BROSSARD – On a compris, jeudi matin, pourquoi Max Domi avait patienté avant de compter son premier but dans l’uniforme du Canadien. Il attendait que son père, Tie, le reconduise au match comme il l’a fait pour le duel face aux Blues de St. Louis.
 
Bien sûr, on plaisante avec ceci puisque tout fonctionne à merveille pour le Canadien présentement, mais voilà un aperçu de l’inoubliable soirée vécue par la famille Domi au Centre Bell.


Au lendemain de cette quatrième victoire en six parties, l’ancien homme fort des Maple Leafs de Toronto était présent à l’entraînement du Tricolore et il a accepté de partager ses sentiments quant à l’arrivée de son fils avec le Canadien, l’éternel rival de son ancienne équipe.
 
« C’était vraiment merveilleux, j’étais très excité d’être présent. Je sais que la victoire était encore plus importante à ses yeux, mais c’est bien qu’il puisse compter son premier. En espérant qu’il lance un peu plus souvent », a confié le paternel qui a pris quelques photos avec des partisans présents au Complexe Bell.
 
La question qui brûlait les lèvres était de savoir à quel point c’était bizarre pour lui de voir son fils jouer dans l’uniforme du Canadien.
 
« C’était bien. C’est vrai que c’était un peu étrange, mais surtout émouvant parce que j’étais content pour lui. On parle d’une équipe avec une tradition tellement riche et j’ai grandi en ayant Guy Lafleur comme idole. J’ai joué pour Toronto, mais le Canadien a toujours été mon équipe quand j’étais jeune », a répondu celui qui a pris sa retraite en 2006 après un parcours de 1020 matchs incluant 339 bagarres.  
 
Le contexte de la LNH a énormément changé depuis que Tie Domi a accroché ses patins, mais le plus important pour son père était qu’il se retrouve maintenant avec une organisation de premier plan. À plus d’une reprise, Domi ne s’est pas gêné pour vilipender les Coyotes.
 

De la visite de Tie à l'entraînement du Canadien

« Il a grandi à Toronto, il pouvait ressentir la pression et il aimait ça. Il a toujours été le meilleur joueur en grandissant et il a eu la chance de remporter plusieurs championnats, de vivre de très belles expériences gagnantes avec les Knights de London ainsi que le Championnat mondial junior. Il a fini par aboutir en Arizona. Depuis que la transaction est survenue, il a le sourire accroché au visage, c’est beau à voir. C’est génial de revoir le Max qui s’amuse », a décrit son père.
 
« On traverse tous des choses durant notre carrière et tu apprends à travers ça. Personne ne peut choisir où il est repêché, où il joue ou bien où il est échangé. Il a compris rapidement que c’était une business. Maintenant, il fait partie d’une vraie équipe et c’est excitant de le voir absorber tout ça », a-t-il poursuivi avec une grande franchise.
 
À ne point en douter, Max Domi a littéralement vécu une traversée du désert en Arizona.
 
« Il veut gagner, c’est ce qui compte pour lui. Quand tu es écarté des séries à Noël trois années de suite, ce n’est pas évident », a reconnu son père.
 
Il se trouve que Tie se reconnaît dans la situation vécue par le nouvel attaquant du Canadien.  
 
« Ça me rappelle quand je suis passé de Winnipeg à Toronto. Même si Teemu Selanne a compté 76 buts à son année recrue, l’équipe était sur le point de quitter. La situation est instable aussi en Arizona contrairement à ici où tout tourne autour du hockey », a-t-il comparé.
 
Comme une collègue le faisait remarquer, le numéro 13 du Tricolore semble être arrivé à un endroit qui lui convient parfaitement.
 
« Oui, j’aime ça. Certains joueurs n’aiment pas ça et d’autres sont motivés par cette réalité. J’aime penser que ça fait sortir le meilleur, on sent que la ville nous supporte. J’ai rêvé toute ma vie de jouer dans un marché comme celui-ci », a assuré Max Domi après l’entraînement des siens.
 
D’ailleurs, le paternel affirme qu’il a très bien composé avec les critiques à la suite de la transaction contre Alex Galchenyuk.
 
« Tout le monde avait son opinion et c’est correct. Voilà pourquoi les athlètes sont très bien payés », a noté Tie qui souhaite le retour éventuel des Nordiques de Québec.
 
Le plaisir ne s’arrête pas sur la patinoire, Max Domi donne l’impression de s’amuser autant à l’extérieur et il ne se défile surtout pas des journalistes.
 
« C’est mon fils alors vous vous attendiez à quoi. Vous avez quand même un travail à faire. J’essaie toujours de m’assurer qu’il reste positif. Nous sommes plusieurs anciens joueurs avec des fils dans la LNH et on peut les aider dans leur carrière. Le négativisme n’aide personne dans la vie », a maintenu Domi qui est convaincu que son garçon ne fera que progresser au centre. 

Pas encore prêt à porter le chandail du Canadien
 
Cette rencontre avec Domi a permis de replonger dans ses souvenirs comme la première fois qu’il a enfilé des patins à Max qui n’était âgé que de 18 mois environ.  
 
« C’était au Maple Leaf Garden. J’ai placé une centaine de rondelles autour de lui et j’ai une très belle photo qui a été prise de haut par un  photographe qui était présent. Il était seul et il était couché sur la patinoire en s’amusant à pousser des rondelles dans le filet », a témoigné Domi qui est devenu émotif en voyant les fils de Tomas Plekanec s’avancer sur la patinoire du Centre Bell pour l’hommage rendu à leur père.  
 
« En y repensant, je me dis que j’aurais dû bien plus apprécier ces moments. Pour moi, ce n’était que normal, c’était mon quotidien de me tenir avec des gars comme Mats Sundin, Mario Lemieux (un grand ami de son père) et tous les autres. Je réalise que mon père a effectué plusieurs sacrifices pour que je sois impliqué dans plusieurs choses avec lui.
 
Il ne reste qu’une chose à faire pour accepter le « mariage » de son fils avec le Canadien et c’est de porter un chandail du Tricolore avec le nom Domi à l’arrière.
 
« J’en ai plusieurs, je vais le faire », a-t-il dit en avouant que ce n’était pas encore fait.
 
« Il va le faire éventuellement, c’est certain », a réagi Max questionné sur le sujet.

On s'amuse à l'entraînement chez le Canadien!
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