BROSSARD, Qc – Michel Therrien n’a pas dû la trouver drôle lorsqu’il a vu que deux de ses joueurs défrayaient les manchettes en raison de leurs activités nocturnes plutôt que pour l’excellence de leur travail sur la patinoire, plus tôt cette semaine.

Mais lorsqu’il s’est présenté devant les médias pour la première fois depuis la défaite contre les Penguins de Pittsburgh, mercredi, l’entraîneur du Canadien a réussi à aborder le sujet avec une certaine légèreté.

« J’aimerais que tous mes joueurs, le soir venu, mangent leurs biscuits au chocolat et boivent leur verre de lait. J’aimerais ça, mais ce n’est pas la réalité! », a lancé Therrien au milieu d’un point de presse de près d’une vingtaine de minutes.

Therrien était le plus récent – et probablement le dernier – membre de l’organisation à réagir à la petite tempête au milieu de laquelle se sont retrouvés Alex Galchenyuk et Devante Smith-Pelly depuis qu’une fête à laquelle ils participaient la semaine dernière s’est terminée par la visite des forces de l’ordre. Le coach a convenu que le bruit provoqué par cette affaire avait été une distraction pour son équipe, mais s’est montré tolérant envers le principal éclaboussé.

« Il ne faut pas oublier qu’on fait affaire à un jeune homme. Il n’a que 21 ans. Il va apprendre, c’est comme ça que je le vois. On sait tous que Chucky n’est pas content de se retrouver dans cette situation, mais il va apprendre. »

Les échos de l'entraînement du CH

Depuis le temps qu’il exerce son métier dans la Ligue nationale, Therrien a quant à lui appris qu’il y avait des limites aux précautions que les dirigeants d’une organisation pouvaient prendre pour éviter qu’un joueur dépasse la ligne de l’acceptable sans se faire prendre.

« On a beau les entourer, les avertir. […] Les joueurs sont entourés par la Ligue, par l’Association des joueurs. Il y en a certains qui vont capter les messages, mais on est tous conscients qu’il y en a d’autres qui doivent se brûler pour comprendre. On leur dit : ‘Ne touche pas au poêle, tu vas te brûler!’. Certains ne le feront pas, mais d’autres doivent absolument y toucher. »

Comparant son équipe à une famille, Therrien a fait part de sa volonté de garder les détails de l’histoire privés.

« Certaines circonstances ont fait en sorte que ça devienne public, mais ce qui se passe à l’interne, je garde ça chez nous. C’est comme dans la vie de tous les jours. À la maison, il peut y avoir des chicanes. Mais je ne pense pas que les gens vont cogner chez le voisin pour dire qu’il est arrivé une distraction à la maison ou qu’ils vont se promener avec une pancarte dans le quartier pour avertir qu’il s’est passé tel incident. »

Croyez-vous aux coïncidences?

Il faudra donc attendre un peu, et probablement essayer de lire entre les lignes, avant de voir si Galchenyuk et Smith-Pelly seront réprimandés pour les conséquences négatives de leurs décisions. Pour l’heure, Therrien a confirmé que le numéro 27 sera à son poste jeudi soir alors que le Canadien recevra la visite des Blackhawks de Chicago. Le sort de Smith-Pelly, qui a déjà été laissé de côté à quelques reprises depuis le début de la saison, reste incertain.

« Je ne base pas mes décisions sur ce qui peut se dire ou ce qui peut s’écrire, a mis au clair Therrien. Je ne l’ai jamais fait et je ne commencerai pas. Je suis au courant de beaucoup de choses qui se disent dans les médias, mais je ne passe pas mes journées là-dessus. »

Pour bien se faire comprendre, Therrien a lui-même ramené au goût du jour un vieux cas impliquant Nathan Beaulieu et Christian Thomas. En décembre, les deux amis avaient été les vedettes d’une vidéo diffusée sur les médias sociaux dans laquelle on les voyait faire la fête à une heure tardive. Beaulieu avait disputé le match suivant contre les Bruins de Boston, mais avait été laissé de côté le lendemain contre les Red Wings de Detroit. Thomas a quant à lui été échangé aux Coyotes de Phoenix quelques jours plus tard.

« Vous allez avoir de la misère à me croire, mais c’était une coïncidence », a juré Therrien.

« Nathan ne jouait pas à la hauteur de ce qu’il est capable de nous apporter. Quant à Christian Thomas, il faisait la navette avec nous. Son agent et lui croyaient qu’il pourrait bénéficier d’un nouveau départ et nous avons trouvé un preneur. Ça arrive! »

Therrien a affirmé que s’il voyait un joueur répéter sans cesse les mêmes erreurs, une punition allait suivre. Mais pour l’instant, Alex Galchenyuk et Devante Smith-Pelly semblent pouvoir dormir sur leurs deux oreilles... et à l’heure qu’ils décident de le faire.

Price patine encore

Par ailleurs, Carey Price a patiné sans équipement pour une troisième journée consécutive mercredi. La séance a duré environ 40 minutes selon le collègue Patrick Friolet.

Price soigne une blessure au bas du corps depuis le 25 novembre.

Max Pacioretty a quant à lui bénéficié d’un congé d’entraînement pour recevoir des traitements. Therrien dit n’avoir reçu aucune indication selon laquelle son capitaine ne sera pas disponible pour affronter les Hawks.