Stéphane Waite calcule qu’il a discuté « 2 ou 3 fois au téléphone » avec le directeur général du Canadien Marc Bergevin depuis son congédiement, en mars dernier.

« Maintenant que toute la poussière est retombée, je lui donne raison », confiait le nouveau collaborateur de RDS au micro de l’émission On jase, mardi.

« Je sais que ça n’a pas été facile pour lui de faire ce move-là. Il l’a fait parce qu’il [croyait que c’était la chose à faire], parce qu’il pensait que Carey [Price] avait besoin d’une nouvelle voix. »

Embauché pour sa capacité à livrer le fond de sa pensée, à « dire les vraies choses », l’ancien entraîneur des gardiens a guidé le portier étoile du Canadien au fil de huit saisons, l’aidant notamment à remporter les trophées Hart et Vézina en 2015.

« C’est long en mausus huit ans », a exposé Waite, qui a avait occupé la fonction d’entraîneur des gardiens pendant 10 ans chez les Blackhawks avant de recevoir un coup de fil de Bergevin, un ancien collègue.

« Corey Crawford, je l’ai eu 4 ans. Antti Niemi, 2 ans,[Nikolai] Khabibulin 3 ans, et Cristobal Huet 2 ans. Mais huit ans avec le même gardien de but, à moment donné, les mêmes messages reviennent. »

En résumé, Price avait besoin d’une nouvelle voix. Waite le comprend aujourd'hui.

« Je l’ai dit à Carey pas longtemps après : "Ça va te faire du bien d’apprendre d’autres choses". [...] Ça n’a rien à voir avec le fait que je sois bon ou pas. »

« Dans ce meeting-là, ç’a brassé pas mal »

Questionné par ailleurs par un auditeur d’On jase à savoir s’il avait déjà eu une prise de bec avec un entraîneur ou un directeur général au sujet de l’un de ses protégés, Waite s’est vite souvenu d’une anecdote impliquant Crawford.

Printemps 2012. L’état-major des Blackhawks se réunit à la suite de l’élimination de l’équipe au premier tour face aux Coyotes de Phoenix, qui ont eu le meilleur en six matchs. Alors à sa deuxième campagne dans la LNH, Crawford venait de connaître « une saison moyenne et une série ordinaire », a résumé Waite.

« Tout le monde autour de la table disait qu’on avait besoin d’un autre gardien de but, que Corey Crawford n’était pas notre gardien du futur. Je me suis levé, parce que je n’étais pas content. J’ai alors dit : "Je sais qu’il est notre gardien du futur pour telle, telle et telle raison. Vous ne m’enlèverez pas ça de la tête". Stan Bowman (le directeur général) s’est alors levé et m’a demandé : "Es-tu prêt à mettre ta job en jeu pour ça? " J’ai dit oui. »

La saison suivante, avec Crawford, les Blackhawks remportent la première de deux coupes Stanley en trois ans.

« Il est devenu l’un des meilleurs gardiens de l’histoire des Blackhawks de Chicago, se félicite aujourd’hui Waite. Dans ce meeting-là, ç’a brassé pas mal. »