Dans la foulée des nombreuses formes de protestation dans le monde du sport pour tenter de lutter contre les injustices sociales et le racisme, il y a une forme d’espoir et de prise de conscience devant cette réalité qui frappent certaines personnes.

Le secondeur des Alouettes de Montréal, Henoc Muamba, s’est entretenu à ce sujet avec notre collègue Jean-Luc Legendre, jeudi, alors qu’il a bien voulu partager ce qu’il ressentait par rapport à cet enjeu.

L’athlète de 31 ans qui a vécu aux États-Unis, a soulevé que ce n’est pas qu’au sud de la frontière que le racisme est présent. Il a mentionné qu’à quelques reprises, il lui était arrivé d’avoir été arrêté par un policier et il se demandait la raison derrière ce geste. Il a soulevé que son statut de joueur des Alouettes semble lui avoir prêté main-forte, mais il s’interroge sur ce qu’il en aurait été, s’il n’avait pas été un joueur de football professionnel.

« Parfois, je me fais arrêter à Montréal pour aucune raison. Je crois que c’est parce que je suis Noir, mais je sens que les questions sont plus agressives », a-t-il livré comme impressions.

« Lorsque je dis que je joue pour les Alouettes de Montréal, c’est là que ça diminue et que ça devient parfois plus facile. C’est triste parce que je me demande ce qu’il arriverait si je ne jouais pas pour les Alouettes... »

« C’est ce qui me dérange le plus lorsque je vis ce genre de situation », a-t-il complété.

Celui qui a disputé trois saisons dans l’uniforme montréalais au cours de sa carrière a salué le geste initié par les Bucks de Milwaukee mercredi alors que ceux-ci ont boycotté leur rencontre pour dénoncer la violence policière dont a été victime Jacob Blake. Même si pour certains ce geste pourrait paraître comme un coup d’épée dans l’eau devant un enjeu d’une telle ampleur, Muamba n’est pas de cet avis. Il croit que les athlètes ont un rôle à jouer et que c’est de cette façon qu’un changement pourra s’opérer.

« On ne peut pas savoir ce qui va se passer, mais on espère. C’est ce qu’il y a d’admirable avec la décision de toutes ces équipes. Elles ont sacrifié quelque chose pour elles, que ce soit un match vers un championnat par exemple. C’est ce que j’admire le plus avec eux. »

« Même si on ne sait pas ce que sera le résultat, l’important c’est qu’on essaie. Je dis toujours que les athlètes ont des responsabilités et c’est ce qu’on voit en ce moment pour avoir du vrai changement », a-t-il affirmé.

Muamba n’a pas caché avoir une pensée pour sa fille qui était non loin de lui durant l’entretien.

« C’est triste et nous pensons à notre fille et au fait que nous voulons avoir d’autres enfants. On se demande quel genre de personnes ils vont rencontrer aussi », a soulevé Muamba.

Son témoignage s’ajoute à celui de Pascal Jobin qui s’est aussi entretenu avec notre collègue plus tôt dans la journée.