La question est de mise à chacun des débuts de saison: est-ce que les champions en titre pourront récidiver? Cette fois, cette question s’adresse aux Eagles de Philadelphie.

Ils sont clairement en bonne position pour répéter ce résultat. Leur équipe est bourrée de talent tant du côté offensif que défensif. Le quart Carson Wentz retrouvera éventuellement son poste alors qu’il se remet d’une blessure qui avait mis fin à sa dernière saison, mais pour le moment, Nick Foles mènera l’attaque et il a prouvé qu’il avait l’étoffe d’un quart partant. Il a connu des séries éliminatoires du tonnerre et il a même été nommé le joueur par excellence du dernier Super Bowl.

C’est donc une bonne nouvelle pour l’équipe qui peut compter sur deux quarts-arrière de premier plan. Alors qu’on sait que l’avenir de cette équipe passe par Wentz qui est plus talentueux que son coéquipier, Foles permet à ce dernier de prendre son temps afin de revenir au jeu en parfaite santé. L’équipe n’a donc pas besoin de précipiter les choses.

Il y a eu quelques départs du côté offensif lors de l’entre-saison et l’organisation a pallié au tout en ajoutant Mike Wallace qui sera une menace dans les zones profondes. Les Eagles ont aussi sélectionné Dallas Goedert au dernier repêchage et il devrait devenir une option intéressante en tant qu'ailier rapproché.

Le quart en poste pourra également compter sur la même ligne à l’attaque pour le protégé. Les cinq joueurs en poste ont connu du succès l’an dernier et leur contribution ne se limite pas à la protection, mais pour le jeu au sol aussi.

La défense a quant à elle été la meilleure du circuit contre le jeu au sol, ce qui prouve que la domination dans les tranchées ne se limite pas uniquement à l’unité offensive. Il s’agit véritablement d’une clé pour connaître du succès dans la NFL et les Eagles l’ont compris. Ils ont d’ailleurs ajouté Michael Bennett et Haloti Ngata à leur front défensif déjà dominant. Il sera l’une des plus redoutables du circuit.

Il y a eu des pertes sur le plan des entraîneurs, alors que le coordonnateur à l’attaque Frank Reich a quitté pour devenir l’entraîneur-chef des Colts d’Indianapolis. Pour sa part, l'entraîneur des quarts John DeFilippo est maintenant avec les Vikings du Minnesota. Je ne suis cependant pas inquiet que le groupe d’entraîneurs toujours en place, avec Doug Pederson à sa tête, seront en mesure d’accumuler les victoires et tout est en place pour qu’ils puissent répéter le scénario de l’an dernier.

Cousins: la pièce manquante des Vikings?

Ce ne sont cependant pas les prétendants à la couronne des Eagles qui manquent et certains des plus féroces sont dans l’Association nationale. Parmi ceux-ci, on retrouve les Vikings du Minnesota qui s’était inclinés l’an dernier en finale d’association. C’est à se demander si Kirk Cousins sera la pièce qui leur permettra d’atteindre le prochain niveau cette saison.

Les Vikings ont décidé d’y aller all-in avec Cousins en lui offrant un contrat de 84 millions $ sur trois ans. Pour une équipe qui n’a pas accédé au Super Bowl depuis 1977, elle était tout près d’avoir la chance de remédier à la situation. Il a été jugé que Cousins était l’une des pièces manquantes pour y parvenir. Ce dernier a signé trois saisons de plus de 4000 verges par la passe et 25 passes de touché, mais ses détracteurs diront qu’il a une fiche de 26 victoires, 30 défaites et une nulle tout en n’ayant jamais gagné un match en éliminatoires.

À mon avis, Cousins demeure tout de même un meilleur quart que Case Keenum. Il est aussi supérieur à ceux en place avant lui, dont Teddy Bridgewater et Sam Bradford. Cousins est un quart-arrière qui a prouvé qu’il était capable de mener une équipe de belle façon et il n’a jamais été aussi bien entouré qu’avec cette formation des Vikings. C’est certainement un élément qui a influencé sa fiche par le passé.

Les Vikings vont aussi saluer le retour au jeu de Dalvin Cook qui avait été l’une des belles révélations la saison dernière parmi les porteurs de ballon avant de se blesser. Son travail jumelé à celui de Latavius Murray devrait aider Cousins. Le nouveau coordonnateur à l’attaque, DeFilippo, dispose donc de plusieurs outils pour avoir une attaque productive.

Cousins pourrait également se retrouver rapidement avec le ballon alors que les Vikings comptent sur l’une des meilleures défenses du circuit. Elle a notamment ajouté dans ses rangs Sheldon Richardson au cours de l’entre-saison. Elle a occupé le premier rang au niveau des verges accordées et des points alloués l’an passé, alors les Vikings seront véritablement à prendre au sérieux après avoir connu une campagne de 13 victoires et trois défaites.

Des attentes élevées pour les Rams

Une autre équipe dans la Nationale qui sera intéressante à surveiller, c’est les Rams de Los Angeles. Dans leur cas, la question est de savoir s’ils pourront répondre aux attentes et elles sont très élevées. C’est un Super Bowl ou rien en ce qui les concerne.

Ils sont passés d’une fiche de 4-12 à un dossier de 11-5 la saison dernière. Le plus jeune entraîneur-chef de l’histoire, Sean McVay n’a pas volé son titre d’entraîneur de l’année alors qu’il a redynamisé cette attaque.

Il a non seulement fait des Rams une équipe crédible, mais une aspirante au Super Bowl. Malgré les quelques départs, l’arrivée de Brandin Cooks apporte une dynamique intéressante à cette attaque pour ce qui est des longs jeux. McVay et Jared Goff vont en bénéficier. Toujours afin d’aider le jeune quart dans sa progression, Goff sera lui aussi épaulé par un excellent porteur de ballon avec Todd Gurley.

Les ajouts sont d’autant plus impressionnants du côté défensif alors que c’est rare qu’on voit trois joueurs étoiles s’ajouter à une même unité. Les Rams ont mis la main sur Ndamukong Suh, Aquib Talib et Marcus Peters qui viennent améliorer une défense qui était déjà très bonne. Évidemment le contrat d’Aaron Donald règle un autre dossier et il aura certainement son mot à dire dans les succès de cette unité cette saison.

Avec de tels éléments, les Rams n'ont pas le choix d'aspirer à rien de moins qu’un Super Bowl. Il faudra parler de déception si ce n’est pas ce qui se produit.  Après avoir mis la main sur un premier titre de division en 14 ans, parions qu’il ne faudra pas attendre longtemps avant le suivant.

Le pari de Jon Gruden

Parmi les histoires à surveiller cette saison, j’ai bien hâte de suivre le dossier Jon Gruden à Oakland. J’ai hâte de voir si on pourra parler d’un succès retentissant ou d’un flop monumental. On peut déjà dire qu’il s’agit d’un gros pari pour cette organisation avec une seule fiche positive en 15 ans.

Les Raiders ont octroyé un contrat de 10 ans d’une valeur de 100 millions $, du jamais vu pour un entraîneur-chef. On pense qu’il peut relancer cette équipe après une année plus difficile, lui qui occupait ce même poste au début des années 2000.

On peut cependant se demander s’il n’a pas été trop loin de l’action depuis ce moment. Le football a fortement évolué depuis son dernier séjour à la barre d’une équipe en 2008. On parle ici d’une toute nouvelle génération et les méthodes ont évolué en 10 ans. Il faudra donc voir s’il a su s’ajuster à cette nouvelle réalité.

En même temps, on peut dire qu’il a eu un accès privilégier aux 32 équipes, aux joueurs, entraîneurs, complexes d’entraînement alors qu’il était descripteur au match du lundi soir avec ESPN depuis neuf ans. C’est un avantage pour lui et c’est évident qu’il a pris des notes de toutes ces rencontres et qu’il pourra s’en servir.

On ne peut cependant passer sous silence ses débuts pour le moins intrigant avec les Raiders. Depuis son retour, l’équipe a libéré Michael Crabtree, Marquette King et dans les derniers jours, on apprend que les services de Martavis Bryant ne sont pas retenus après avoir donné un choix de troisième ronde pour en faire l’acquisition. Les Raiders ont également échangé l’excellent joueur défensif Khalil Mack aux Bears de Chicago contre deux choix au repêchage. Il semble déjà y avoir un fossé qui se crée entre lui et le directeur général Reggie McKenzie. C’est une situation quelque peu curieuse et il faudra voir ce que le tout va donner sur le terrain.

Le ballon revient à Mahomes

Finalement, un autre dossier à surveiller, c’est celui de Patrick Mahomes et des Chiefs de Kansas City. Dans le cas présent, on cherchera à savoir si les Chiefs ont bien fait en échangeant Alex Smith aux Redskins afin de se tourner vers la jeunesse. On se  souviendra qu’ils avaient annoncé leurs couleurs en grimpant au repêchage pour mettre la main sur Mahomes. Smith n’a peut-être jamais eu le respect qu’il aurait dû recevoir pour avoir mené cette équipe en éliminatoires quatre fois au cours des cinq dernières saisons. Il a offert le titre de section en 2016 et 2017 et ils lui ont préféré un jeune quart au bras canon et qui est également très mobile. Andy Reid n’a pas eu un quart aussi athlétique depuis son arrivée à Kansas City.

Mahomes a aussi les outils sous la main pour connaître du succès. On a déjà eu un avant-goût en matchs préparatoires de sa cohésion avec Tyreek Hill, alors que les deux joueurs ont combiné leurs efforts pour des jeux explosifs. Sammy Watkins s’est joint au groupe de receveurs, alors que Travis Kelce est parmi les meilleurs ailiers rapprochés de la Ligue.

On souhaite pour l’attaque des Chiefs que la ligne à l’attaque demeure en santé. Laurent Duvernay-Tardif s’est retrouvé sous le protocole des commotions cérébrales lors du camp d’entraînement et cette ligne n’a pas beaucoup de profondeur. Si on demeure en santé dans les tranchées et que Mahomes ne commet pas trop de revirements, les Chiefs auront leur mot à dire dans l’Américaine.

*Propos recueillis par Maxime Tousignant

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