La carte Demidov sur la 1re vague?
BROSSARD – « J'ai plusieurs cartes que je peux utiliser. Évidemment, Demidov est une nouvelle carte », a lancé, de son propre chef, Martin St-Louis parmi les options pour relancer l'avantage numérique du Canadien.
Petite mise en contexte. Depuis neuf matchs, le Canadien a inscrit un seul but en 20 déploiements de son jeu de puissance. Sans oublier que le but inscrit, par Juraj Slafkosvky contre Chicago, était chanceux.
Si le Tricolore veut augmenter ses probabilités d'ébranler les puissants Capitals de Washington en première ronde, il faudra que l'avantage numérique retrouve de sa splendeur.
St-Louis a mentionné qu'il ne savait pas « exactement » comment il allait utiliser ses différents atouts. Mais le simple fait de mentionner Demidov en disait long. D'ailleurs, l'entraîneur est impressionné par le niveau affiché par l'attaquant de 19 ans. Une insertion sur la première vague semble dans les plans à court ou moyen terme.
« Tu vois la qualité de ses touches et ses changements de direction. C'est très dynamique. Je savais qu'il avait de tels atouts, mais peut-être pas à ce niveau. Il arrive en fin de saison et il est en mesure de se démarquer ainsi dans l'espace, c'est spécial », a-t-il confié.
Avec un rendement aussi inspirant, Demidov devient une carte inespérée pour le CH en séries. Son influence pourrait surprendre les Capitals.
« Ils ne l'ont pas tant vu jouer. Je présume que ça ne les préoccupe pas outre-mesure, mais on va essayer de l'utiliser de manière optimale », a cerné St-Louis.
Mais l'entraîneur recherche surtout une contribution efficace de tous les spécialistes en supériorité numérique.
« Quand un jeu de puissance en arrache, c'est parfois un seul qui connaît des ennuis. Il faut que chaque joueur contribue pour mettre en scène les chances de marquer », a-t-il rappelé.
Certains trouvent que Patrik Laine ne doit pas contribuer uniquement via son lancer, d'autres jugent que Juraj Slafkovsky ne récupère pas assez de rondelles et des partisans considèrent que Cole Caufield n'est pas utilisé adéquatement quand il n'est pas à sa position naturelle.
Ce contexte ouvre la porte à différentes modifications pour le CH qui pratiquera, samedi, le jeu de puissance en vue de la série qui débutera lundi à Washington.
« Ça se joue beaucoup dans l'exécution et le fait de demeurer en mode attaque. On s'est un peu éloignés de ça récemment. Mais aucune excuse, on doit mieux faire et c'est ce qu'on vise », a déclaré Lane Hutson.
« On ne veut pas nécessairement réinventer la roue, mais quand notre structure est à son meilleur, on possède plusieurs bonnes options », a-t-il ajouté.
De son côté, Nick Suzuki a reconnu que le jeu de puissance n'était pas « à son meilleur » ces temps-ci.
La plus jeune équipe en séries
Ce n'est pas une surprise, mais le Canadien s'avère la plus jeune équipe à se lancer dans la danse printanière.
Le but sera de tirer avantage de la situation. Que ce soit par l'énergie des joueurs ou leur créativité. N'empêche que la logique rappelle que l'expérience demeure déterminante en séries alors il faudra que les vétérans puissent transmettre leur savoir sans tarder.
« On a bâti une confiance difficile à ébranler », a identifié St-Louis tout en sachant que ses jeunes joueurs vont vivre un apprentissage en accéléré.
« Ils vont ressentir un regain d'énergie et d'émotions. Tu dois contrôler le tout. Ce que j'adore des séries, ça t'amène à un autre niveau. Habituellement, tu réussis à conserver ce niveau pour les prochaines saisons. C'est une expérience très importante pour nos jeunes », a-t-il enchaîné.
David Savard a abondé dans le même sens. Il a également rappelé à ses coéquipiers de ne pas tomber dans le piège de répliquer à un coup discutable.
« Si tu encaisses un coup, tu auras quelques matchs pour te reprendre », a-t-il précisé.
Mais le plus gros coup à encaisser sera de tenir son bout contre les Caps qui ont terminé au deuxième rang du classement de la LNH avec 111 points, 20 de plus que le Canadien.
« Un gros défi qui se dresse devant nous, les Capitals sont bons dans plusieurs départements. Pour moi, c'est la meilleure équipe dans la LNH », a jugé St-Louis.
« Il faut admettre que c'est une équipe qui a eu une saison exceptionnelle, mais on croit en nos chances de pouvoir les battre. Ils ont la pression dans leur camp », a plaidé Savard.
Le capitaine a ajouté un bémol.
« Ils sont les favoris, mais on n'a pas l'impression d'être une équipe classée au huitième rang. On est une équipe affamée et notre jeunesse n'a pas tant paru cette saison », a soutenu Suzuki.
La surprise de se qualifier en séries a déjà réjoui la majorité des partisans du Tricolore. Mais l'équipe souhaite continuer d'étonner. À commencer par St-Louis qui savourera ses premières séries comme entraîneur. Il aura prouvé son point à ceux qui auraient préféré un entraîneur d'expérience pour le CH.
« Ça fait partie du plaisir. Mais je ne m'arrête pas aux critiques, ça me motive parfois, mais ce n'est pas ce qui m'anime. J'ai mes propres motivations », a-t-il cerné.
Le directeur général Kent Hughes a qualifié St-Louis d'éternel optimiste.
« Ça vient de ma mère, c'est plus souvent elle qui m'aidait à m'endormir le soir. Mon père travaillait beaucoup. Elle me faisait toujours croire que tout serait correct. Quand j'étais coupé par une équipe ou que je n'avais pas eu un bon match, elle me rassurait toujours », a expliqué St-Louis.
Reste à voir si l'optimisme qui règne chez le Canadien sera suffisant pour faire tomber les Capitals comme au printemps 2010.