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RÉSULTATS

« Beaucoup de blessures! » - Jeff Gorton

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MONTRÉAL - La surmultiplication des blessures qui ont marqué la saison du Canadien n'a pas seulement eu, comme effet positif, d'évaluer certains jeunes joueurs qui autrement n'auraient jamais joué autant; ou pas joué du tout.

 

Elle a aussi permis Jeff Gorton d'ajouter les mots « beaucoup de blessures » à son vocabulaire francophone.

 

Le président des opérations hockey du Canadien et le directeur général Kent Hughes ont répondu aux questions des journalistes au lendemain du dernier match de la saison.

 

Sans surprise aucune, les blessures ont été au centre de plusieurs échanges. Que ce soit en raison de leur nombre ahurissant, de leur nature ou du fait que plusieurs joueurs, dont Brendan Gallagher et Sean Monahan, ont admis candidement avoir pris la décision de disputer des rencontres en dépit de blessures qui les minaient et même avoir caché des blessures au personnel médical.

 

« Je suis convaincu que la malchance explique plusieurs des blessures qui ont frappé nos joueurs. Mais une organisation ne peut pas établir un nouveau record en matière de matchs ratés en une saison sans se poser des questions. Nous avons rencontré les joueurs aujourd'hui (vendredi) et dès demain nous passerons en mode analyse avec les autres membres de l'organisation tous les aspects qui permettront de mieux comprendre ce qui est arrivé afin de tenter de voir si des décisions doivent être prises pour réduire les risques de blessures», a indiqué Jeff Gorton.

 

En passant, Gorton a balayé du revers de la main une rumeur lancée il y a une dizaine de jours selon laquelle il s'ennuyait à Montréal.

 

« Vous êtes déjà tannés de moi? », que le président des opérations hockey a lancé avant d'ajouter qu'il n'avait aucune intention de quitter son poste pour aller relever de nouveaux défis au sein d'une autre organisation.

 

Une mise au point formulée le jour même où les Penguins de Pittsburgh ont limogé leur président Brian Burke et leur directeur général Ron Hextall.

 

Au-delà les méthodes d'entraînement et l'analyse des traitements offerts, Kent Hughes a convenu qu'il sera important d'avoir une meilleure communication avec les joueurs.

 

« Il est important de protéger les joueurs d'eux-mêmes. Les gars veulent jouer. Et si nous n'avons pas toutes les informations, il est impossible de les protéger », a ajouté le directeur général.

 

Pour le reste, l'état-major est heureux de la progression remarquée au cours de la saison. Fier de la manière dont Martin St-Louis et ses joueurs ont surmonté les aléas attribuables aux blessures. Soulagé d'avoir pu compter sur la patience et l'appui des partisans en dépit les insuccès sur la patinoire.

 

Repêchage et vision à long terme

 

À quoi s'attendre l'an prochain?

 

Un club en santé permettra à Martin St-Louis d'obtenir plus de victoires de sa troupe. Mais l'objectif demeurera le même : bâtir pour le long terme.

 

« Nous nous améliorerons et les autres clubs de la division atlantique s'amélioreront aussi. Il n'est donc pas question pour nous de modifier le plan et de conclure une transaction qui servirait la cause du club à court terme. Nous avons amélioré l'équipe avec l'acquisition de Kirby Dach l'été dernier et c'est le genre de magie que Kent pourra effectuer au cours des prochains mois. L'objectif demeure le long terme », a assuré Jeff Gorton.

 

Le Canadien pourrait encore utiliser de l'espace sous le plafond pour soulager des clubs aux prises avec de gros contrats. Une stratégie qui permettrait d'obtenir des espoirs et des choix au repêchage.

 

Parlant de repêchage, le Canadien a 8,5 % de chance de gagner Connor Bedard à la loto repêchage le 8 mai prochain.

 

On est loin des probabilités qui lui ont permis de « gagner » Juraj Slafkovsky l'été dernier.

 

Mais s'il ne gagne pas le gros lôt, Jeff Gorton a-t-il le mandat de son propriétaire de tout faire pour aller chercher Connor Bedard et en faire un joueur du Canadien?

 

Même si cela devait coûter plusieurs joueurs importants et déjà établis, comme l'ont fait les Flyers de Philadelphie qui ont donné la lune aux Nordiques de Québec en 1991 pour acquérir le joueur repêché au tout premier rang?

 

« C'est une grosse question. Le genre de question qui mènera sans doute à de bons débats dans notre salle de travail avec tous nos recruteurs. Connor Bedard est un excellent jeune joueur de hockey. Nous espérons bien sûr gagner la loterie. Mais avec les options à notre disposition, nous sommes convaincus que, même si nous ne gagnons pas la loterie, nous mettrons la main sur un très bon jeune espoir », que Jeff Gorton a commenté.

 

Il semble donc peu probable que le Canadien sacrifie Nick Suzuki et Cole Caufield pour obtenir Connor Bedard. Surtout que les années ont démontré qu'au-delà toutes les grandes qualités d'Eric Lindros, et elles étaient nombreuses, les Nordiques sont sortis grands gagnants de cette transaction historique avec les Flyers.

 

Les décisions viendront plus tard

 

Bien qu'ils aient rencontré, avec l'entraîneur-chef Martin St-Louis, tous les joueurs pour dresser des bilans de la saison qui vient de prendre fin et établir des projections pour celle qui s'amorcera dans un peu plus de cinq mois, Gorton et Hughes n'ont pas dévoilé leurs intentions aux joueurs en quête de nouveaux contrats. Ils n'ont pas arrêté, du moins c'est ce qu'ils assurent, de stratégie précise en marge d'éventuels transactions ou rachats de contrats visant à faire de la place à de nouveaux joueurs au sein de la formation dès la saison prochaine.

 

« Ces décisions viendront plus tard », que Kent Hughes a simplement répondu.

 

Dans le cas des joueurs autonomes sans compensation, certaines décisions semblent évidentes.

 

À commencer par Paul Byron qui a candidement annoncé sa retraite sans jamais prononcer le mot retraite.

 

On peut ajouter les noms de Jonathan Drouin et Chris Tierney qui ne devraient pas recevoir d'offre de contrat.

 

Alex Belzile, à 31 ans, recevra sans doute une offre du Canadien. Est-ce que le Tricolore sera aussi généreux que je le serais en offrant un contrat de Ligue nationale au vétéran même s'il devait remplir le rôle de capitaine avec le Rocket à Laval toute la saison l'an prochain?

 

Ça reste à voir. Mais le Canadien tient à Belzile et il sera intéressant de voir si Belzile, avec ce qu'il a accompli cette saison, pourrait attirer l'attention d'autres formations malgré son âge.

 

Le cas de Sean Monahan est intéressant. À 28 ans, le joueur de centre considère qu'il a encore beaucoup de bon hockey et beaucoup de bonnes années à offrir.

 

L'ennui, c'est que les blessures soulèvent beaucoup d'inquiétudes dans son cas.

 

Parce qu'il a passé plus de 100 jours sur la liste des blessés cette année, Monahan sera éligible l'an prochain à un contrat d'une saison dont le salaire pourrait être relié à différentes primes de performances. Une formalité habituellement réservée aux joueurs qui font leur entrée dans la LNH et aux vétérans âgés de 35 ans et plus.

 

Fort de cette possibilité, le Canadien pourrait offrir à Monahan l'occasion de prouver à tout le monde autour de la LNH qu'il est bel et bien remis des blessures qui le minent depuis des années. Surtout que Monahan a lui-même indiqué se plaire à Montréal et vouloir renouer avec les coéquipiers qu'il a côtoyés cette année.

 

Un dossier qui sera intéressant à suivre.

 

Des contrats pour Caufield et RHP

 

Dans le camp des joueurs autonomes avec compensations, les deux priorités ont pour nom Cole Caufield et Rafaël Harvey-Pinard.

 

Le premier touchera le gros lot. Quand? Personne ne le sait vraiment, mais il est acquis que les deux camps veulent s'entendre et qu'ils s'entendront.

 

Dans le cas de RHP, le jeune québécois pourra profiter de l'arbitrage s'il considère que l'offre du Canadien n'est pas assez alléchante. Car oui, je suis convaincu que le Tricolore lui offrira un contrat.

 

Pour éviter l'arbitrage, l'état-major pourra offrir plus d'argent sonnant et moins d'années afin de convaincre le fougueux attaquant de profiter de cette occasion pour s'établir une fois pour toutes dans la LNH.

 

L'ennui pour RHP est qu'il pourra, encore l'an prochain, être cédé au club-école sans avoir à être offert aux 31 autres équipes de la LNH par le biais du repêchage. S'il n'arrive pas à se faire une place avec le grand club, il pourrait donc retourner à Laval.

 

À moins d'une surprise, Michael Pezzetta et Jesse Ylonen devraient recevoir des offres qualificatives – elles doivent être déposées avant le 30 juin – eux aussi.

 

Le cas de Denis Gurianov est plus nébuleux. À l'image du joueur russe qui est grand, gros, fort, qui patine comme le vent et est doté d'un excellent tir, mais qui n'arrive pas assez souvent à mettre tous ses atouts à contribution.

 

Gurianov commande une offre qualificative de 2,9 millions $. C'est énorme considérant son rendement. Pour cette raison, il serait surprenant que le Canadien accepte de lui offrir un contrat avant le 30 juin. Kent Hughes pourrait toutefois utiliser la même stratégie mise de l'avant l'été dernier avec Rem Pitlick et dire à Gurianov qu'il est prêt à le ramener à Montréal, mais à l'embaucher à moindre coût, après le premier juillet, au marché des joueurs autonomes.

 

Les réponses à toutes ces questions viendront d'ici le premier juillet prochain.

 

D'ici là, Martin St-Louis et ses joueurs partiront en vacances – le Canadien tenait un dernier souper d'équipe vendredi soir – et l'état-major entreprendra un long voyage en Europe afin de peaufiner les analyses des jeunes espoirs en vue du repêchage qui se tiendra à Nashville les 28 et 29 juin prochain.