En prévision du duel entre les Alouettes et les Eskimos d'Edmonton, une émission d'avant-match d'une heure sera présentée à RDS et sur RDS.ca à compter de 18 h 30.

Le match de jeudi contre les Eskimos d'Edmonton sera à tout jamais inscrit comme le premier match de la carrière de Johnny Manziel dans l’uniforme des Alouettes. Je dois admettre que je suis de ceux qui sont optimistes avec cette acquisition. Je suis aussi réaliste en sachant très bien que l’arrivée de Manziel ne signifie en rien des succès immédiats sur le terrain. Ça signifie par contre d’avoir finalement trouvé un quart qui peut être identifié « quart de concession » dès son arrivée.

Que le résultat soit bon ou mauvais dans un an d’ici, ça reste à voir. Ça reste surtout pour nous, les analystes et les partisans, quelque chose à regarder, à observer avec attention sans vraiment savoir mais en espérant... et c’est ça qui est excitant et intéressant. Ça risque d’être pas mal plus intéressant, en tout cas, que regarder un quart de 31 ans qui n’a plus rien dans le réservoir, semaine après semaine.

Ce qu’on sait de Manziel, c’est qu’il est extrêmement talentueux. Ça, ça ne fait aucun doute. Personne ne peut accomplir ce qu’il a accompli dans les rangs universitaires sans être un prodige à sa position.

On sait aussi que, comme tout athlète, lorsque sa tête n’est plus à la bonne place et que le vice commence à prendre une trop grande place dans sa vie, il devient un joueur très ordinaire.

Toutefois, il m’a convaincu dans sa conférence de presse cette semaine. Avec ses réponses extrêmement senties et réfléchies, son regard très concentré, regardant chaque journaliste qui lui posait des questions sur son passé directement dans les yeux. C’est qu’il est vraiment venu ici avec la ferme intention d’être sérieux dans sa démarche de revenir en force, de montrer à tout le monde qu’il s’agit du passé et que le présent ainsi que le futur, bon ou mauvais, ne seront en rien reliés à un manque de concentration à l'extérieur du terrain.

Il reste maintenant à Manziel, mais surtout aux Alouettes, de s’assurer que le présent et le futur seront remplis de succès pour lui et l’organisation. Ça passera premièrement par une intégration progressive de Manziel. Je crois qu’on le verra ce soir, mais j'espère que ça sera de façon très sporadique. La raison est simple : oui, tu veux le mettre dans le bain et lui donner de l’action. Oui, tu veux montrer ton nouveau jouet aux partisans. Mais tu ne veux pas le brûler en le mettant dans des positions pour lesquelles il n’est pas prêt. Ça serait une énorme erreur de tomber dans le panneau de l’impatience et du désespoir contre Edmonton et de le mettre dans une position dans laquelle il n’est pas entièrement en confiance.

Je crois par contre que le temps viendra après une longue semaine de préparation  face à nulle autre que son ancienne équipe. Contre une défensive qu’il connaît sur le bout de ses doigts, ayant évidemment pratiqué contre elle depuis plusieurs mois.

Une chose est certaine, Manziel aura un luxe qu’aucun autre quart-arrière des Alouettes n’a eu cette année et j’ai nommé une vraie ligne à l'attaque.

L’arrivée de Tony Washington dans cet échange est passée sous silence, mais ce dernier est un véritable tracteur de ferme à la position de bloqueur à gauche. Son arrivée vient régler un problème majeur qui persistait depuis le début du camp d’entraînement. Sa présence, jumelée au retour de Philip Blake, donne une paire très solide pour protéger le côté gauche du quart.

Avec l’ajout de Landon Rice, Tyler Johnstone et Sean Jamieson (qui sont blessés mais sur la liste d’une semaine seulement), les Alouettes ont maintenant une ligne à l’attaque plus que respectable. Elle sera surtout, au retour des deux derniers, remplie de profondeur. Un luxe que les Alouettes n’ont pas eu depuis longtemps.

C'est une bonne nouvelle pour « Johnny Football »!