Les Canadiens l'emportent par jeu blanc sur les Predators
MONTRÉAL – On se demandait si, l'orgueil fraîchement piqué, les joueurs du Canadien qui avaient été ignorés dans le processus de sélection pour la Confrontation des 4 nations profiteraient de la venue des Predators de Nashville pour passer un message à ceux qui avaient levé le nez sur leur candidature.
Ce qu'on a plutôt vu, ce sont les heureux élus confirmer le mérite de leur invitation.
Samuel Montembeault a réduit au silence la pire attaque de la Ligue nationale et Patrik Laine a fait exploser le Centre Bell dans un deuxième match de suite, jeudi. Ensemble, ils ont contribué à une victoire de 3-0 du CH.
L'adversaire n'était pas le plus redoutable, mais en produisant un autre départ de qualité, Montembeault a peut-être commencé à semer une graine dans la tête de ceux qui l'ont déjà installé dans le rôle de troisième gardien de l'équipe canadienne en février.
Depuis le début de la semaine, il montre un taux d'efficacité de ,983.
« Je le savais [que j'avais été sélectionné par le Canada] depuis dimanche soir. Dans le fond, avec les deux derniers matchs que j'ai joués, c'était vraiment de prouver qu'ils avaient fait le bon choix, prouver que j'avais vraiment ma place », a reconnu le gardien, qui partagera le vestiaire d'Équipe Canada avec Jordan Binnington et Adin Hill.
Auteur de 29 arrêts, le Québécois a été particulièrement précieux en troisième période. Son équipe menait par deux buts quand les Predators se sont vu offrir trois jeux de puissance successifs. Les visiteurs ont notamment profité d'une supériorité de deux hommes pendant 36 secondes pendant que Kirby Dach et Jayden Struble se sont croisés au cachot.
Selon Sportlogiq, les Preds ont généré dix chances de marquer de qualité durant les cinq pénalités mineures imposées au Canadien. Mais Montembeault n'a rien voulu savoir.
« Ton meilleur penalty killer, c'est ton gardien, a dépoussiéré Martin St-Louis en point de presse. Ce soir, on a été capables de garder cette séparation qu'on s'était créée à cause de notre désavantage et beaucoup notre gardien. »
Un peu trop sollicitée au goût de St-Louis – il a cloué Dach au banc à sa sortie du banc de pénalités – l'escouade de désavantage numérique du Tricolore ne lui a pas seulement permis de conserver son avance, elle lui en a procuré une.
En première période, pendant que l'équipe était punie pour avoir envoyé trop de joueurs sur la patinoire, Jake Evans s'est avancé vers le territoire adverse accompagné de Joel Armia. Il a opté pour un tir – bas, tout juste au-dessus de la jambière droite de Justus Annunen – et a été récompensé.
Laine dirige les éloges vers Hutson
Laine a marqué au début de la troisième d'un emplacement similaire et dans les mêmes circonstances que deux jours plus tôt contre les Islanders de New York. En avantage numérique, il a reçu une passe de Lane Hutson et a dévissé un imparable tir des poignets.
« Jusqu'à date, je l'aime », a répondu St-Louis, pince sans rire, lorsqu'on lui a demandé ce qu'il pensait du tir de sa nouvelle arme.
« Ce soir, sa dégaine, on aurait dit qu'il y avait un silencieux sur son bâton, a remarqué Montembeault. Ça n'a vraiment pas fait de bruit. Il a une longue portée, il est capable d'aller porter la rondelle loin et de la ramener vers lui pour changer d'angle et il trouve les trous. »
« Ce n'est pas juste moi, c'est toute l'unité de cinq, s'est presque excusé Laine. On travaille bien ensemble, on se comprend bien. C'était seulement notre deuxième match ensemble. Mais avec deux buts en deux matchs, j'ai l'impression qu'on touche à quelque chose. Il fait continuer de le peaufiner et on aura une pas pire arme à notre disposition pour le reste de la saison. »
Hutson, tout comme Nick Suzuki, a récolté un point dans un cinquième match de suite sur la séquence. Il s'agit de la deuxième plus longue séquence du genre pour un défenseur recrue dans l'histoire du Canadien. Il pourrait égaler la marque de Chris Chelios samedi contre les Capitals de Washington.
« Je crois que c'est le joueur le plus agile sur patin que j'ai vu, a complimenté Laine. Il me rappelle Makar, mais en plus petit. C'est tellement difficile de prédire ce qu'il lui passe par la tête. La moitié du temps, je n'ai aucune idée de ce qu'il va faire, alors il n'y a aucune chance que les gars en désavantage numérique puissent le deviner. C'était un plaisir de l'observer et ce l'est encore plus de jouer avec. »
Armia, qui accompagnera Laine au sein de la formation finlandaise dans quelques mois, a fini le travail dans un filet désert.
Avec deux victoires de suite en banque et un calendrier favorable qui l'attend, le Canadien pourrait potentiellement quitter la cave de la division Atlantique dans la prochaine semaine. Il lui reste trois matchs à domicile à jouer contre Washington, Anaheim et Pittsburgh avant de reprendre la route.
Après les matchs de jeudi, il n'était qu'à deux points des Sabres et du cinquième rang dans la division. Les Sénateurs d'Ottawa et les Red Wings de Detroit comblaient l'espace entre les deux.