique ».

 

Boivin a dû répondre à ces questions puisque le propriétaire Andrew Wetenhall n’était pas présent à cette rencontre médiatique. Selon Boivin, ce n’est rien d’anormal puisqu’il était absent l’an passé et que le groupe de décideurs était réuni avec lui, le directeur général Kavis Reed et l’entraîneur-chef Mike Sherman.

 

Pour revenir aux réponses plus spécifiques de Boivin, il s’est fait demander si les Alouettes avaient les moyens de leurs ambitions. Le mot qui court le plus souvent, c'est que les Alouettes doivent disputer un match éliminatoire au Stade olympique pour qu'une année soit rentable. 

 

« On a une certaine misère économique et c’est relié directement à nos performances sur le terrain. […] L’équipe a un certain déficit, il faut absolument avoir une équipe qui ‘compétitionne’, c’est là que ça se joue », a mentionné Boivin sans vouloir dévoiler de montants précis.

 

Boivin a fourni plus d’informations à la suite la conférence de presse par rapport à l’état financier de l’organisation. Disons que le niveau de précarité des Alouettes demeure inconnu.

 

« On n’est pas rentables et on ne l’a pas été depuis un certain temps. La famille Wetenhall continue de supporter cette équipe. Ce n’est pas une question de danger financier. Mais, comme n’importe quelle entreprise, il faut que ça fasse du sens un moment donné et c’est la raison de mon arrivée. On croit qu’on peut bâtir sur ce qu’on a accompli cette année et que le reste va suivre », a-t-il décrit de manière quelque peu rassurante. 

 

Le volet économique était encore plus pertinent durant ce bilan puisque les Alouettes ont annoncé, la semaine dernière, que le prix moyen d’un billet individuel sera réduit (de 84$ à 75$) et que la capacité du stade sera abaissée de 23 420 à 20 025.  

 

« Les Alouettes ont procédé à l’expansion du stade en 2010 dans le but d’être rentables. Ce qu’on retranche, ce sont des sièges invendus donc ça ne change rien sur nos revenus. Le but est de rehausser l’atmosphère dans le stade », a répondu Boivin à ce sujet.

 

Le département administratif des Alouettes entend aussi dévoiler, lors du week-end du Super Bowl, le changement d’identité de l’équipe ainsi que des innovations personnalisées au stade Percival-Molson.

 

« C’est pour reconquérir nos partisans très loyaux et séduire de nouveaux partisans plus axés sur l’événementiel. Ça va de soi que les victoires doivent suivre pour aider », a noté le président qui peut se compter chanceux d’avoir un noyau de fidèles comme celui-ci après quatre années difficiles.

 

En attente de la réponse pour la Coupe Grey 2020

 

C’est connu depuis la fin de semaine que les Alouettes ont présenté leur candidature pour accueillir l’édition 2020 de la Coupe Grey, ce qui serait une première à Montréal depuis 2008.

 

L’organisation sent qu’elle a les reins assez solides pour se lancer dans cette aventure. En ce qui concerne les risques météorologiques de présenter un événement au Stade olympique tard à l’automne, Boivin a ajouté une précision intéressante.

 

Kavis Reed a vidé le noyau de l'équipe

« Il y a un nouveau protocole très différent qui réduit les risques depuis 2013. À titre d’exemple, si on se fiait sur les conditions de l’an passé à Ottawa (alors que la neige était au rendez-vous), on aurait pu jouer le match au Stade olympique », a souligné Boivin.

 

L’attente ne sera pas courte pour les dirigeants des Alouettes et les partisans puisque le processus a été modifié.

 

« Dans un monde idéal, il aurait fallu que ce soit connu à la coupe Grey, mais ça pourrait aller en janvier ou en février. Je ne le sais pas encore, ils n’ont pas confirmé le moment. »

 

Deux autres sujets à saveur économique ont été abordés durant le bilan. Évidemment, il y a celui de la convention collective de la LCF qui doit être renouvelée. Les Alouettes ne pourraient pas se permettre un conflit de travail.

 

« Aucune équipe n’a besoin de ça ou ne souhaite ça. Je ne crois pas que ce soit le souhait de l’Association des joueurs non plus », a lancé Boivin.

 

Finalement, l’idée de présenter des matchs à Mexico continue de refaire surface. Boivin a laissé planer un doute à ce propos.  

 

« Je ne suis pas certain que ce soit entièrement vrai. La LCF a une stratégie internationale en tête qui pourrait commencer par Mexico, mais la formule à adopter reste à définir. Ce que je peux dire, c’est qu’on est intéressés à aider la LCF grandir », a-t-il conclu.

 

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