Dans le calepin : le Canadien et ses questions au « Combine »
BUFFALO – Carlos Händel s'estime chanceux. Il a été épargné par le Canadien.
Attablé avec son agent dans un restaurant de Buffalo la semaine dernière, alors que s'y déroulait le Camp d'évaluation des espoirs de la LNH, le défenseur allemand des Mooseheads de Halifax n'a eu qu'à tendre l'oreille pour en faire le constat.
« J'entendais les autres joueurs parler de leur entrevue avec Montréal, et surtout les questions bizarres qu'on leur a posées. »
Händel n'a pas rencontré le Tricolore. Nul besoin de le faire pour savoir ce qui attend généralement un espoir au moment de rencontrer l'état-major montréalais. Car encore cette année, le mot s'est vite passé chez les 90 hockeyeurs prenant part au « Combine ».
Le CH n'est pas tendre. Particulièrement dans les questions qu'il pose.
Händel, un arrière offensif qui a attiré l'attention des éclaireurs au dernier Mondial junior, a notamment eu vent de celle-ci :
Tu aperçois un billet de 100 $ dans une poubelle, entouré de saletés, et un autre de 20 $ tout près sur un banc de parc. Lequel prends-tu?
« J'aurais répondu que je prends les deux. Et j'imagine que si la poubelle était à Montréal, ç'aurait été plus qu'un billet de 100 $. »
Des dilemmes, voilà à quoi le Canadien les a confrontés pour en savoir davantage sur leur personnalité.
En voici trois autres entendues au fil de la semaine :
- Nous sommes tous les deux dans le désert et nous sommes assoiffés. Devant nous se trouvent une bouteille d'eau, ainsi qu'un bâton de baseball. Je m'empare de la bouteille et il ne reste que le bâton. Que fais-tu?
- Tu croises Nick Suzuki dans un casino à 3 h du matin. Martin St-Louis te demande si tu l'as vu, que fais-tu?
- Tu es capitaine d'un navire militaire et la destruction d'un sous-marin ennemi impliquerait la mort de 20 de tes matelots en dommages collatéraux. Que décides-tu de faire?
« Quand je suis entré dans la salle, ils avaient cette dureté (toughness), dans la façon qu'ils parlaient. Mais j'ai aimé ça », a juré l'attaquant Mason West, un Américain que la Centrale de recrutement de la LNH répertorie au 27e rang des meilleurs espoirs évoluant en Amérique du Nord.
« Ils étaient peut-être un peu plus durs, mais c'est une facette que je veux amener dans mon jeu », a relativisé West.
Un ours et un gentil hippopotame
Le Canadien a été fidèle à sa réputation au « Combine » pour une autre raison, revenant à la charge avec sa bonne vieille habitude de demander aux espoirs à quels animaux ils se comparent sur la patinoire, ainsi qu'à l'extérieur de celle-ci.
Nullement au fait du manège que le Canadien répète depuis plusieurs années déjà, l'attaquant suédois Milton Gastrin dit avoir été pis de court par la question.
« Loin de la glace, j'ai juste dit un chat parce que j'en ai un à la maison – il s'appelle Mojito, comme le drink – alors que sur la glace, j'ai répondu un tigre. Parce que c'est un chat... en plus gros. »
Le défenseur Lasse Boehlius, seul Finlandais prenant part à l'événement, a lui aussi opté pour l'option du gentil animal domestique à l'extérieur de la surface de jeu en y allant pour le Labradoodle. Patins aux pieds, il a dit être un hibou, « à cause de sa vision à 360 degrés et du fait que c'est aussi un bon prédateur ».
Simon « Haoxi » Wang, qui pourrait devenir le joueur d'origine chinoise sélectionné le plus tôt dans l'histoire de la LNH, a dans les deux scénarios opté pour l'hippopotame, car il est « dangereux » sur la patinoire quand on le provoque, mais bien joyeux dans la vie de tous les jours.
William Horcoff, le fils de l'ancien capitaine des Oilers d'Edmonton Shawn Horcoff, savait pour sa part que la question lui serait posée. « J'étais prêt. J'ai répondu un gorille au dos argenté parce que je suis physique et méchant, et que je protège ma famille. »
Carter Bear, un énergique et infatigable attaquant pour lequel le Canadien voue un intérêt certain, s'est quant à lui vu avec justesse tel un « loup toujours en chasse ».
« En dehors de la glace, j'ai choisi l'ours, parce que dans la saison morte, je suis en hibernation. »
Carter Bear, un ours. Évidemment.
« Je pense que je les ai fait rire. »