L’annulation des quatre derniers matchs du Canadien et la fermeture du centre d’entraînement Bell de Brossard jusqu’au 26 décembre à 14 h afin d’endiguer la propagation de COVID au sein du vestiaire n’ont pas que des conséquences négatives.

Et pas seulement parce que tout cela permet au Tricolore de surfer sur sa plus longue séquence de journée sans défaite...

Cette pause décrétée par la LNH permet surtout à Geoff Molson et aux membres du comité de sélection qu’il a formé de se consacrer plus activement à la sélection du prochain directeur général.

Selon des informations dignes de foi, la liste préliminaire de candidats a déjà été révisée à la baisse et ce sont une dizaine de candidats qui seront rencontrés en janvier.

Cette quête pourrait peut-être s’amorcer plus tôt si la LNH devait prolonger, au-delà du 26 décembre, l’arrêt de ses activités. Ce qui est certainement envisageable. Surtout dans le cadre d’affrontements opposants des clubs canadiens à des équipes américaines.

Et c’est exactement ce scénario qui attend le Canadien dont les quatre prochains matchs seront disputés face à des clubs américains : les 28 et 30 décembre contre le Lightning en Floride et les Hurricanes en Caroline; le premier janvier de retour dans le sud de la Floride contre les Panthers; sans oublier que ce sont Alexander Ovechkin et les Capitals de Washington qui seront – ou devraient être – les premiers visiteurs au Centre Bell, en 2022, le 4 janvier.

Le nombre précis de candidats, leurs noms et aussi des précisions quant à savoir combien de femmes seront rencontrées – elles étaient trois sur la liste préliminaire – n’ont pu être obtenus.

Il est toutefois permis de croire que le propriétaire du Canadien, son principal partenaire financier et gouverneur associé Michael Andlauer, le nouveau vice-président aux opérations hockey Jeff Gorton sans oublier Bob Gainey - que Geoff Molson a invité à titre de conseiller sénior - recevront en entrevue des candidats comme les anciens du Canadien Patrick Roy, Mathieu Darche, Daniel Brière, Marc Denis, de même que l’agent Kent Hughes, un Montréalais d’origine, qui est installé dans la région de Boston depuis des années. L’entraîneuse-cheffe Danièle Sauvageau et l’agente Émilie Castonguay pourraient aussi être rencontrées.

Quintal : de la présidence à la direction générale

Dans la grande valse des noms avancés à la suite du congédiement de Marc Bergevin, le 28 novembre dernier, le nom de Stéphane Quintal a rarement été évoqué.

Il représente pourtant un candidat intéressant. « C’est le gars dont le Canadien a besoin », a d’ailleurs souligné un dirigeant de la LNH croisé lors de la dernière réunion des gouverneurs en Floride.

Personnellement, j’associais bien davantage la candidature de Stéphane Quintal à un rôle de président qu’à un rôle de directeur général. À un rôle comme celui que Geoff Molson a offert à Jeff Gorton qu’il a amené de New York.

Mais le fait que Gorton soit un gourou de l’évaluation des joueurs, qu’il soit reconnu comme un dépisteur bien plus que comme un gestionnaire des opérations hockey ouvre la porte à une complicité potentielle avec un gars comme Quintal.

« Quand tu prends les qualités et les compétences de Jeff et que tu les combines à celles de Stéphane, tu obtiens un tout qui assure le respect de la complicité qui est nécessaire pour réussir dans une gestion à deux comme celle vers laquelle le Canadien se tourne », a souligné un autre homme de hockey gravitant depuis des années autour de la LNH.

Choix de première ronde des Bruins de Boston (14e sélection) au repêchage de 1987, Quintal a connu une carrière de 16 saisons au cours de laquelle il a disputé 1037 parties. Comme plusieurs vétérans, il a vu le lock-out de 2005 court-circuiter ses chances de prolonger sa carrière.

De la patinoire aux bureaux de la LNH

C’est par le biais de la LNH que le Québécois est ensuite demeuré dans le hockey.

À la demande de Brendan Shanahan, alors responsable du bureau de la sécurité des joueurs, Quintal s’est joint au comité distribuant les suspensions en plus de voir à l’amélioration des pièces d’équipement et à l’amélioration de mesures préventives en marge des commotions cérébrales subies par les joueurs de la LNH.

Lorsque Shanahan a quitté ses fonctions à New York pour hériter de la présidence des Maple Leafs, à Toronto, c’est Stéphane Quintal qui a été promu préfet de discipline du circuit.

Bien qu’il ait passé la direction à George Parros, Quintal est toujours un membre très actif au sein du bureau de la sécurité des joueurs.

En plus de graviter autour de Gary Bettman et Bill Daly dans les opérations quotidiennes de la LNH à New York, Quintal côtoie depuis des années les directeurs généraux de la LNH au quotidien en raison des suspensions et amendes distribuées à leurs joueurs et des rencontres qui précèdent l’imposition de ces sanctions. Il échange aussi avec les DG dans le cadre des opérations quotidiennes et des grandes réunions entre la Ligue et ses directeurs généraux.

Dans le cadre de ses fonctions au sein du bureau de la sécurité des joueurs, Quintal voit plus de matchs au cours d’une saison que Jeff Gorton et tous les autres candidats dont les noms ont été avancés jusqu’ici dans la quête du prochain DG du Canadien.

Cette facette du travail lui permet d’avoir un cahier de notes bien garni sur tous les joueurs de la LNH. Des notes qui pourraient être très utiles dans le cadre des nombreuses analyses que l’état-major devra multiplier avant de conclure les nombreuses transactions qui s’annoncent dans le futur rapproché du Canadien.

Comme Mathieu Darche qui a évité de mettre les pieds au Centre Bell lors de la dernière visite du Lightning, comme Daniel Brière qui a suivi du haut de la galerie de presse le match des Flyers pour qui il travaille, mais est resté loin des journalistes et des questions associées à sa candidature potentielle, Stéphane Quintal se fait très discret.

De fait, des questions posées à droite et à gauche au cours des derniers jours laissent toutefois entendre que celui que je considérais d’abord et avant tout comme un candidat à la présidence du Tricolore pourrait accepter un rôle de DG du Canadien, malgré la pression associée à ce job et ses lacunes en matière de recrutement, en raison de la structure bicéphale vers laquelle Geoff Molson s’est tourné après avoir congédié Marc Bergevin.

Impossible de savoir si le nom de Quintal est inscrit sur la liste des candidats qui seront rencontrés. Il est toutefois acquis que les analyses initiales des pedigrees de tous ceux et celles dont les noms circulent depuis près d’un mois permettent de conclure que l’ancien défenseur mérite une rencontre avec le comité de sélection.

À l’image des Roy, Darche et Brière, Stéphane Quintal a lui aussi endossé le chandail du Canadien. Le solide défenseur québécois a d’ailleurs connu ses meilleurs moments en carrière avec le Tricolore dont il a défendu les couleurs pendant sept saisons (507 matchs) en deux séquences : une première entre 1995 et 1999 après que le Tricolore l’eut acquis des Jets de Winnipeg et entre 2001 et 2004 après une transaction avec les Blackhawks de Chicago. Il a aussi évolué à Boston, Winnipeg, Saint Louis et New York (Rangers).