Défaite crève-coeur

Il y a bien des façons de perdre une partie, mais la façon qu'ont utilisée les Alouettes face aux Blue Bombers de Winnipeg fait très mal.

Les Alouettes avaient mieux joué durant toute la rencontre et ils étaient en plein contrôle de la situation. Les hommes de Jacques Chapdelaine avaient très bien joué en défense et ils avaient contenu l'adversaire. Tout allait bien, mais il a fallu que les dernières secondes du match fassent ombrage à tout le travail réalisé pendant la partie.

Dans le fond, tout ce qui devait arriver pour permettre aux Blue Bombers de revenir dans la partie est arrivé. Il y a eu une mauvaise décision d'un porteur de sortir des lignes avec le ballon, ce qui a arrêté le chronomètre. Il y a eu aussi des pénalités contre l'unité défensive et un relâchement défensif évident. Sans oublier un botté court parfait des Bombers.

Après la rencontre, j'ai été témoin sur les réseaux sociaux d'un déferlement contre les Alouettes. J'ai rarement vu des partisans aussi fâchés. On les sentait à fleur de peau alors que la partie venait tout juste de se terminer. Je peux comprendre la réaction des amateurs, mais il ne faut pas oublier qu'il y a eu de nombreux points positifs dans cette rencontre pour les Alouettes.

On a vu que l'attaque des Alouettes avait progressé. Cette équipe a aussi démontré qu'elle pouvait rivaliser avec n'importe qui. Avec un peu de chance, cette équipe pourrait montrer un dossier de 5-1 plutôt que de 2-4. C'est un club qui a été dans le coup chaque semaine et qui grâce aux défaites de Hamilton, Ottawa et Toronto, n'est qu'à une partie de la tête dans l'Est. C'est un peu particulier, je l'admets, mais rien n'est encore perdu.

Le point faible des Alouettes

L'unité défensive des Alouettes devra trouver un moyen d'appliquer de la pression à quatre joueurs. La semaine dernière, il n'y avait que deux ailiers défensifs en uniforme soit John Bowman et Gabriel Knapton. On a décidé d'ajouter plus de ressources à l'intérieur en ajoutant le plaqueur défensif américain Ray Drew, mais sans grand succès.

On a préconisé un système à 30 avec trois joueurs de ligne défensive pour tenter d'amener beaucoup de blitz pour déranger les quarts adverses, mais ça ne fonctionne pas. Les Alouettes cherchent des façons d'appliquer de la pression sur les quarts depuis le début de la saison. Il faut que la ligne défensive commence à gagner ses batailles à un contre un. L'équipe n'a que six sacs cette saison en six parties, ce qui la place au dernier rang de la ligue.

Il faut améliorer l'unité défensive au cours des prochaines semaines. Il faudra regarder du côté des joueurs autonomes ou du côté de ceux qui seront libérés des camps d'entraînement de la NFL. Il faut trouver des joueurs qui sont capables de déranger les quarts. Non seulement l'équipe est dernière pour les sacs, mais elle n'a qu'une interception cette saison, ce qui m'indique que les quarts adverses ne sont pas dérangés. Jusqu'ici, c'est le point faible de l'équipe.

La meilleure ligne défensive est à Edmonton

À mes yeux, la meilleure ligne défensive de la LCF appartient aux Eskimos d'Edmonton. C'est la grande différence entre le fait qu'ils montrent un dossier de 5-0, car ils pourraient fort bien avoir une fiche de 1-4.

Leur ligne défensive provoque des choses avec quatre joueurs qui réussissent constamment à déranger le quart ennemi, à réaliser de gros jeux en couverture et des revirements. Il y a deux excellents ailiers défensifs en Odell Willis et Marcus Howard. On a aussi greffé une très bonne recrue au groupe en Kwaku Boateng, qui m'impressionne depuis le début de la saison. Ensemble, les trois gars sont très solides.

À l'intérieur, Almondo Sewell et Euclid Cummings sont très solides. Les Eskimos ont aussi ajouté Da'Quan Bowers, qui avait le 51e choix au total au repêchage de la NFL en 2011 pour Tampa Bay. Il était voué à une belle carrière chez nos voisins du sud, mais il a été ralenti par les blessures. Il est actuellement sur la liste des blessés, mais il devrait revenir au jeu d'ici une semaine. La ligne défensive des Eskimos est dévastatrice, ce qui donne toute la liberté au coordonnateur défensif de sélectionner plein de jeux de couvertures et de trucs exotiques parce qu'il n'a besoin que de quatre joueurs en pression. Il n'a pas besoin de sortir des joueurs de la couverture, ce qui simplifie son travail. C'est pour cette raison qu'ils ont une fiche parfaite et qu'ils gagnent les matchs serrés, tout le contraire de ce qui se passe à Montréal.

Le talent de Duron Carter parle encore

Le receveur de passes Duron Carter a prouvé une fois de plus qu'il était capable de réaliser des jeux spectaculaires. C'est juste dommage pour lui et pour les Alouettes qu'il soit une tête chaude, qui contrôle mal ses émotions. Il a des problèmes de comportements et je ne cherche pas à dire que j'aimerais qu'il soit à Montréal parce qu'il est un cancer dans un vestiaire.

C'est un grand receveur de passes et quand il décide de jouer, de donner tout ce qu'il a pour son club, il est un joueur qui est encore capable de faire la différence. Il l'a démontré lors du match contre Toronto avec une passe captée d'une seule main du revers en première demie. C'est le jeu de la semaine.

Argonauts 27 - Roughriders 38

C'est la preuve qu'il peut encore bien jouer quand il décide de jouer et qu'il ne passe pas son temps à crier après les adversaires. Il a neuf réceptions cette saison pour des gains de 131 verges et deux touchés.

Sans mot

Je termine cette chronique avec la raclée de l'année alors que les Tiger-Cats de Hamilton ont été humiliés au compte de 60-1 par les Stampeders de Calgary.

Il y a deux semaines, je disais que Hamilton ne s’en allait nulle part. Je voulais revenir en disant que l'équipe n'était pas si pire et qu'elle avait connu un bon match la semaine suivante. Mais là, les Tiger-Cats sont de retour à la case départ et c'est peu dire. On ne voit pas ce type de pointage dans le sport professionnel.

On ne peut pas rester indifférent à cela. Il faut qu'il se passe quelque chose. Cette équipe a été lessivée en accordant six touchés offensifs, un sur les unités spéciales et un touché défensif. La fois où l'on a cru qu'il existait une parité dans la LCF, on a oublié les Tiger-Cats quelque part. Ils ont accordé 30 points au deuxième quart et le quart réserviste Andrew Buckley a réussi ses dix passes pour 106 verges et un touché.

Je suis sans mot devant cette performance. J'espère qu'on ne reverra pas ce type de spectacle. Les Tiger-Cats ont de sérieuses questions à se poser.

*propos recueillis par Robert Latendresse